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Camille et Laurent s'aiment.
Depuis qu'elle est enfant, Camille rêve d'un grand mariage tandis que Laurent, marqué par le divorce de ses parents, s'est juré de ne jamais s'engager. Par amour, chacun fait un pas en direction de l'autre : ce sera un pacs imaginé en petit comité, avec leurs familles et quelques amis. Mais c'est sans compter l'intrusion zélée des parents de Camille dans l'organisation de cette célébration.
Le jour «?J?» arrive?: la fête tiendra-t-elle toutes ses promesses de bonheur??
Construit de façon originale par une succession de premières pages de roman, Fête et défaites est un récit jubilatoire qui célèbre, dans une unité de temps et de lieu, les joies et les désappointements de l'amour. Servi par une galerie de personnages croqués avec humour et des dialogues ciselés, ce texte offre un plaisir de lecture irrésistible.
Camille et Laurent se pacsent dans quelques heures. Elle voulait un engagement, lui était plus réticent alors le compromis a été ce PACS, imaginé en petit comité pour sceller leur amour de façon un peu plus officielle. Mais c’était sans compter la famille de Camille qui, comme pour oublier l’engagement au rabais que représente pour eux le PACS, a organisé les choses en grand. Pas de mariage ? Certes mais tout en aura les apparences et ce sont près de 200 personnes qui ont été conviées à fêter l’événement.
Rien de bien original dans ce début d’intrigue qui n’ait été déjà lu, vu ici et là : la différence de classe entre les deux familles, les parents déçus par la décision de leur fille, le gendre pas vraiment en odeur de sainteté dans la belle-famille et son lot d’invités dont chacune a sa petite histoire. Si originalité il y a, il faut la chercher du côté de la narration peu banale. En effet, Antoine Cristau imagine un récit en brefs (très brefs) chapitres : chaque fois, un incipit. Si l’idée sur le papier intrigue, le·la lecteur·rice finit à vrai dire par l’oublier. La fin de phrase sur une page devenant souvent le début de l’autre relève, à trop en user, de la répétition et finit par ne plus du tout surprendre, voire ennuyer. Un effet de style accentué par un choix typographique peut-être peu judicieux : à chaque page sa typographie, et une police souvent petite, très petite, trop petite. Pas facile donc pour des yeux vieillissants comme les miens qui, à chaque page, doivent refaire la mise au point.
Au final, un rendez-vous manqué entre le premier roman d’Antoine Cristau et la lectrice que je suis : un roman « feel-good » que je ne suis pas habituellement friande et un exercice de style qui n’aura pas su me séduire.
Ce roman, construit de façon originale, peut déboussoler le lecteur, voire le frustrer. Mais l’écriture truffée d’humour de l’auteur nous fait toujours passer un bon moment.
En effet, chacune des pages est un début de chapitre, ou une première page de roman comme l’indique l’éditeur. Et chacune d’elle ne se termine pas réellement. Systématiquement, la dernière phrase reste en suspens et finit sa chute à la page suivante qui est le récit d’un nouveau personnage, d’une autre ambiance, et/ou d’un autre lieu. C’est très étonnant au départ puis l’on s’y fait, et cela donne parfois matière à sourire. Par exemple, une page se termine par « Mais qu’importe, comme le disait si bien Alfred de Musset : « L’Amour est tout ; qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! » Levant sa coupe de champagne, Gauthier de Brochant ajouta, mi-figue mi-raisin : « Et en parlant d’ivresse, » et en tournant la page : « Elle saoule grave la vieille ! souffla Inès à sa voisine de table entre deux couplets. »
C’est singulier et cela peut parfois frustrer comme je le mentionnais plus haut, puisqu’aucune scène ne se termine vraiment. Nous n’avons ni le temps de nous attacher aux personnages ni celui de nous imprégner réellement de l’atmosphère. Nous restons en surface de ce joyeux – et à ne pas piquer des hannetons – fourmillement autour de l’amour, du couple et des relations humaines au sein de familles socialement opposées.
De plus, chaque page est écrite dans une police différente et de temps à autre, la taille est vraiment petite. Courage aux presbytes !
Malgré tout, la lecture reste agréable et l’on passe un bon moment en compagnie de tous ces personnages un peu barrés. Le thème principal est l’amour et la façon dont nous souhaitons le vivre. Alors que pour certaines familles, il n’est pas question de toucher à l’Institution que forme le mariage, pour d’autres, l’essentiel ne réside pas dans ce type d’engagement. Ici, le couple fête un PACS, ce qui ne manque pas d’agrémenter les conversations du côté de la famille bourgeoise de l’heureuse élue.
D’autre part, les illustrations de Fabienne Legrand nous aident à nous y retrouver au beau milieu de cette bande pittoresque puisque deux arbres un tant soit peu généalogiques nous offrent des repères facilitateurs.
