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Dans la courte vie du poète Nicolas Gronski, sa rencontre avec Marina Tsvetaeva a laissé une trace lumineuse. " J'avais été son premier amour et lui - mon dernier. ", dira Tsvetaeva après la mort de Gronski en décembre 1934. Dans les années 1926-1927, Marina Tsvetaeva et Nicolas Gronski sont voisins, tous deux habitent en banlieue parisienne, à Meudon-Bellevue. Ils ont beaucoup de connaissances communes, mais c'est par la poésie qu'ils vont se rencontrer. Au début de 1928, le jeune poète - il a alors dix-neuf ans - se rend chez Tsvetaeva pour lui emprunter des livres qui sont épuisés en librairie. Cette rencontre devient rapidement une amitié, tout autant amoureuse que maternelle. Gronski se montre toujours très serviable et attentionné à l'égard de Tsvetaeva, de dix-sept ans son aînée. Ils se promènent souvent ensemble, vont au cinéma, ou aux soirées littéraires à Paris. Au début de l'été 1928, ces rencontres sont interrompues. Tsvetaeva part en effet avec ses enfants en vacances. Commence alors une correspondance - presque quotidienne - qui s'étend sur trois mois. Ainsi, malgré l'éloignement, Tsvetaeva et Gronski continuent leurs échanges, se racontent leurs petits tracas quotidiens, leurs angoisses et leurs découvertes, commentent les dernières nouvelles littéraires. En novembre 1934, Nicolas Gonski est fauché par une rame de métro à la station Pasteur et meurt quelques heures plus tard à l'hôpital Necker. Trois semaines après sa mort, la revue Poslednie Novosti (Les Dernières Nouvelles) publie un poème, Belladonna, qui révèle au public un grand auteur. Pour Tsvetaeva, qui croit reconnaître dans ce texte son héritier spirituel, cette publication représente un cadeau posthume.Ce recueil est remarquable, car c'est l'unique correspondance à deux voix conservée dans les archives de Tsvetaeva. Après la mort de Gronski, sa mère rendit à Tsvetaeva les lettres qu'elle avait envoyées à Gronski. Un temps, Tsvetaeva a pensé écrire un roman à partir de cette correspondance, Lettres d'un été, un projet qui restera malheureusement sans suite.
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