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Stephanie Perez

Stephanie Perez
Stéphanie Perez est née en 1973. Grand reporter pour France Télévisions depuis plus de vingt-cinq ans, chargée de l'international, elle s'est rendue plusieurs fois en Iran et a couvert plusieurs conflits, comme la guerre en Irak et en Syrie, ou récemment en Ukraine. Elle a remporté le Prix... Voir plus
Stéphanie Perez est née en 1973. Grand reporter pour France Télévisions depuis plus de vingt-cinq ans, chargée de l'international, elle s'est rendue plusieurs fois en Iran et a couvert plusieurs conflits, comme la guerre en Irak et en Syrie, ou récemment en Ukraine. Elle a remporté le Prix Bayeux des lycéens en 2018 et le Laurier du grand reporter en 2020 (Prix Patrick Bourrat). Le gardien de Téhéran est son premier roman.

Avis sur cet auteur (37)

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    Couverture du livre « Le gardien de Téhéran » de Stephanie Perez aux éditions Plon

    LaetiF sur Le gardien de Téhéran de Stephanie Perez

    1967 : Cyrus entre dans l’adolescence lorsque le Roi et la Reine d'Iran deviennent Empereur et Impératrice. Ses yeux fascinés brillent presque autant que les ors impériaux qu'il découvre à la télévision.
    1977 : Cyrus entre au service du musée de l'Impératrice. Cette dernière brigue une place de...
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    1967 : Cyrus entre dans l’adolescence lorsque le Roi et la Reine d'Iran deviennent Empereur et Impératrice. Ses yeux fascinés brillent presque autant que les ors impériaux qu'il découvre à la télévision.
    1977 : Cyrus entre au service du musée de l'Impératrice. Cette dernière brigue une place de choix dans le monde de l'art international. Elle a missionné son cousin, Kamran Diba, pour constituer la meilleure collection d'art moderne et contemporain du monde, espérant ainsi relier l'Occident et le Moyen-Orient à travers l'Art. Mais le peuple gronde en constatant les dérives du pouvoir et les dépenses insensées faites au détriment de la population.
    1979 : L'empire est reversé par le révolutionnaire islamiste Khomeiny. De chauffeur-livreur-manutentionnaire, Cyrus devient conservateur des oeuvres impies, au sens noble du terme. Il fera tout son possible pour protéger les toiles considérées comme dangereuses par le nouveau régime.

    J'ai été intriguée par l'histoire de ce gamin des bas quartiers qui réussit à s'élever culturellement, intellectuellement et spirituellement grâce à une collection d'oeuvres d'Art aussi fabuleuse que déraisonnable. Ce musée qui l'a accueilli un peu par hasard deviendra son refuge dans cette époque si troublée.
    J'ai beaucoup appris sur l'Iran et le Moyen-Orient des années 1970 (je pars de très loin à ce sujet). Le faste de l'empire auquel succède la morosité de l'islamisme est déconcertant. D'autant que dans tous les cas, ce sont les populations les plus modestes qui en pâtissent inévitablement...
    Malheureusement, j'ai été un peu déçue par le style et le rythme du roman.
    Le style d'abord : l'écriture journalistique très factuelle a le mérite de présenter clairement le contexte de la création du musée puis de la dissimulation forcée des oeuvres. Autre avantage : la simplicité du style en fait une lecture plaisante et rapide malgré les horreurs traversées. En revanche, ce phrasé ne laisse pas beaucoup de place à l'émotion. Malgré quelques tentatives fugaces de prose plus littéraire, voire poétique, je n'ai pas été emportée par l'écriture autant que je l'espérais. Je suis restée à distance des personnages pourtant exceptionnels (Cyrus, mais aussi Lauren, Donna Stein et Azadeh), qui m'ont semblé un peu factices malgré leur réalisme objectif.
    Le rythme ensuite : l'autrice s'attarde sur certains moments et passe très rapidement sur d'autres, "sautant" plusieurs années entre deux chapitres (surtout à la fin). Il s'agit certes de choix éditoriaux, mais cela a renforcé mon sentiment de "mise à distance".

    Il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'un récit important, qui témoigne d'une époque clé dans les événements internationaux qui suivront. Stéphanie Perez nous livre sa vision de reporter occidentale du XXIieme siècle sur la situation Iranienne de la fin XXième siècle. Les bouleversements culturels et religieux successifs sont aussi déstabilisants que troublants du point de vue de l'impie occidentale que je suis. Stéphanie Perez, en excellente journaliste-reporter, a travaillé son sujet tant sur la forme que sur le fond pour nous proposer un ouvrage très instructif. Je ressors de cette lecture enrichie de quelques connaissances artistiques et culturelles, qui m'aident à mieux comprendre cette partie du monde.