Un roman à découvrir pour sa singularité et pour le tendre message qu’il dévoile à travers ses pages pleines de cocasserie.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2021/06/04/lecture-fete-et-defaites-dantoine-cristau/
Fête et défaites est une histoire à la fois folle et bien réelle que conte de manière très originale Antoine Cristau, signant là son premier roman après plusieurs livres très sérieux consacrés au Droit du travail.
Je n’avais jamais lu pareil texte qui pourrait se revendiquer de l’Oulipo car l’auteur s’est appliqué à suivre une contrainte à la fois réjouissante et frustrante parfois. En effet, les derniers mots de chaque page enchaînent avec les premiers de la suivante, tout en changeant de personnages et parfois de lieu.
Afin de nous faire vivre le Pacs (Pacte civil de solidarité) entre Camille de Brochant et Laurent Dupuis, Antoine Cristau a publié son texte sur des pages uniquement imprimées sur le recto, laissant le verso vierge pour mieux sauter sur la suite du texte. Par exemple, le chef étoilé Philippe Lapierre conseille, pour le homard : « On le plonge dans l’eau bouillante et ensuite on prépare » Je tourne la page et je lis : « Un enterrement de première classe ! » C’est Fabrice qui organise l’enterrement de vie de garçon de Laurent...
Ou encore : « en quelques minutes, le buffet serait » Je tourne la page : « Un champ de ruines ! C’est toute ma vie que j’ai ratée… » C’est Sandrine, la mère de Laurent, qui déprime. Là, je viens de jeter un coup d’œil utile, pour ne pas me tromper de famille, aux deux arbres généalogiques remarquablement dessinés par Fabienne Legrand qui a assuré aussi les dessins de couverture.
Tout cela donne une histoire amusante, aigre-douce parfois, pleine d’enseignements sur les rapports amoureux et les histoires de couples à courte ou longue durée mais j’ai trouvé cela lassant par moments. Surtout, à plusieurs reprises, j’aurais aimé que l’auteur creuse un peu plus les histoires individuelles ou les conflits entre les invités au mariage, pardon, au Pacs entre Camille et Laurent.
Ah ! Gauthier de Brochant, riche avocat, et Virginie, son épouse, rêvaient pour Camille, leur fille, de tout autre chose… Ils voulaient pour elle un mari de leur milieu et pas un Laurent Dupuis, fils de parents divorcés dont la mère s’affiche avec des amants beaucoup plus jeunes qu’elle.
Pour Laurent et Camille qui s’aiment vraiment beaucoup, pas question de mariage, surtout pour Laurent à cause de son expérience familiale. Alors, le Pacs est choisi mais ils veulent quelque chose de simple, en tout petit comité. Hélas, ce n’est pas ce qui se passe car Gauthier et Virginie de Brochant ont pris les choses en mains et font tout en grand avec deux cents invités !
Antoine Cristau m’a fait passer partout, des préparatifs à l’enterrement de vie de garçon puis par la mairie, l’église pour une bénédiction et enfin la grande fête toute la nuit avec cocktail, grand repas préparé par un chef doublement étoilé, feu d’artifice et petit-déjeuner à l’aube pour les derniers fêtards !
Précision importante : nous sommes en Bourgogne, au cœur du célèbre vignoble Mercurey et l’auteur fait défiler une quantité impressionnante de personnes, amis, connaissances, collègues de travail, comédiens, sans oublier le personnel de service, les gendarmes et même le chien !
En lisant Fête et défaites, grâce à Babelio (Masse Critique) et aux éditions Le Cherche Midi, j’ai passé de bons moments, souri souvent mais souffert parfois à la lecture de certaines pages à cause de la taille très réduite des caractères. En effet, l’éditeur a choisi, sûrement pour coller davantage à ce style de récit, de varier la police et la taille du texte…
Malgré ces petits désagréments, la lecture de Fête et défaites a été un vrai plaisir !
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Je n’avais encore pas lu de roman construit d’une manière aussi originale !
Une succession de premières pages de roman débutant avec le dernier mot de la page précédente, tel est le challenge que s’est fixé Antoine Cristau pour son premier bouquin.
