Des histoires différentes mais qui jamais ne nous laissent indifférents
Après D'ombre et de silence, Karine Giebel offre un nouveau recueil de textes noirs, humains, bouleversants et engagés.
Il y a des soupirs, des souvenirs et des sourires.
Il y a ces jours sans fin et ces nuits sans chaleur. Cette sensation d'être sale, d'être rien, moins que rien.
Ces dangers qu'on n'a pas vus venir, ces risques qu'on n'a pas osé prendre. Ces tentations auxquelles on n'a pas eu la force de résister.
Il y a ces mauvais héritages, ces mauvais choix, mauvaises pentes, mauvais départs.
Il y a ce manque de chance.
Il y a cette colère, ce dégoût.
Il y a...
Des fois où on préférerait être mort.
Voilà ce qu'on découvre dans les Chambres noires de Karine Giebel, recueil de quatre nouvelles inédites dont les héros, ou anti-héros, incarnent et dénoncent tour à tour les manquements de notre société. Quatre histoires pour lesquelles l'auteure emprunte les titres de grands films qui l'ont marquée.
Après D'ombre et de silence, elle nous offre un nouveau recueil tout en noir, humain, engagé, bouleversant, qui agit comme un révélateur, nous faisant ouvrir les yeux sur le monde en dépit de son opacité et de sa noirceur.
À la fin de l'ouvrage, en bonus, trois nouvelles déjà parues dans Treize à table ! (Pocket) au profit des Restos du Coeur ainsi que Sentence, nouvelle écrite en plein confinement et publiée dans Des mots par la fenêtre (12-21) au profit de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France.
Des histoires différentes mais qui jamais ne nous laissent indifférents
Ce livre n'est pas un polar à proprement parlé mais un recueil de huit nouvelles de niveau différent qui montrent encore le talent de cette auteur.
Les quatre nouvelles qui m'ont le plus marquée sont :
"Le vieux fusil" : Martin, homme arrogant, prétentieux, se fait enlevé et est condamné par des justiciers à une lourde sentence pour avoir tué deux personnes lors d'une partie de chasse.
"L'armée des ombres" : A Lyon, Mathilde est femme de ménage pour le compte d'un patron qui abuse de sa position. Elle ne gagne pas assez pour louer un appartement. Elle vit dans sa voiture et sa fille est hébergée chez sa soeur moyennant un feu de finances. Il existe une forte solidarité entre les collègues de l'équipe de ménage. tout va bien jusqu'au jour où Rosetta, l'une d'entre elles se suicide. l'univers de Mathilde va alors changer.
"Au revoir les enfants" : Madame Yvonne vit en Ephad. Tout en nous racontant le quotidien des pensionnaires et des relations avec le personnel soignant dont certains sont agréables et d'autres plutôt agressifs, elle fait le parallèle avec ce qu'elle a vécu durant la guerre. Là dessus vient se greffer la pandémie de la Covid19 et l'impact des mesures prises par le gouvernement.
"Les hommes du soir" : voyage en enfer des migrants qui ont l'espoir de toucher les côtes de l'Europe qu'ils voient comme un Eldorado.
Ces quatre nouvelles ont toutes trouvé un écho en moi car cela touche des problèmes sociétaux pour lesquels il me semble nécessaire d'agir. Cependant la solution proposée ici est une solution mais pas forcément celle pour laquelle j'aurais opté mais qui peut se concevoir surtout quand il est question de souffrance. Et cela démontre aussi que l'on vit dans une société de plus en plus violente où seuls les "loups" s'en sortent...
https://quandsylit.over-blog.com/2022/08/chambres-noires-karine-giebel.html
Des nouvelles fortes, très bien écrites qui m'ont terriblement touchées par leur intensité.
Elles m'ont rappelé celles de Stephen Sweig, dans un autre style, mais tout aussi tourmentées.
