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Pointe-Noire, capitale économique du Congo, dans les années 1970. Le narrateur, Michel, est un garçon d'une dizaine d'années qui fait l'apprentissage de la vie, de l'amitié et de l'amour, tandis que le Congo vit sa première décennie d'indépendance sous la houlette de « l'immortel Marien Ngouabi », chef charismatique marxiste. Les épisodes d'une chronique familiale truculente et joyeuse se succèdent, avec ses situations burlesques, ses personnages hauts en couleur : le père adoptif de Michel, réceptionniste à l'hôtel Victory Palace ; maman Pauline, qui a parfois du mal à éduquer son turbulent fils unique ; l'oncle René, fort en gueule, riche et néanmoins opportunément communiste ; l'ami Lounès, dont la soeur Caroline provoque chez Michel un furieux remue-ménage d'hormones ; bien d'autres encore. Mais voilà que Michel est soupçonné, peut-être à raison, de détenir certains sortilèges... Au fil d'un récit enjoué, Alain Mabanckou nous offre une sorte de Vie devant soi à l'africaine. Les histoires d'amour y tiennent la plus grande place, avec des personnages attachants de jeunes filles et de femmes. La langue que Mabanckou prête à son narrateur est réjouissante, pleine d'images cocasses, et sa fausse naïveté fait merveille.
Ce livre est l'histoire du petit Michel qui raconte son enfance au Congo à la fin des années 70 entre maman Pauline qui n'arrive pas à avoir d'autre enfant, maman Martine qui a une famille nombreuse et papa Roger qui est son père adoptif et qui se partage entre ses deux familles. Il y a aussi le tailleur, monsieur Mutombo, Lounès qui est le meilleur ami de Michel et Caroline qui est "l'amour de sa vie" (à Michel) et qu'il épousera quand il sera grand. Il y a aussi tonton René qui est communiste et qui soûlent tout le monde avec ses théories que personne ne comprend mais qui n'est plus communiste lorsqu'il y a un héritage en vue. Tous les ans il offre un camion, une pelle et un râteau à Michel pour qu'il joue à l'agriculteur car l'agriculture est l'avenir du pays. Tout ces personnages sont terriblement attachants. On rencontre même Petit Piment, le héros du nouveau roman d'Alain Mabanckou. Ici c'est un clochard fou qui fait les poubelles. Il va aider Michel à trouver une clé dans une poubelle car le féticheur a dit que si maman Pauline ne pouvait pas avoir d'autre enfant c'est parce que Michel a fermé l'entrée de son ventre à sa naissance. Pauvre petit Michel. Le tout raconté sur fond d'actualité internationale comme la chute et l'exil du Shah d'Iran (maman Pauline estime qu'il y a assez de chats chez nous alors pourquoi s'intéresser aux chats d'ailleurs ? Papa Roger n'a t'il donc rien d'autre à faire ?), Mère Térèsa prix Nobel de la Paix, Giscard et Bokassa, Amin Dada... etc. Ce livre est une perle.
ne enfance congolaise
Michel, 10 ans, a été adopté par Papa Roger et partage sa vie entre Maman Pauline, sa mère, et Maman Martine, la première femme de Papa Roger. Plus tard il épousera Caroline, et ils vivront ensemble dans un château avec une voiture rouge, deux enfants et un chien blanc. Comme Maman Pauline n’arrive pas à avoir d’autre enfant, un « féticheur » décrète que c’est Michel qui a caché la clé du ventre de sa mère par jalousie, parce qu’il ne veut pas avoir de petits frères et sœurs : il faut donc que Michel rende cette clé à sa maman. Mais Michel trouverait plus simple que Maman Martine qui a eu 7 enfants sans problème, accepte de prendre une graine de Maman Pauline et la fasse pousser dans son ventre… un visionnaire, ce petit Michel !
Je suis née à Pointe-Noire et j’y ai peut-être croisé Alain Mabanckou, alors forcément j’ai beaucoup aimé l’évocation de ces lieux qui ont bercé mon enfance, la Bouenza, le Kouyou, Dolisie… Et bien que je n’aie aucun souvenir de ma ville natale, j’ai beaucoup aimé lire le quotidien de Michel dans sa famille africaine élargie, cette famille où les deux « mamans » de Michel se croisent avec bienveillance et où Marx, Engels et Lénine sont invités à table chez son oncle. C’est le Congo postcolonial vu par les yeux d’un enfant de 10 ans que nous découvrons sous la plume parfois candide, parfois ironique d’Alain Mabanckou. Le petit Michel qui découvre avec émerveillement Rimbaud, Brassens ou St-Exupéry décrypte avec une sensibilité et une lucidité qui font souvent défaut aux adultes qui l’entourent, les évènements familiaux, comme l’actualité nationale ou internationale. Ainsi trouve-t-il pour le moins étrange que tonton René, le communiste passionné qui lui a donné son nom, n’hésite pas à spolier toute sa famille pour s’accaparer les héritages successifs… On y redécouvre, sous un angle inédit, l’affaire des diamants Bokassa-Giscard, l’exil du Shah d’Iran, la fuite d’Idi Amin Dada en Arabie Saoudite avec en arrière-plan les aspects pittoresques de la vie quotidienne d’un enfant rêveur et sensible au Congo Brazzaville, l’emprise des « féticheurs » et la subtile toile des relations familiales. Quelques longueurs au début mais au final, un roman touchant et éclairant.
un livre qui transporte, comme très souvent chez Mabanckou, et qui nous emmène loin avec beaucoup de poésie.
Ce roman est un bijou de naïveté et de justesse. Le Congo en 1970 vu par un enfant de 10 ans, avec ses émois, ses étonnements, m'a absolument ravie...
Michel est le narrateur et Alain Mabanckou adopte un style littéraire collant à un enfant de dix ans. Bel avantage pour ce qui concerne la naïveté de la compréhension du monde : les moyens de diffusion de l'époque en Afrique sont limités : papa Roger est quasiment le seul du quartier à posséder une radio. Je n'ai pas grandi au Congo, mais j'imagine assez bien que la découverte du monde se faisait par ces seuls moyens parcimonieux et que l'imaginaire des enfants s'est forgé à cette lumière. Aujourd'hui, une nouvelle est sur le Net en un temps record, l'imaginaire des enfants en pâtit-il ?
Le parti pris narratif apporte aussi une fraîcheur au récit, l'étonnement de Michel envers le comportement des adultes, ses défis et ses espoirs, son idylle avec Caroline, son amitié avec Lounès, ...
Mon bémol, parce que, bien sûr, j'en ai un vient du fait que je ne suis pas très fan des enfants-narrateurs. Souvent utilisés pour infantiliser ou pour faciliter le discours ce n'est pas toujours une réussite. Là, j'ai hésité entre amusement, frustration et agacement : le style oral de Michel, sur la durée me fatigue un peu. J'avoue avoir passé vite certains chapitres, pour accélérer ma lecture.
Ceci étant dit et malgré mes réserves, j'ai bien aimé l'ambiance, le contexte congolais et communiste dans lequel il ne faisait pas bon être traité d'impérialiste. Alain Mabanckou oublie un peu sa truculence des précédents romans -c'est d'ailleurs un peu dommage !- pour un peu plus d'émotions et de beaux personnages, des femmes notamment : maman Pauline et maman Martine, mais aussi Geneviève, une des petites amies du grand frère de Michel.
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