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Comme une bête

Couverture du livre « Comme une bête » de Joy Sorman aux éditions Folio
  • Date de parution :
  • Editeur : Folio
  • EAN : 9782070456161
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

«Pim passe sa main partout où il peut, identifie à haute voix le jarret, la côte première et le filet mignon - les mots la font rire et puis moins quand il passe à la tranche grasse et au cuisseau. Le corps de l'apprenti ankylosé par des jours de découpe, de désossage et de nettoyage se détend... Voir plus

«Pim passe sa main partout où il peut, identifie à haute voix le jarret, la côte première et le filet mignon - les mots la font rire et puis moins quand il passe à la tranche grasse et au cuisseau. Le corps de l'apprenti ankylosé par des jours de découpe, de désossage et de nettoyage se détend enfin, s'assouplit, ses mains se décrispent, la chair est mobile, la peau se griffe, le sang détale dans les veines, il pose ses doigts sur les tempes de la fille, ça pulse.» Comme une bête est l'histoire d'un jeune homme qui aime les vaches au point de devenir boucher.

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Avis (3)

  • Votre enfant n’est pas doué à l’école, le collège l’ennuie profondément….. Le lycée professionnel, l’apprentissage sont là, non pas comme roue de secours, mais comme découverte vers une voie royale, peut-être faite de passion !!!
    Et oui, Pim est un de ceux-là. Pim s’est tenu tranquille jusqu’à...
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    Votre enfant n’est pas doué à l’école, le collège l’ennuie profondément….. Le lycée professionnel, l’apprentissage sont là, non pas comme roue de secours, mais comme découverte vers une voie royale, peut-être faite de passion !!!
    Et oui, Pim est un de ceux-là. Pim s’est tenu tranquille jusqu’à la fin de la troisième, élève médiocre mais poli, discret et sans histoires. A la fin du deuxième trimestre la conseillère d’orientation lui remet une plaquette sur l’apprentissage –Pim tu sais c’est pas une voie de garage, c’est la garantie d’avoir un bon métier-, mais Pim n’a pas d’états d’âme et la plaquette promet une formation en alternance, un CAP en deux ans après la troisième, plus de 4000 postes à pourvoir chaque année dans toutes les boucheries de France, un salaire d’apprenti qui varie entre 25 et 78 % du smic et un secteur qui ne connait pas la crise. »
    De plus Pim est un manuel, c’est-à-dire qu’il est doté de longues mains pâles –de pianiste, pas de boucher, lui dit souvent son père-, aux doigts effilés, osseux et agiles. »… »Il ne le sait pas encore mais ces mains lui assureront un avenir radieux »

    Voici notre Pim qui entre dans le métier de boucher comme on entre en religion, et les nouveaux convertis sont les plus assidus et les plus fervents, c’est bien connu. Pim aime la viande et Joy Sorman nous promène avec un luxe de détail sur le chemin de la viande de la ferme aux boucheries en passant par les abattoirs.

    Pour assurer dans ce métier de boucher, Pim assure….. comme une bête ! « Pim se rêve chevalier viandard »

    Il aime son métier, mais il aime également les bêtes au point de vouloir faire partie du troupeau. Il entrera dans la chaîne non pour y découvrir une malfaçon, mais pour refaire le parcours, reprendre le chemin aux côtés des animaux, emprunter les mêmes couloirs, les suivre à la trace….
    Joy Sorman est fort bien documentée sur la technique de la boucherie, que ce soit en amont ou en aval (mais pas en avalant). Les points techniques sont précis. Patrice David qu’elle remercie, à juste titre, a été un très bon mentor en ce domaine. Le vocabulaire technique n’est pas froid, grâce à une écriture vivante, voire vibrante. J’y ai senti les odeurs, vu les gestes précis, entendu les bruits divers, le rouge est omniprésent tout comme le vert des prairies …. Et oui, ce livre grouille de tout ça et c’est vivant bien que ces animaux aillent à l’abattoir. « Comme une bête » est à faire lire dans les lycées professionnels, aux apprentis car c’est un hommage aux artisans, aux métiers manuels, à ces personnes qui comme Pim « n’a peur de rien, ni de la fatigue ni du froid ni du travail… »
    Comme me l’a gentiment écrit Joyce Sorman dans sa dédicace (j’ai pu la rencontrer lors du Salon des Dames à Nevers : « un roman d’amour vache, une plongée au cœur de la chair, de l’autre côté des bêtes ».
    Un livre que j’ai aimé lire sur le grill, à peine sorti (du four) du sac. Une lecture mitonnée aux petits oignons crus.