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    Couverture du livre « Le gardien de Téhéran » de Stephanie Perez aux éditions Plon

    Dominique Sudre sur Le gardien de Téhéran de Stephanie Perez

    1979, c’est la révolution dans les rues de Téhéran, celle que l’on appellera plus tard la révolution islamique, mais celle que les jeunes et les iraniens de la rue de cette époque pensaient être la révolution tout court. Celle qui allait les débarrasser du Cha des Chas, de l’empereur Mohammad...
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    1979, c’est la révolution dans les rues de Téhéran, celle que l’on appellera plus tard la révolution islamique, mais celle que les jeunes et les iraniens de la rue de cette époque pensaient être la révolution tout court. Celle qui allait les débarrasser du Cha des Chas, de l’empereur Mohammad Reza Pahlavi, descendant d’une lignée millénaire de souverains de l’empire Perse.

    Cyrus a 23 ans. Lassé des petits boulots qui permettent à peine de les faire vivre, lui et sa mère, il se dirige vers le tout nouveau bâtiment qui va abriter le musée d’art moderne voulu par la Chabanou. L’impératrice Farah Pahlavi a souhaité que l’Iran se dote d’un musée digne des plus grands, et a fait acheter les plus belles toiles d’artistes contemporains et modernes disponibles sur le marché à cette époque. Picasso, Andy Warhol, Lischtenstein, Jackson Pollock, Paul Gauguin, Francis Bacon, mais aussi Mark Rothko, Claude Monet ou Vincent van Gogh, Salvador Dali, Max Ernest Chagall et Degas. Tous les grands noms des maîtres de l’art sont réunis ici en quelques années.

    Cyrus va devenir le chauffeur discret et efficace qui récupère ses toiles inestimables à leur arrivée sur le territoire pour les convoyer jusque dans les sous-sols du musée. Peu à peu, ce monde qu’il ignorait totalement va le séduire et lui apporter bonheur et sérénité. Côtoyer les œuvres des grands maîtres est comme trouver son paradis, entrer dans un Havre de paix inaccessible et intime. Chaque jour dans son carnet à couverture de cuir noir, il prend des notes, écoute, observe, tente de comprendre ce qui le bouleverse autant dans l’art. Mais chaque jour aussi à l’extérieur la révolution gronde.

    Bientôt renversé par les mollah, le Chah prend la fuite et l’ayatollah Khomeini quitte son exil français à Neauphle-le-Château pour arriver vainqueur et conquérant en Iran. Pourtant, si la révolution des Imams n’est pas celle voulue par le peuple, il faudra bien courber l’échine, voiler les femmes, respecter les règles strictes.

    Et qui dit révolution dit destruction en masse et sans aucun esprit critique de ce qui était. Ici, ce ne sont pas forcément les têtes qui tombent, quoi que le sang coule à flot dans les rues de Téhéran, mais ce sont les symboles qui sont anéantis. En particulier tout ce qui représente l’occident et les États-Unis. Plus de cinéma, de musique, de couple marchant dans les rues en se tentant les mains, plus question de boire un verre ensemble. Plus d’alcool, d’éducation pour les filles, de travail pour les femmes, tout est réduit, contrôlé, interdit.

    Cyrus sait bien que la prochaine étape sera la destruction des œuvres inestimables qui peuplent le sous-sol du musée. Toutes ces toiles, ces sculptures, mises à l’abri des regards dès les débuts de la révolution et que plus personne à part lui n’a plus jamais revu. Gardien fidèle et silencieux, droit et incorruptible, il protège le trésor mieux qu’il ne l’aurait fait de la propre vie.

    J’ai aimé découvrir les détails de cette incroyable histoire, la vie de Cyrus, sa fidélité sans faille au respect et à la sauvegarde d’un patrimoine universel. Qu’il est bon de savoir que les œuvres ont été sauvées et qu’aujourd’hui encore elles se trouvent pour la plupart dans la cave du musée. Même si elles sont considérées comme impropres à être contemplées par un peuple qui se conforme aux règles strictes d’une religion d’état plus terroriste qu’aimante.

