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Un même sujet que mon choix de lecture de l été, le sujet me paraît aussi très intéressant encore sur l Ukraine, à lire avec plaisir
Ce roman est le quatrième d'une série : Chroniques de la place carrée. On peut parfaitement le lire (c'est mon cas) sans avoir lu les précédents, même si je pense que connaitre le passé de certains des personnages aurait encore ajouté à l'intérêt de ce livre.
Pourquoi ai-je autant aimé ce livre, moi qui ne suis pas ATSEM dans une école maternelle, moi qui ne vis pas dans une banlieue où les ruptures de jeune du Ramadan animent parfois un peu trop vigoureusement les soirées, moi qui ai pensé parfois que l'histoire contée était un peu invraisemblable...
Parce que j'ai été envoûtée, subjuguée, par les personnages, qui m'ont touchée, des femmes principalement, des femmes qui ne renoncent pas, qui ne se laissent pas faire, qui foncent dans l'inconnu parce qu'elles veulent pouvoir encore se regarder dans la glace, par l'écriture simple (ce n'est pas un reproche) et terriblement efficace de Tristan Saule, parce que j'ai partagé pendant quelques jours la vie de ces femmes et que même si leurs problèmes ne sont pas les miens, j'ai aimé suivre leur chemin pendant ces quelques heure de lecture, et puis j'aurai vu la mer avec elles, en plus c'est celle que je vois tous les jours de chez moi.
Un roman très attachant, peuplé de ces gens ordinaires qui n'ont pas souvent l'occasion d'être mis en avant, un roman où les dialogues sonnent incroyablement justes, un roman qui est aussi un roman de société, qui décrit avec beaucoup de réalisme la vie ordinaire dans une banlieue, où il n'est pas toujours simple pour chacun de trouver sa voie.
J'avais demandé il y a quelque temps "Mathilde ne dit rien" à une autre masse critique. Je n'avais pas eu la chance de le recevoir. Celui-ci, c'est d'abord le titre qui m'a attirée. Et cet dernier opus de la série me donne d'autant plus envie de lire les autres.
Je suis ravie d'avoir été sélectionnée pour ce roman lors de la MC de Novembre. Un grand Merci à Babelio et aux éditions le Quartanier pour ce partage.
Les Chroniques de la Place Carrée IV
Nous suivons cette fois Sabrina, AESH dans une école maternelle. J’ai aimé découvrir son quotidien avec les enfants, certains encore en couche pendant la sieste ; découvrir Nestor qui montre le plafond et disparait parfois sans que l’on s’en aperçoive.
Son fils aîné Esteban a été exclu de l’internat pour une semaine et revient donc chez sa mère avec son demi-frère Kylian.
Sabrina prend sous son toit une jeune ukrainienne en mauvaise état rencontré sur le parvis de la gare : Iryna.
Mais deux méchants sont à ses trousses : Alexei le russe et Viktor l’ukrainien, fils d’Olga la tenancière. Heureusement pour Iryna, Alexei est un coeur tendre.
J’ai aimé cet opus qui nous parle des réfugiés ukrainiens à travers la fuite d’Iryna, leur prise en charge par l’Etat français quand ils ne font pas partie de réseaux de trafiquants.
Un roman qui parle également de cette frontière floue entre Russes et Ukrainiens qui se revendiquent d’une nationalité sans être forcément d’accord avec ce qu’il se passe dans leur pays respectif.
Un roman qui parle des petits bourgeois de la Génération Z (comprenez celle qui a voté Eric Zemm… au présidentiel) et qui veut faire faire le travail sale par des prolétaires (coller des affiches, tracter…). J’ai aimé le bon tour que leur joue les deux fameux prolétaires ouvriers dans ces pages.
Un roman qui nous parle d’une jeune fille en fuite pour échapper à son beau-père concupiscent et dont on ne saura jamais la vraie identité.
Un roman qui nous parle un peu de l’autisme avec Nestor qui fixe le plafond en répétant « pousse ». Nous saurons dans les dernières pages pourquoi.
Un roman sur la vie française en 2022.
L’image que je retiendrai :
Celle des kilomètres parcouru par les deux voitures pour atteindre Nice depuis la Place Carrée : autoroute, routes de campagnes, sandwichs, hôtels…
https://alexmotamots.fr/et-puis-on-aura-vu-la-mer-tristan-saule/
Les Chroniques de la Place Carrée III
Nous suivons cette fois-ci Lolo et sa soeur Nini. Lolo habite un immeuble de la Place carrée et vit reclus chez lui depuis le confinement.
Nous découvrons son passé par petites touches : enfant différent et solitaire, il fait une fixation sur la fausse-couche de sa mère bien avant sa naissance ; sa soeur s’occupe de lui car ses parents ne savent pas comment faire ; ses rares amies ont disparu brutalement sans que le lecteur ait de détails.
Lolo a fait partie du groupe de théâtre d’Ali, il était un élément prometteur. Lolo a voulu écrire sa propre pièce et a pris en grippe Ali.
Lolo regarde ce qu’il se passe sur la Place carrée avec la lunette d’une arme à feu.
Lolo écrit une pièce de théâtre dans laquelle Clic et Cloque sont les personnages principaux. Je n’ai pas aimé ces parties dans lesquelles Clic et Cloque discutent à la façon de Lennie et George (Des souris et des hommes de Steinbeck).
J’ai eu de la peine pour Lolo qui suit le compte d’Elora Silva sur Instagram, avant de comprendre qu’elle a aussi une page Onlyfan sur laquelle il faut payer pour la voir dévêtue. C’est son seul moment de joie dans sa journée : regarder cette jeune-fille sourire.
J’ai eu du mal avec les voix qu’entend Lolo : d’abord celles de ses personnages, puis, la nuit, celle à travers la cloison qui le sépare de l’appartement d’à côté.
J’ai eu du mal avec ce huis-clos, cet enfermement volontaire de Lolo qui a peur du Covid même après le déconfinement.
Un huis-clos pendant lequel les jours et les nuits s’enchainent sans repères de temps.
Mais ce roman très noir m’a fait découvrir Jean Walter et les Mines de Zellidja (pour en savoir plus, c’est ici). J’ai aimé découvrir sa vie à travers les mots d’Ali.
Un roman sur un homme dont l’esprit dérape, sur une soeur qui le porte à bout de bras et sur les ravages d’Internet (fake-news et faux comptes).
L’image que je retiendrai :
Celle de la lunette du fusil de Lolo à travers laquelle il regarde le monde. A chaque fois, je pensais qu’il allait tirer.
https://alexmotamots.fr/jour-encore-nuit-a-nouveau-tristan-saule/
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