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Kazue, la femme qu’il aimait est partie et depuis, Masao ne fait que survivre. Gardien de phare, éboueur puis ouvrier rectifieur, il vit seul dans la petite ville côtière de Tamano au Japon, depuis qu’il a laissé sa fille Harumi à ses beaux-parents, il y a 14 ans.
Mais aujourd’hui, Harumi est là à l’attendre à la sortie de son usine et à 20 ans, alors qu’elle débute une carrière d’architecte, elle veut renouer le lien perdu entre eux.
Un court roman tout en sensibilité et en retenue qui raconte la reconstruction d’un amour entre un père et sa fille, par delà la douleur de la perte d’une mère et d’une épouse qui a inspiré leur vie.
L’écriture sensible et poétique d’Antoine Choplin nous plonge dans un passé douloureux d’où va lentement émerger la résilience de ces deux personnages blessés, aux sentiments pudiques mais puissants.
Je me suis laissé porter par ce beau roman imprégné de culture japonaise où se mêlent la patience, l’art et l’amour et, outre le plaisir de cette lecture d’une grande fluidité, il m’a apporté beaucoup de sérénité.
Le Japon, ses paysages, ses couleurs, la lenteur du rythme de vie et un indéfinissable sentiment de zénitude profonde.
Un homme, à la sortie de l’usine où il est employé comme ouvrier, se trouve face à face avec sa fille qu’il n’a pas vue depuis de nombreuses années. Ils vont apprendre à se connaitre, raviver des souvenirs enfouis et le lecteur va découvrir la vie de Masao.
Si vous avez besoin de sentiments sincères, d’amitiés naissantes, de partage, vous trouverez tout cela dans ce roman.
Je me suis laissée porter par l’histoire de Masao, de sa barque, de sa fille. J’ai vécu aux rythmes de leurs rendez-vous plein de pudeur, d’humanité et de bienveillance.
On en apprend beaucoup sur le quotidien des japonais et de leur culture.
Ce roman fait un bien fou, il ralentit le monde dans lequel nous vivons pour mettre en lumière une relation entre un père et sa fille, il incarne la tolérance, le pardon, et l’amour inconditionnel.
C’est l’histoire de Masao, aujourd’hui ouvrier rectifieur sur l’île de Naoshima au Japon. Un soir, en sortant de l’usine, sa fille Harumi l’attend, quatorze ans sont passés depuis leur dernière entrevue. Des retrouvailles difficiles et empreintes de maladresse et qui vont donner lieu à des rendez-vous emplis de pudeur et d’humanité.
Hamuri est devenue architecte, elle loge actuellement sur l’île voisine de Teshima, où elle travaille sur un projet artistique unique, elle va construire un musée, une sorte de musée, et c’est l’occasion pour elle de reprendre contact avec son père.
Masao se souvient alors y avoir travaillé, à dépolluer celle qu’on appelait à l’époque l’île-poubelle.
Affleurent d’autres souvenirs comme les années passées au phare d’Ogijima, phare « purgatoire » pour Masao, à partir duquel remonte à sa mémoire l’histoire d’amour superbe et dramatique qu’il a vécu avec Kazue, et se dessine peu à peu le portrait de celle-ci, mère de Harumi.
Il se souvient également de cette barque qu’il a construite de ses propres mains et sur laquelle il a connu des heures de plénitude. Cette embarcation dont il a dû se délester pour offrir des études à sa fille, aura un rôle majeur et fabuleux !
À l’instar de ses autres romans, j’ai retrouvé avec La Barque de Masao, toute la sensibilité, la poésie, et cette culture de l’art du silence propres à Antoine Choplin.
Il m’a une nouvelle fois embarquée au propre comme au figuré vers un lieu inattendu, la mer intérieure du Japon avec deux de ses îles, véritables symbioses de l’art et de la nature que sont Naoshima et Teshima avec leurs deux musées respectifs, dans lesquels l’architecture du lieu et du bâtiment est conçue en fonction de l’œuvre exposée – le musée d’art de Chichu enterré dans les reliefs du paysage, échafaudé par l’architecte Tadao Ando, et où l’on retrouve exposés dans l’une des salles, cinq des Nymphéas de Monet et le musée d’art de Teshima signé de l’architecte Ryue Nishizawa qui contient une seule œuvre, Matrix qui se confond avec le bâtiment, créée par la sculptrice Rei Naito – Mais quelle œuvre, un véritable joyau !
Ce sera une révélation pour Masao, lui qui ne sait pas bien ce que signifie être artiste, après cette dernière visite peut affirmer à sa fille que, oui, Kazue, sa mère, était une vraie artiste…
Ce chapitre décisif pour le roman, qui raconte la visite de cet ouvrage d’art, est sublime et s’est apparenté pour moi à un instant de grâce. Quant au dernier chapitre, s’il m’a fait craindre quelque peu, le naufrage, il m’a finalement emportée vers une conclusion transcendante !