Pour exemple, les deux premières pages : le récit débute avec Jeanne qui use de métaphores littéraires pour faire comprendre à sa petite-fille Camille qui va se pacser, l’enjeu d’un tel acte. Elle lui fait remarquer que : « Se marier, c’est faire un sacré pari sur l’avenir. » ou encore « Un emballage différent ne change pas le contenu ». Elle avoue d’ailleurs ne plus rien comprendre à cette génération qui ne fait rien comme les autres, à ce Pacs… à cette époque, mais rit et serre affectueusement Camille dans ses bras. Celle-ci, pour oublier que ces moments-là ne seront pas éternels, « se lance dans le récit des derniers préparatifs, il y avait tant de choses à », Fin de la page, la suivante démarre et enchaîne sur « Vé-ri-fier, les filles, il faut vé-ri-fier chaque détail ! » et cette fois c’est Frédéric Poulain, le fondateur de l’agence « PMPT »pour « Pacs et Mariages Pour Tous » qui booste son équipe, car demain ils ont le Pacs de Camille de Brochant et Laurent Dupuis et « Ça va être chaud, c’est un peu tendu entre les familles. »
Dès le début, nous voilà donc dans les préparatifs de ce Pacs qui, pour Camille et Laurent représente une grande preuve d’amour. Camille, elle, avait rêvé depuis l’enfance d’un grand mariage, mais Laurent marqué par le divorce de ses parents et les frasques de sa mère s’est juré de ne jamais s’engager. Chacun a donc fait un pas en direction de l’autre, et ils sont tombés d’accord pour un Pacs fêté en petit comité avec leurs familles et quelques amis.
C’était leur désir, mais c’était sans compter sur l’intrusion des parents de Camille, Virginie et Gauthier de Brochant, dans l’organisation de cette cérémonie qui finalement réunira deux cents convives. Juste pour vous donner une petite idée du niveau de la réception et pour vous mettre un peu l’eau à la bouche, ils confient la préparation du repas qui se devait d’être simple à un chef doublement étoilé et envoient leur neveu au domaine de Yves de Suremain pour y choisir les crus : la fête se passe en Bourgogne.
Une multitude de personnages vont donc intervenir, se croiser, échanger. Il s’agit des membres des deux familles, bien sûr mais aussi des amis des deux pacsés ainsi que des différents corps de métiers appelés à intervenir sur une telle cérémonie. Si j’ai eu un instant la crainte de me perdre parmi tous ces noms, il n’en a rien été, chacun est toujours bien identifié et, en cas de doute, de magnifiques arbres généalogiques, un pour les De Brochant et un pour les Dupuis bien illustrés par Fabienne Legrand tout comme la couverture ornent les début et fin d’ouvrage.
Dans une unité de temps et de lieu Antoine Cristau nous prend par la main et nous emmène vivre cette fête, à la rencontre de ces personnages qu’il croque avec une grande justesse, nous les rendant on ne peut plus vrais dans leur travail ou dans leurs réactions. Avec une plume acérée et mordante, il n’hésite pas avec beaucoup d’humour à donner la parole au curé ou à l’organiste et même à la personne qui va devoir balayer les pétales de roses à l’issue de la cérémonie. Un grand moment que le choix de la musique, le curé ayant laissé entendre à Laurent que La Marche nuptiale de Mendelsson, c’était un peu trop …, vu que c’était juste une bénédiction. L’organiste, plus diplomate, laisse entendre à Laurent que, maintenant, c’est d’un commun et qu’il y a tellement d’autres musiques. Aussi quand Laurent, grand fan de foot ose dire qu’il aime beaucoup l’hymne de la Ligue des Champions de l’UEFA et que l’organiste s’en amuse et lui dit : « Normal, c’est du Haendel », de nouvelles perspectives s’ouvrent à Laurent !
L’auteur n’a rien oublié, de l’enterrement de la vie de garçon pour Laurent jusqu’au buffet de brioches et de viennoiseries offertes au petit matin, tout y est. Il a su restituer la préparation et le déroulement de cette fête au plus près des protagonistes aussi bien physiquement que moralement. Le film se déroule devant vos yeux et les dialogues sont savoureux !
Quelle diversité dans les couples et dans les caractères. Si, certains sont épanouis dans leur vie amoureuse, d’autres le sont bien moins et, l’auteur montre combien dans ces familles bourgeoises, le poids des traditions et de la religion est encore lourd à porter.
Antoine Cristau nous offre un récit totalement jubilatoire qui se lit d’une traite, riche en situations très variées et souvent burlesques, telle celle où le commis fleuriste se trompe dans ses livraisons, inversant les bouquets pour la fête et ceux pour un enterrement.
Certaines de ces premières pages de roman pourraient ouvrir d’autres romans, il me semble. Parfois, d’ailleurs, j’aurais aimé un développement plus long sur le ou les personnages évoqués.
Beau symbole que cette écharde sous le pied que Laurent va supporter durant toute la cérémonie !
J’ai trouvé très intéressante cette confrontation entre deux milieux sociaux bien opposés et apprécié la force de caractère de ces deux jeunes qui sauront chacun à leur manière s’affranchir du joug familial pour vivre leur amour.
Sous une forme très accessible et très jouissive, Fête et défaites offre une belle réflexion sur l’Amour. Un auteur à suivre…
Je remercie Babelio et les éditions Le cherche midi pour cette belle découverte !
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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