Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
Grace et Amos ont quitté le Tchad avec l'espoir de jours meilleurs. Pour ça, il faut monter dans le bateau et faire la grande traversée. A l'institut médico-légal de Versailles, le corps d'Emilie Vaudray va faire l'objet d'une autopsie. Elle semble pourtant s'être suicidée. Le commandant Cerisol et le lieutenant Krzyzaniak vont tout de même mener l'enquête car il s'avère qu'Emilie était enceinte.
De Benoît Séverac, j'avais beaucoup aimé "Le tableau du peintre juif"et j'étais curieux de le retrouver dans un vrai polar. Dans cette immersion dans le commissariat de Versailles, deux intrigues sont suivies en parallèle: le décès d'Emilie Vaudray donc et le cadavre anonyme d'un homme retrouvé dans le caveau d'un autre...
Dans une narration chorale, on se retrouve dans une ambiance à la Ed McBain (auteur de la série du 87ème district). Les flics sont aussi des hommes, des femmes, les procureurs aussi. Ainsi chapitre après chapitre, on retrouve Cerisol (déjà vu dans "Tuer le fils"), sa vie compliquée avec une femme aveugle, Louise Gairal la jeune vice-procureure qui doute du suicide d'Emilie.... On s'attache à ces personnages loin des stéréotypes.
Benoît Séverac parvient à faire du "police procédural" à la française avec beaucoup d'humanité. Ses deux intrigues résonnent bien avec l'actualité récente et il met en avant des anti-héros du quotidien, des hommes et des femmes qui font leur boulot.
Mais quelle déception !! cette histoire de peinture sauvée des nazis par un couple de cévenols n'est pas vraie ! Mais que c'est triste ! J'y ai cru jusqu'au dernier moment !!
Cela n'enlève rien au roman qui nous tient en haleine de bout en bout malgré les déboires conjugaux de Stéphane Milhas et sa femme.
L'histoire est crédible, la voix choisie par le personnage principal plausible : redonner leur place à ses grands parents dans La Grande Histoire, celle qu'ils auraient du avoir s'ils avaient été reconnus « Justes parmi les Justes » par Yad Vashem pour avoir sauvé et caché deux juifs en Janvier 1943 qui leur auraient laissé un tableau en remerciement.
Voilà donc notre protagoniste embarqué dans une succession de problèmes à résoudre, de traces à suivre, de chemins à parcourir des Cévennes à Toulouse, en Espagne à la recherche du bon document prouvant la véracité des éléments qu'il apporte.
Roman bien documenté, fouillé même où le lecteur entre par la petite porte dans les réseaux de résistants, suit des routes montagneuses et escarpées, des méandres administratifs également, découvrant ou confirmant le double jeu de Franco qui a bien ménagé la chèvre et le chou, les nazis et les alliés pour nourrir la population espagnole au bord de la famine !
Un roman passionnant, enlevé, avec des traces d'humour et d'autodérision et des connaissances approfondies qui nous permettent d’être plus « savants » sur cette période qui n'a pas encore tout révélé.
J’avais vu passer d’excellentes critiques sur ce roman en fin d’année, le nom de l’auteur me parlait vaguement, jusqu’à ce que je comprenne que c’était lui qui a écrit « Les chevelues », polar chez les Gaulois que j’avais beaucoup aimé.
Changement d’époque avec le roman dont je vous parle aujourd’hui. Stéphane, la cinquantaine, avait une petite entreprise de transports, trois camions et trois employés. Au moment de la crise des Gilets jaunes, son entreprise fonctionnait à flux tendu et connaissait quelques difficultés financières. Quand la France a été paralysée par la crise, l’entreprise a perdu tous ses contrats avec les grosses entreprises, un de ses camions a été brûlé sur un rond-point. Le camion n’était pas assuré contre l’incendie ; Stéphane a dû mettre la clé sous la porte.
Il se retrouve sans emploi, sans réelle perspective d’avenir et c’est sa femme Irène qui assure le quotidien grâce à son emploi de vendeuse dans une boutique de prêt à porter. C’est peu de dire que les tensions et incompréhensions dans le couple sont à leur firmament.
Pourtant, une lueur d’espoir apparaît : la tante de Stéphane lui donne un tableau qui est dans la famille depuis la Seconde Guerre mondiale, un tableau donné au grand-père de Stéphane par le peintre juif qu’il a caché pendant la guerre. Si Stéphane connaissait le passé de grand résistant de son grand-père, il n’a jamais entendu parler de cette histoire et encore moins du tableau.
Eli Trudel jouissait d’une certaine côte avant guerre et en faisant des recherches, Irène découvre que l’aquarelle pourrait être vendue pour environ 100.000 €, de quoi voir tous leurs soucis financiers s’envoler.
Mais Stéphane se refuse à vendre le tableau, il a une autre idée en tête : faire reconnaître ses grands-parents comme des Justes parmi les Justes. Malheureusement pour lui, le comité « Art juif volé » de Yad Vashem à Jérusalem identifie le tableau comme ayant été volé. Les époux Trudel ayant été déportés et tués dans les camps, le grand-père de Stéphane est considéré comme un collabo.
Stéphane ne peut admettre que son aïeul, décoré de la Résistance, soit coupable des faits qu’on lui impute. Il décide alors de rétablir la vérité et s’engage dans une quête qui va le mener jusqu’à Madrid.
J’ai accroché à cette histoire tout de suite et en ai trouvé la lecture passionnante. Notamment tout ce que j’ai découvert quant à l’organisme Yad Vashem à Jérusalem. J’ai trouvé le personnage de Stéphane très attachant.
Un excellent moment de lecture.
Stéphane reçoit de son oncle et sa tante un tableau d'un peintre juif, Eli Trudel. Il apprend ainsi que ses grands parents avaient hébergé ce peintre et sa femme et reçu en remerciements cette fameuse aquarelle.
Cette révélation et ce cadeau font l'effet d'une tornade et engendrent un problème dans son couple d'une part, et une quête pour faire reconnaître ses grands parents au titre de Justes parmi les nations.
Tout ne se passe pas comme il l'avait imaginé et l'auteur nous entrainent dans son enquête et pérégrinations, ainsi que dans les sombres secrets des Etats belligérants de l'époque.
Suspens, Histoire, relations humaines... j'ai adoré !
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