    Le roman n’est ni trop fastidieux ni trop léger, les explications sont données mais l’intrigue romanesque est malgré tout présente. Grâce à cela c’est l’assurance d’une lecture agréable et intelligente. Qu’il est rassurant de savoir que plus de quarante ans après le trésor est toujours là. Qu’il est profondément regrettable malgré tout de savoir qu’une grande partie du monde est toujours privée du plaisir de le contempler.

    https://domiclire.wordpress.com/2023/06/05/le-gardien-de-teheran-stephanie-perez/

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    Couverture du livre « La ballerine de Kiev » de Stephanie Perez aux éditions Recamier

    armelle leroy sur La ballerine de Kiev de Stephanie Perez

    Happée tout de suite par l'histoire je l'ai cependant lue doucement car poignante de part son actualité .
    C'est la 1ere fois que je lisais un livre sur une guerre qui a encore lieu au moment où je lis .
    Touchée aussi car je danse et l'art, celui ci ou un autre ,est réellement une façon...
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    Happée tout de suite par l'histoire je l'ai cependant lue doucement car poignante de part son actualité .
    C'est la 1ere fois que je lisais un livre sur une guerre qui a encore lieu au moment où je lis .
    Touchée aussi car je danse et l'art, celui ci ou un autre ,est réellement une façon d'exprimer la soif de liberté , la souffrance et d'offrir du beau à celui qui est triste , captif ...

    Bravo pour ce roman documentaire !

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    Couverture du livre « La ballerine de Kiev » de Stephanie Perez aux éditions Recamier

    Geneviève Munier sur La ballerine de Kiev de Stephanie Perez

    De Stéphanie Pérez, j’avais déjà beaucoup aimé "Le gardien de Téhéran". Je viens de terminer son deuxième roman, "La Ballerine de Kiev", et je l’ai encore davantage apprécié. A travers ces deux romans, la journaliste de France 2, grande reporter de guerre, dévoile un nouveau talent : celui de...
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    De Stéphanie Pérez, j’avais déjà beaucoup aimé "Le gardien de Téhéran". Je viens de terminer son deuxième roman, "La Ballerine de Kiev", et je l’ai encore davantage apprécié. A travers ces deux romans, la journaliste de France 2, grande reporter de guerre, dévoile un nouveau talent : celui de grande auteure.

    Elle nous raconte l’histoire de Svitlana et Dmytro, danseurs étoiles à l’Opéra national de Kiev, amoureux à la scène, comme à la ville, mariés et heureux jusqu’à ce que…le 24 février 2022, leur vie – et celle de millions d’habitants – bascule. Et à travers ce récit, elle rend hommage à tous ces civils qui, face à l’envahisseur, vont choisir de combattre d’une manière ou d’une autre. C’est ainsi que Dmytro "…se découvre patriote, prêt à tout, même à mourir pour sauver sa jeune nation tournée vers la modernité et la démocratie…fier de son Ukraine, de sa langue, de sa culture. Quelle ironie de la part d’un gars qui n’a pas hésité à payer des pots-de-vin pour éviter le service militaire…" Tout est dit.

    Ce roman est une merveille d’écriture, fine, légère, élégante, et d’une grande simplicité qui rend la lecture fluide et passionnante. Il est une merveille d’équilibre qui alterne l’horreur de la guerre décrite sans ménagement et la beauté de la danse délicatement brossée dans ses moindres détails. Il résume, sans le moindre jugement, l’attitude des citoyens, tantôt lâches et pressés de quitter le pays, tantôt courageux et prêts à tout pour le sauver à l’image de Dmytro. Il dépeint les zones de combat dans leur atrocité, faites de bombes destructrices, de soldats apeurés, de corps torturés. Il est visiblement le fruit de l’œil acéré de la journaliste en mission sur le front.

    Ce roman interroge aussi sur la symbolique de l’art en termes de résistance. Quand l’Opéra national décide de se produire à nouveau, la question se pose de la pertinence mais "Dans le spectacle de la guerre, avec les autres danseurs, elle (Svitlana) s’apprête à jouer…aux avant-postes de la bataille pour l’identité et la culture nationale. Leurs pointes seront devenues leurs armes, leur tenue de scène leurs uniformes."

    "La ballerine de Kiev", un très beau roman, émouvant, aux personnages attachants, mais aussi une chronique de la vie quotidienne des Ukrainiens sous les bombes de "… celui qui se prend pour le nouveau tsar russe…"

    https://memo-emoi.fr

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