Un beau roman graphique pour découvrir le "manhua", l'art de la bande dessinée chinoise...
Un beau roman graphique pour découvrir le "manhua", l'art de la bande dessinée chinoise...
L'évolution au quotidien d'un jeune garçon, ses relations avec ses copains, sa famille, ses parents. Les difficultés du quotidien, de l'économie. Et pourtant, il y a bien plus dans cette histoire.
Je partage cette chronique volontairement le jour de la fête des pères 2021. Elle résonne, d'une forte mélancolie, une sensation présente dès le départ de mon côté.
Sans aller trop loin dans les confidences, cette histoire m'a touché à différents points de vue.
En premier lieu, la qualité des dessins. J'y ai été très sensible, dès les premières pages. Des émotions parfaitement représentées, en accord avec ma sensibilité. Des détails pour certaines planches, des expressions faciales qui m'ont remuées : certains sourires tristes, certains visages qui se ferment de colère, de tristesse ou par dépit. Un monde sans exagération, une vie quotidienne suivant différentes personnes dans différents lieux. J'ai apprécié la constance dans les planches, et la régularité dans chaque scène. Certains passages, sans dialogues, se suffisaient à eux-mêmes dans un instant contemplatif. Un plaisir de s'y évader.
Les personnages sont quant à eux complexes, pas de linéarité, des essais et erreurs. Mais surtout, une véritable humanité authentique. Tang Xiao ne nous ménage pas dans les relations entre les personnages : ce père qui change avec les années, cette mère présente et très terre-à-terre. Yang Hao, 10 ans, qui expérimente la vie, fait des erreurs, qui grandit sous nos yeux.
J'ai apprécié découvrir un jeune garçon qui ne ressemble pas à un être parfait. Qui est ordinaire, qui apprend. Les passages à l'école ont eu toute mon attention : la façon dont il partage ses rédactions, la façon dont il pose les mots.
Et il y a ce père, absent pendant de longs mois pour son travail, qui revient, s'occupe de son fils. Mais ce dernier qui prend conscience, progressivement d'une réalité qu'il lui faudra exprimer.
En bref : un roman graphique d'une grande beauté, à la fois dans sa narration et dans ses dessins. Il est arrivé me toucher dans son approche psychologique des personnages, cette relation au père, et la façon dont nous, lecteur, voyons ce jeune garçon de 10 ans grandir.
Nous traversons, en parallèle, d'une parti : une tranche de la prime adolescence d'un garçon qui découvre après le retour à la maison d'un père absent qu'il se trouve en bute avec celui-ci et sa représentation, et d'autre part toutes les contradictions de ce dit père aux prises avec ses propres envies, ses propres lâchetés et les pressions sociales, familiales, matérielles et culturelles.
Ce livre a tout pour fonctionner mais le dessin est tout de même extrêmement confus. Le fil de narration devient alors complexe voire confusionnant.
C'est dommage, j'aurai vraiment aimé, aimer ce livre.
Ben alors, pourquoi tout le monde s'arrête à 4* ?
Moi, je trouve que la 5ème * n'est vraiment pas volée.
J'ai beaucoup aimé partir à la rencontre de Yang Hao, ce jeune garçon de 10 ans, qui vit seul avec sa mère et ses grands parents. Son père est fréquemment absent pour des durées trop longues à son goût, il lui manque cruellement...
Le petit est studieux, il écrit bien, et est d'ailleurs encouragé par sa maîtresse pour ses devoirs de rédaction. Il écrit vrai, on sent sa sensibilité. C'est un bon gars !
Son père est de retour, quelle joie !! Il va pouvoir venir le retrouver tous les soirs à la sortie de l'ecole, faire sa fierté.
Mais, il y a un mal être profond, le couple de ses parents n'est pas épanoui, et son père reste distant, il fuit dans les jeux d'argent. C'est dur, mais c'est la vie, sa vie...
Au delà de cette histoire - tranche de vie - que j'ai trouvé très touchante, les dessins pastel sur quelques pages puis noirs et blancs respirent la vie à pleins poumons. J'ai goûté ce graphisme tremblotant, fait de "griffonages" au crayon qui renforce la douceur des relations. J'ai retrouvé des ambiances de Kenji Tsuruta, sur le cycle d'Emanon (autre gros coup de coeur), avec des récits qui prennent le temps et acceptent les silences.
Je vous invite donc à découvrir ce gros album de 400 pages, qui se dévore très facilement, d'une traite.
Le retour de Yang Hao dans le parc "Fang Hu" (p. 80-87) est particulièrement somptueux de beauté et de quiétude.
Les vingt dernières pages, lorsque Yang Hao partage ses émotions profondes à la classe, sont très touchantes. La page 397 est poignante, elle déborde dans tous les sens du terme.
L’enfant ébranlé se place dans la lignée directe des Slices of Life japonais, par ses thèmes et son intrigue. On y fait la connaissance d’un jeune garçon qui navigue entre la relation conflictuelle de ses parents, ses amis (anciens et nouveaux), et sa vie d’élève de 10 ans.
Les sujets de rédactions donnés par l'institutrice rythment le récit et entraînent des questionnement chez le héros. Cela permet à l’auteur d’aborder différentes thématiques, en particulier celle de la relation père-fils et plus largement des relations intrafamiliales. Avec un père absent puis constamment aux jeux, le garçon est en recherche d'un modèle.
Concernant le dessin, il m’a parfois été difficile de différencier certains personnages qui se distinguent difficilement les uns des autres dans leurs traits. En revanche, j’ai été vraiment charmée par les décors qui sont, pour moi, le véritable atout visuel de ce manhua. Les quelques pages en couleur au début de l'œuvre sont un petit plus qui fait toujours plaisir !
Il s’agit d’un one-shot, pas de suite donc, mais les 400 pages permettent de bien installer l’histoire, même si je regrette parfois le manque de développement des sujets et de certaines relations entre les personnages.
L’histoire reste très plaisante et nous offre le portrait touchant d’une famille chinoise à une époque donnée. Une lecture agréable donc, sans être d'une grande originalité, mais qui devrait combler les adeptes des "tranches de vie", ou simplement les lecteurs curieux de découvrir un nouveau pan de la culture chinoise.
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