De la cruauté à l’état pur, pour punir un être abject qui s’est mis tout le monde à dos, y compris sa propre famille (à l’exception de sa fille …) Mathilde se bat pour survivre avec sa fillette, dans ce monde sans pitié (et elle n’est malheureusement pas la seule ! …) Axel rêve d’un monde parfait, où les imbéciles ne le provoqueraient pas et où son impulsivité et sa violence ne lui attireraient plus d’ennui … La souffrance dans un Ehpad d’une (vieille) dame de quatre-vingt-seize ans qui s’évade au coeur de ses souvenirs, afin d’échapper à un présent sordide … Le destin tragique de Kumail et Aryana, deux adolescents victimes de l’obscurantisme de leur compatriotes (et de leurs familles respectives …) Un SDF (et son chien Sam) fêtent Noël dans le froid et l’indifférence de la rue, un « cabossé » de la vie qui n’a pas oublié son sixième Noël qui fut à l’origine de son errance … Un jeune adolescent de quinze ans qui a survécu au massacre de son ethnie et qui veut tenter de rejoindre la Libye à bord de l’Aquarius … Un petit garçon de huit ans prénommé Mahdi et sa vieille voisine Madeleine, unis dans une (brève) amitié …
Huit nouvelles percutantes, à la « sauce » Karine Giebel, qui font définitivement appel à notre empathie. Des intrigues indéniablement plus émouvantes qu’horrifiques : une fois n’est pas coutume !
Nombreux sont les lecteurs pour qui s’immiscer dans une nouvelle, ne génère pas un élan enthousiaste ; et dont je fais partie, hélas ! Car difficile de s’impliquer dans des personnages pour avoir dès l’appropriation de leur personnalité, la fin de la nouvelle ; il en ressort une déception ou une attente. Ainsi, je revendique cette palinodie, celle d’apprécier la nouvelle : « Chambres noires ».
Il est certain que Karine Giebel ne va pas dans la facilité avec ses personnages, difficile d’avoir de l’empathie avec ceux-ci ; psychopathes et asociaux pour le moins. Individus malmenés par les vicissitudes de la vie, avec un avenir incertain, le malaise dans la vie quotidienne ! bref, la vie en rose ne font pas partie de son univers. Ses adeptes ne seront donc pas surpris avec ce thriller.
A chacun de trouver le thème qu’il appréciera dans l’univers fécond d’une maîtresse de l’énigme où le dispute le talent à l’écriture.
Ces multiples nouvelles, certes noires, doivent trouver un scintillement identique aux aurores boréales dans nos esprits et rester dans nos mémoires. Encore une pépite de lecture que nous offre cette auteure.
Ce recueil compte en tout 8 nouvelles
- le vieux fusil
- L'armée des ombres
- Un monde parfait
- Aurevoir les enfants
- Sentence
- Dans les bras des étoiles
- Les hommes du soir
- L'escalier
La 1ère est un véritable coup de coeur ! une histoire de séquestration avec un twist final de malade ... Très jouissif ! Ensuite, j'ai versé une larme avec aurevoir les enfants . Très émouvante cette mme Mercier en Ehpad pendant la crise du Covid !
Toutes les autres sont superbes aussi mais ne m'ont pas touché plus que ça ^^
Avec ce recueil de 8 nouvelles plus noires que noires, certaines inédites et certaines déjà publiées dans des livres regroupant plusieurs auteurs (type « 13 à table »), Karine Giebel démontre encore une fois qu’elle est bien une des reines du genre. J’en lis beaucoup des romans noirs, et vous pouvez me croire, il n’y a en a pas beaucoup d’auteur(e)s qui peuvent lui tenir le menton ! Les nouvelles sont de longueurs inégales, aucune ne se ressemble mais toutes ont un point commun avec l’œuvre entière de l’auteure, elles touillent le fin fond de l’âme humaine et ce qu’elles y remuent ne sent pas la rose !
