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Habiter le défaut des langues est né d'une interrogation sur la conciliation possible de deux activités, l'écriture et la pratique de l'analyse. Qui mieux que Wilfred R. Bion, psychanalyste atypique et écrivain inclassable, Simon Harel aurait-il pu interroger à ce sujet? Bion, comme tant d'autres, était hanté par le mythe de Babel, par ce rêve de pallier l'imperfection des langues en en créant une seule, parfaite, qui annulerait tout recours à la traduction, par ce rêve qui traverse l'histoire de la psychanalyse et nourrit le récit de soi. Dans cet essai polyphonique, où il donne également la parole à Melanie Klein, dont Bion fut le disciple dissipé, à Freud, qui le hante comme un fantôme bienveillant, à Beckett, dont Bion fut un temps l'analyste, Simon Harel insère des réflexions personnelles, quelques souvenirs de sa propre relation analyste/analysant et des passages plus méditatifs. L'ensemble discute de ce que veut dire aujourd'hui habiter le défaut des langues et des stratégies singulières que déploie l'écrivain, quand il est aussi psychanalyste, pour y échapper.
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