Des histoires différentes mais qui jamais ne nous laissent indifférents
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Plongée dans la violence des guerres contemporaines, "Et chaque fois mourir un peu" se lit en apnée.
On y suit le quotidien de Grégory, infirmier engagé au CICR, pour venir en aide et soigner les victimes des conflits. D'abord au Kenya puis à Sarajevo,
Voici un recueil de nouvelles que j’aime me procurer chaque année parce que cela me permet d’allier solidarité et plaisir.
Ce format me change de mes lectures habituelles, j’apprécie beaucoup ces histoires courtes qui permettent d’en lire une avant de se coucher, une autre lors d’une pause dans la journée, etc. Dès que l’on a un instant, on peut s’accorder une petite aparté livresque.
Bien sûr, au fil de la lecture, il y a toujours des histoires que l’on apprécie plus que d’autres, c’est bien normal. Personnellement, j’ai particulièrement aimé celle de Jacques Ravenne qui m’a faite sourire, celle de Karine Giebel qui percute et émeut et fait résonner l’actualité, celle de Marc Lévy qui a des airs de conte qui nous renvoie, lui aussi, à l’actualité. La nouvelle de Romain Puértolas fait également écho aux conflits actuels mais d’une façon différente, en apposant un regard affligeant sur notre société et à ce qui pourrait advenir dans un futur proche (espérons que non !). Celle d’Alexandra Lapierre m’a marquée également. Et puis Marcus Malte se démarque avec un joli poème.
D’autres m’ont également fait passer un bon moment, le tout étant très divertissant car les sujets sont variés. L’art de la nouvelle n’est pas aisé. Il faut réussir à happer immédiatement le lecteur, ce qui fut plutôt toujours le cas ici, et lui offrir une histoire digne d’intérêt en seulement quelques pages dont la toute dernière délivre en général une chute marquante (ce n’est pas systématique mais pour ma part, c’est le dénouement que je préfère concernant les nouvelles, ce qui ne fut pas toujours le cas dans ce recueil).
En bref, je vous recommande de vous procurer ce recueil qui, en plus de vous divertir, permet d’apporter son soutien aux Restos du Cœur. N’est-ce pas formidable ?
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2024/12/25/lecture-13-a-table-edition-2025/
Ne vous laissez pas tromper (comme moi) par la couverture sans avoir d'abord lu la quatrième de couverture. Dans ce roman, rien ne fait référence à l'hiver ni aux loups.
Cependant, les événements décrits sont glaçants, car ils révèlent un aspect peu évoqué de la guerre : celui des soignants intervenant sur le terrain. Gregory, infirmier pour la Croix-Rouge, a participé à la plupart des conflits mondiaux, des années 1990 jusqu'à récemment. Bien que ce roman soit une fiction, on imagine aisément que les faits décrits sont bien plus proches de la réalité qu'ils n'y paraissent.
Bien que le métier de Gregory soit au cœur de ce roman, il s'agit avant tout de psychologie. On se questionne sur comment un être humain peut appréhender ces expériences et parvenir à mener une vie "normale" tout en essayant d'oublier le quotidien sur le terrain. Sans trop en dévoiler, on comprend vite que Gregory est complètement absorbé par ce métier, au détriment de sa vie personnelle et familiale. Très vite, sa vie personnelle et profesionnelle vont se telescoper dans la douleur.
Ce roman est difficile à lire et à comprendre, car il traite de la violence et de la manière dont un être humain peut décider de la vie d'autrui sans en être affecté psychologiquement. Une lecture nécessaire, qui met en lumière le rôle des intervenants humanitaires, qui sont souvent oubliés.
Le premier volume « Blast » nous infiltrait dans la vie d’un humanitaire. Il s’intéressait aux personnes hors du commun qui donnent leurs vies pour sauver celles des autres. Dans cette seconde partie « Trauma(s) », Karine Giebel fait endurer les pires tortures à son héros et en observe les séquelles. Mais ces deux aventures ne sont en fait qu’un même destin. Le destin d’un homme au grand cœur qui va se battre contre les traumatismes violents que lui ont infligés la vie.
Le récit est long. Il n’hésite pas à ressasser les évènements, à multiplier les déboires de son personnage principal. J’ai d’ailleurs ressenti un peu de lassitude au milieu du livre. Mais arrivé au dénouement de l’histoire, j’ai compris que cette profonde immersion était nécessaire pour rendre réelle cette expérience. Au cours des 1200 pages de l’ensemble de l’œuvre, j’ai vécu, souffert, ri, pleurer au plus près de Grégory. Son monde extraordinaire est devenu mon quotidien et je me suis pris en pleine face cette claque émotionnelle.
Toutes mes lectures de cette autrice ont en commun de m’exténuer psychologiquement. Ce diptyque ne déroge pas à la règle. Elle nous plonge la tête sous l’eau avec des scènes indicibles, avec de la violence exacerbée, avec de l’injustice insoutenable. Et de temps en temps, elle nous donne une bouffée d’air avec de la fraternité à toutes épreuves et de l’amour inconditionnel. J’ai encore subi, comme dans des montagnes russes, cette multitude de sentiments contradictoires.
L’épaisseur des livres peut faire peur, j’en suis conscient. Mais sachez que quand Karine Giebel s’intéresse à un thème, elle ne fait jamais les choses à moitié. Elle crée une réalité dans laquelle votre cœur va sombrer. Elle vous attire vers le fond pour ne plus vous laisser respirer. A travers ces drames extrêmes, votre empathie et votre part d’humanité seront stimulées. Vous en sortirez brisés mais grandis !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/12/19/982-karine-giebel-traumas/
Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
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