J’ai une préférence pour quelques nouvelles, qui sortent du lot tout simplement parce qu’elles m’ont touchées plus que les autres, l’une d’entre elle surtout « Au Revoir les Enfants » dans laquelle Yvonne, vieille dame hébergées en EHPAD, voit arriver la vague du coronavirus qui va la submerger, tout en se rappelant ses souvenirs de femme courageuse, résistante, torturée, déportée. C’est l’histoire toute simple d’une femme toute simple, héroïque mais modeste jusque dans la mort. J’avais les larmes aux yeux en lisant les dernières lignes. « Le Vieux Fusil » et « L’Armée des Ombres » sont des nouvelles qui exploitent les thèmes chéris de l’auteure. La première les thèmes de l’enfermement, des rapports dominants-dominés, la vengeance qui rend fou aussi, elle fait beaucoup penser à son roman « Les Morsures de l’Ombre ». La seconde, elle lorgne plutôt du côté de « Toutes Blessent, la dernière tue » : une mère célibataire, fauchée, exploitée comme femme de ménage, qui dort dans sa voiture et sur laquelle le destin semble s’acharner obstinément. C’est une nouvelle très touchante, très réussie. « L’escalier », qui clôture le livre, est sans doute la plus « optimiste » du lot, avec un petit garçon métis qui trouve en sa vieille voisine de palier une amie inattendue. Le drame des migrants est très bien exposé dans « Les Hommes du Soir», une nouvelle qui donne la parole à un gamin rescapé d’un massacre ethnique et qui tente sa chance dans un bateau de fortune sur la Méditerranée, écrite avec des mots simples et naïfs, elle chamboule totalement lecteur.
Les autres nouvelles sont peut-être un tout petit peu moins fortes mais peu s’en faut, « Un monde parfait » flirte même avec la fantastique, ce qui est assez inédit pour l’auteur. Un prisonnier fraîchement libéré part en vacances avec femme et enfant mais les pulsions violentes sont encore là, à fleur de peau, et il commet l’irréparable comme s’il était destiné à retourner en taule, comme si dans sa tête il y était encore. La fin, en forme de twist, est assez inattendue et elle fait son effet. « La Sentence » est plus difficile à appréhender : dans un pays mal identifié (Inde ? Afghanistan ? Iran?), deux amants clandestins risquent la mort et choisissent de ne pas subir et attendre, mais d’agir et anticiper. Cette nouvelle résonne fort au regard de l’actualité. C’est pareil pour « Dans les bras des Etoiles », dont le narrateur est un jeune SDF avec son chien, là encore l’histoire est banale, affreusement banale même, mais l’effet reste le même. Karine Giebel sait nous happer dans ses histoires, toutes les histoires, mêmes celles que l’on croit déjà connaitre. Entrez dans les « Chambres Noires »… ce qu’il y a derrière la porte vaut la peine !
Je ne connaissais pas Karine Giebel .
Elle vient de me réconcilier avec les nouvelles.
Chambres noires, ce sont quatre nouvelles aux titres de film.
Le vieux fusil
L'armée des ombres
Un monde parfait
Au revoir les enfants
Quatre nouvelles suffisamment longues et complètes pour que je ne ressente aucunement la frustration habituelle.
Suivent ensuite autre autres nouvelles tirées d'autres ouvrages de l'auteure.
Plus courtes mais tout aussi savoureuses.
Elles sont toutes un peu anxiogènes, il faut bien le reconnaître.
Mais en même temps d'une grande humanité et d'une connaissance certaine de l'espèce humaine.
De plus, l'écriture est talentueuse et le style très agréable.
Dès les premières lignes, elle nous entraîne dans l'histoire qu'on ne lâche plus .
Chaque nouvelle nous montre une nouvelle facette de la société, de l'âme humaine.
Certaines sont carrément bouleversantes.
Toutes m'ont touchée, d'une manière ou d'une autre.
Bien que sombres, il en ressort toujours une lumière.
Chic, j'adore découvrir des auteurs que je ne connaissais pas et que je vais lire avec promesse de bons moments.
La nouvelle est un art difficile. Karine Giebel le maîtrise à merveille. Dans ce recueil elle met en lumière les vies cabossées d’anonymes. Les histoires de Martin, Mathilde, Axel, Aryana, Yvonne ou Mahdi sont tour à tour poignantes, violentes, tristes… elles servent surtout de révélateur. Karine Giebel pointe avec sa plume précise et acérée les travers de notre société. Elle atteint sa cible en nous touchant en plein cœur.
Point d’enquête donc ici… juste des histoires, plus ou moins banales, humaines… certaines vous marqueront plus que d’autres mais aucune ne vous laissera insensible !
Oserez-vous passer par la chambre noire de Karine Giebel ?
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