Merci à Jean-Paul pour ses impressions, ses rencontres, ses Correspondances
Merci à Jean-Paul pour ses impressions, ses rencontres, ses Correspondances
La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
A travers l’histoire de Bernard, un sdf alcoolique et sexagénaire, Laurent Mauvignier s’empare du sujet de la guerre d’Algérie, rarement traitée par les écrivains contemporains. Ils étaient simples appelés pendant la guerre d’Algérie. Ils ont vu, sont revenus et se sont tus. Quarante ans de silence ont coulé sur la vie des héros de Laurent Mauvignier.
Histoire somme toute assez banale d’un père, une mère et un fils qui n’arrive plus à communiquer bien que réunis par un amour qui s’impose et oblige aux silences pour que les vérités ne blessent pas.
Le fossé générationnel et social est une des premières failles de l’effondrement de cette famille paysanne ordinaire.
Laurent Mauvignier va zoomer sur ces fêlures silencieuses annonciatrices d’un séisme programmé.
Le fils distant et solitaire, décide d’aller s’installer à Paris.
Luc est un jeune homme fragile, sans grande perspective, qui, en quittant son village et ses parents, rêvait d’une vie aussi grande que les affiches de cinéma punaisés sur les murs de sa petite chambre de bonne mais la solitude et le quotidien harassant d’un travail alimentaire de garçon de café mal rémunéré va s’opposer à la réussite espérée et réduire son horizon en le plongeant prisonnier dans un état d’échec, dans une vie de servitude et de mépris qu’il ne pourra plus supporter.
A l’annonce que le fils s’est donné la mort, les petites failles silencieuses de la famille vont soudainement devenir des gouffres vertigineux en les engluant tous, les parents, la cousine, l’oncle et la tante, dans une boue goudronnée d’un caléidoscope de sentiments, de fragilité, de culpabilité, d’échecs auxquels chacun devra faire face avec l’exigence de l’Humain, les laissant dans un vide difficile voire impossible à combler.
Ce premier roman de Laurent Mauvignier fait de monologues et de polyphonie intérieure n’est pas seulement un drame au style remarquable mais c’est aussi un éclairage sur notre société dans une époque d’intolérance, de mépris et de surenchère où le combat peut conduire à l’effondrement.
L’art du non-dit soufflé au bout d’une plume remarquable. Un uppercut littéraire.
Voici un livre qui est très très difficile à conseiller ... La plume de l'auteur demande un temps d'adaptation. J'ai commencé et quand enfin j'ai pris le rythme de ces phrases, j'ai recommencé ... C'est l'histoire d'un drame, celui de Luc. Cette solitude dans laquelle il s'enferme sans pouvoir en parler, sans trouver les mots pour la dire. Laurent Mauvignier le fait pour lui et c'est très juste ! compliqué mais très juste ! Un roman d'ambiance où une chape de plomb s'abbat sur vos épaules ... A ne pas lire donc si vous passez par des moments difficiles (dépression, angoisse, solitude justement, ... )
J'ai adoooré cette lecture ardue mais tellement réelle ! Troisième livre de cet auteur ... je passe toujours des moments intenses avec lui !
Plus de 600 pages, 600 pages de tension, 600 pages de supplice, parce qu'on voudrait savoir. Un livre qui prend aux tripes, un livre comme une respiration qui s'arrête et reprend parce qu'on ne peut faire autrement.
Laurent Mauvignier maîtrise l'écriture d'une façon remarquable: ces phrases longues qui traduisent si bien le ressenti de chacun, les non-dits qui explosent, l'atmosphère qui devient de plus en plus pesante, ce huis clos dont on pressent très vite l'issue dramatique.
Un coup de coeur.
Première pièce de théâtre pour Laurent Mauvignier qui a d’ailleurs exprimé dans une interview ses difficultés et ses implications fortes (il a aussi mis en scène la pièce jouée à La Colline, à Paris avec une création le 12 septembre 2023).
Le théâtre resserre le focus sur les personnages et leurs relations, sans (ou peu de) commentaires ou descriptions. Il est d’ailleurs intéressant de noter que nombreux sont les auteurs d’hier et d’aujourd’hui à jouer des divers registres (roman, théâtre, essai). Parfois le texte se suffit à lui-même et s’enrichit de la représentation ; parfois il ne prend sa plénitude (comme un bon vin) qu’après être interprété, incarné. Avec « Proches » on est un peu au milieu du gué.
En attendant, non pas Godot, mais Yoann, qui vient de faire quatre années de prison pour un braquage. Tous ses proches (père, mère, sœur, beau-frère, …) sont réunis, en partie à sa demande, en tout cas pour Clément son ancien petit ami qui est dans un premier temps plus ou moins rejeté par certains membres de la famille, de ces … proches ; proches si proches que parfois ils (s’)étouffent.
Cette attente va être l’occasion d’approcher certaines personnalités, certaines relations entre les présents, leurs points d’accroche avec Yoann et surtout ses différences, sa volonté de vivre sans limites.
On ne racontera pas l’histoire et la clef donné par Clément car il y a quand même un suspens dans le fil de la pièce pour aboutir à la compréhension du personnage, donnée par Clément qui, lui, n’attend plus, n’attend pas.
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