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Dans ce court récit, Piedad Bonnett raconte à la première personne le suicide de son fils Daniel, vingt-huit ans, qui s'est jeté du toit de son immeuble à New York. Huit ans plus tôt, on l'avait diagnostiqué schizophrène. Dans un milieu bourgeois, corseté par des conventions en tout genre, il n'est pas de bon ton de parler crûment de la mort et de la folie ; c'est pourtant ce que fait l'auteur, dans une langue sobre et sans effets de manche, avec une sincérité bouleversante. Elle raconte l'incrédulité à l'annonce du suicide, le besoin désespéré de trouver des traces d'une vie personnelle, un journal, des écrits, les étapes de la mort occidentale, mais aussi et surtout le combat inégal d'un jeune homme (et de ses parents) contre la folie qui le cerne.
Une plongée dans la douleur qui ne verse jamais dans l'apitoiement ou l'impudeur : l'écrivain n'a que les mots pour dire l'absence, pour contrer l'absence, pour continuer à vivre.
Piedab Bonnet a perdu tragiquement son fils suite à un suicide.
Celui-ci s'est jeté du toit de l'immeuble où il habitait à New York. Il faisait ses études dans cette ville où se trouvait déjà une de ses soeurs.
La maman revit les années durant lesquelles la santé de son fils a décliné et nous décrit avec une grande pudeur les souffrances du malade, des parents impuissants et de l'entourage.
A l'âge de dix-neuf ans Daniel a le visage qui se couvre de boutons blancs, purulents, infects et répugnants. Il consulte un docteur qui lui donne un traitement , traitement qui s'avérera quelques mois plus tard être le déclencheur de sa maladie psychologique.
C'est ainsi que sa vie va devenir un enfer. Des séjours en clinique psychiatrique, des périodes de repli sur lui- même, d'accès de violence ....... cela va durer des années pendant lesquelles, lui qui a un esprit créatif, fait de la peinture, va parler de tout abandonner, d'être devenu incapable ........
Jusqu'au jour où la voix qui lui parle va lui dire " Tue toi " et il va sauter dans le vide.
Un magnifique témoignage plein de pudeur, de sagesse et osons le dire de vie car Daniel vit toujours aux yeux de sa famille il y a toujours quelque chose qui fait que ses proches sentent toujours sa présence.
Piedad Bonnett est une romancière et surtout une poétesse colombienne que je ne connaissais pas avant que l’on me conseille ce journal de deuil, sorti pour la rentrée littéraire.
« Ce qui n’a pas de nom », c’est la maladie ! L’auteure aborde ce thème sans jamais vraiment le citer. En ne le nommant pas, elle espère que cette maladie n’existe pas. Et pourtant, son fils a été victime de ce syndrome qui l’a conduit jusqu’au suicide. Grâce à ce texte, Piedad Bonnett veut partager son vécu, veut prévenir les futures victimes et veut surtout exorciser son drame.
Pour ce faire, elle nous raconte son quotidien au contact de son fils. Elle nous fait participer à toutes les péripéties que sa famille a rencontrées. Le lecteur se retrouve au plus près de la situation, dans la tête de la mère. On ressent alors toute la tristesse et toute l’impuissance face à la tragédie annoncée. Elle a subi la descente aux enfers de son enfant, sans jamais pouvoir intervenir. Les remords et les regrets se succèdent, avec l’amertume de n’avoir pas su contrecarrer les plans du destin.
Dans ce livre d’une centaine de pages, Piedad Bonnett libère sur le papier toutes ses émotions. Elle condense en peu de mots, tous les maux qui lui tiraillent l’esprit. Pour en même temps ne pas oublier et aussi passer à autre chose, elle a dû écrire avec son cœur tout l’amour qu’elle n’a pas eu le temps de donner. Avec sobriété et pudeur, elle décortique le processus de la maladie, afin d’apporter un témoignage indispensable aux personnes touchées par ce malheur. C’est un récit particulièrement douloureux et émouvant dont on ne sort pas indemne. On est à la fois attendri par l’amour maternel et terrifié par les dégâts de la folie. Comme souvent à la sortie de ce genre de roman, après avoir versé une larme, on relativise nos petits tracas et on reprend goût à notre vie.
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