La Barque de Masao, ce voyage intérieur, voyage littéraire sur la mer de Seyo au large des îles nippones où l’art occupe une place majeure est une perle rare, que je m’empresse d’ajouter aux autres perles que j’ai déjà découvertes avec cet auteur, elle occupera même la place centrale du collier.
Comme à chacun des romans d’Antoine Choplin, que j’ai déjà eu le plaisir de lire, j’ai été conquise par son écriture sobre et pudique, pleine de tendresse, de délicatesse, de sensibilité, de sensualité et de poésie.
La Barque de Masao a été un véritable coup de cœur que je ne saurais trop conseiller !
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/10/antoine-choplin-la-barque-de-masao.html
Au début du roman, Masao a la surprise de voir sa fille l'attendre à sa sortie d'usine où il travaille comme ouvrier-rectifieur. Quatorze ans qu'il ne l'a pas vue, elle est désormais architecte et travaille sur un projet de musée à Teshima, île voisine de Naoshima où il vit.
« C'est elle qui s'approche.
Lui demeure immobile, les bras le long des flancs.
Elle approche encore, son sourire est une lueur lointaine. Ils se dévisagent. Lui baisse brièvement les yeux, de temps à autre. Elle s'arrête juste devant lui, puis appose sa tempe contre son épaule. Ils restent ainsi, de longues secondes. Ne remarquent pas les trois ouvriers qui les contournent en plaisantant à voix basse.
Ils veut sans doute essayer de prononcer quelque chose, mais les mots s'étranglent dans sa gorge et il ne produit qu'un faible raclement. Ses cheveux à elle volettent par l'effet de la brise et recouvrent par instants une partie de son visage à lui. Il sent son parfum qui se mélange aux senteurs iodées de l'air. Ses mains enserrent le tissu de son bleu vers le haut des cuisses. »
Factuellement, il ne se passe pas grand chose dans ce court roman, le scénario tient sur un timbre-poste. Et pourtant, chaque page recèle des trésors de l'instant. Antoine Choplin déploie la force de son romanesque à partir d'un rien. Il a l'art de capter des fulgurances minuscules, comme cette magnifique scène de retrouvailles. L'épure de mots suspend le temps et permet de visualiser chaque scène tout en laissant la pudeur respirer, au lecteur d'attraper en vol ces éclairs d'émotion qui affleurent à chaque page.
Quand un récit est aussi court ( 200 pages sur un petit format avec une police d'écriture assez grosse ), sa structure compte d'autant plus. L'auteur maîtrise parfaitement sa conduite narrative, alternant les chapitres à la troisième personne racontés par un narrateur omniscient, et les adresses de Masao à sa fille. Ce sont ces dernières, de quasi confessions, qui sont les plus touchantes, révélant le pourquoi des relations distendues avec sa fille et sa solitude. Sans oublier l'histoire de la barque du titre à laquelle l'auteur donne une superbe place dans le dernier tiers.
Antoine Choplin peint ainsi le clair-obscur des ces retrouvailles avec toute la palette émotionnelle que peuvent provoquer des souvenirs qui affluent ou des élans de résilience et de pardon qui apaisent les regrets, une culpabilité qui s'éloigne un peu, un certain abandon à l'autre qu'on aime tant et qu'on avait cru perdu. On entend les silences, les peut-être et les si jamais.
La nature et l'art accompagnent avec justesse ce récit de retrouvailles. Naoshima et Teshima, îles voisines de la mer intérieure de Seto, sont connues pour leur orientation artistique avec des musées contemporains très réputés. Harumi et Masao se rendent notamment au musée Chichu pour admirer les nymphéas des Monet ainsi qu'Open Sky de James Turrell. Conçu par Tadao Ando, ce musée a été conçu pour laisser entrer une abondance de lumière naturelle afin de modifier l'apparence des oeuvres d'art au fil de la journée. Antoine Choplin semble s'en être inspiré pour composer ses descriptions de la mer et de ses nuances changeantes. Ces correspondances entre art et littérature sont faciles, mais elles m'ont plu, d'autant que la façon dont l'auteur parle de notre relation à l'art est juste, parfois impressionnante lorsque l'art est perçu comme élitiste et difficile d'accès, parfois nourrissante lorsqu'elle accède au laisser aller.
Ce n'est pas forcément le type de lecture que j'affectionne à 100%, pas assez de nerfs, d'anfractuosités et d'empreinte durable, mais sa délicate présence charme et fait du bien.
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