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  • Rien que le choix d'un tel sujet mérite la palme de l'originalité mais ajoutez-y l'humour, la documentation, un brin de fantastique dans le réalisme et on aboutit à un ovni littéraire très plaisant à digérer. Quant une passion pour la viande tourne à l'obsession ...

    Rien que le choix d'un tel sujet mérite la palme de l'originalité mais ajoutez-y l'humour, la documentation, un brin de fantastique dans le réalisme et on aboutit à un ovni littéraire très plaisant à digérer. Quant une passion pour la viande tourne à l'obsession ...

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  • Pim, le héros de ce roman, un apprenti - boucher, subit un parcours initiatique comme le chevalier des quêtes moyenâgeuses. Bien sûr, il n’a pas d’épée mais bien tout un set de couteaux bien affutés : couteau à trancher, couteau à dénerver, couteau à désosser. Par contre, pour se protéger de...
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    Pim, le héros de ce roman, un apprenti - boucher, subit un parcours initiatique comme le chevalier des quêtes moyenâgeuses. Bien sûr, il n’a pas d’épée mais bien tout un set de couteaux bien affutés : couteau à trancher, couteau à dénerver, couteau à désosser. Par contre, pour se protéger de tout dérapage de l’arme blanche, il porte une cote de mailles. Oui, Pim aime la viande, apprend à l’aduler, à la voir partout, même dans le corps chaud et humide des filles qu’il serre entre ses bras. Il en devient obsédé : la couleur grenat, l’odeur métallique du sang, les filets blancs de la graisse. Et il se jette à corps perdu dans le travail, la boucherie et nous nous surprenons, lors de la description des abattoirs, à le voir s’identifier avec un porc, ou plus tard, avec une vache… Une phrase résume très bien le personnage : «“Pim sait déjà qu’il mourra comme une bête, il sait qu’au moment d’en finir il rejoindra les porcs dans leur fange.”
    Mais, de plus, ce livre nous apprend ce qu’il en est de ce travail, de ce métier de plus en plus prisé par les jeunes générations, de l’abattage des bêtes, chacune selon un rite bien précis, (certaines phrases semblent décrire un sacrifice), l’histoire des premiers abattoirs, l’évocation du procès d’un porc pour meurtre ; tout concorde pour que nous en arrivions à nous poser la question de notre rapport à l’animal et à ce que l’on mange, questions au cœur des débats de société depuis quelques semaines (divers scandales alimentaires, lasagnes au cheval au lieu du bœuf)… Mais je n’y vois pas un brûlot destiné à tous les carnivores afin de les convaincre de verser dans le végétarisme pur, bien au contraire, l’auteure, Joy Sorman, domine trop bien le vocabulaire technique et la déontologie de la profession pour ne pas se laisser aller à rédiger quelques fascinantes pages sur la production de viande, avec une certaine affectivité qui transpire à plusieurs moments. Là, j’ai éprouvé une certaine fascination non pas pour la narration mais pour la description des formes, des lignes, des couleurs, un sentiment déjà ressenti face aux « Bœufs écorchés » de Rembrandt, de Jan Victors, de Soutine ou de Francis Bacon et de Nicolas Boudin (les bien nommés).

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