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Ernesto est astronome dans le modeste observatoire de Quidico au Chili. Il étudie les nuages de Magellan, une galaxie naine. Il vit seul dans ce territoire mapuche avec son chat, Le Crabe et Walter un vieux télescope peu performant.
Lors d'un voyage à Santiago, dans l'espoir de trouver le financement pour une pièce (lame de Schmidt) de son télescope défectueux, Ernesto ne peut s'empêcher de visiter le musée de la Mémoire où une photo de Paulina, sa fiancée disparue durant la dictature de Pinochet le plonge dans un passé douloureux.
C'est dans ce même musée qu'il fait connaissance d'Ema qui porte elle aussi une histoire lourde.
Ils devront surmontés les blessures jamais cicatrisées de cette terrible période.
Ernesto est astrologue et vit loin de la ville, à Quidico, en territoire Mapuche, avec le Crabe et Walter. D’ailleurs, il se rend à la capitale pour obtenir, auprès de la fondation, une nouvelle lentille pour Walter, son télescope. Il s’y sent si bien dans cet observatoire et Antoine Choplin me fait aimer cet environnement mapuche avec les totems, la prairie, le paysage. Je visualise Ernesto avec le chat à ses côtés. Ernesto a beaucoup de grâce, un charme quelque peu désuet à l’image de Walter, mais si important.
Lorsqu’il vient à Santiago, Ernesto aime tourner autour du Palais de la Moneda parce que « C’est un truc à moi pour tâcher de garder un peu des choses d’avant. Celles qui ont compté et qui ont fichu le camp. ». L’autre rituel, même s’il ne voulait plus y aller, est d’aller au Musée de la mémoire regarder le portrait de sa fiancée accroché au mur des disparus.
C’est ainsi qu’il a rencontré Ema, venue elle aussi au Musée. Ces deux-là ne viennent pas pour les mêmes raisons, les fantômes ne les hantent pas de la même façon et la question se pose du pas de deux qu’ils entament. Saura t-il résister au passé ?
Ce livre donne à voir les problèmes de résilience, d’oubli, de pardon des deux côtés de la balance et il me semble qu’il est plus difficile, de se reconstruire lorsque votre père a été du côté des bourreaux car la question peut se poser : est-ce que cette violence ne fait peut-être partie de ses gènes ?
Peut-on et ou comment se reconstruire ? Le duo Ema et Ernesto a t-il une chance de se construire avec le passé qu’ils traînent ? Les extrêmes sont-il conciliables ? Pourront-ils, comme les amis mapuches d’Ernesto regarder l’île des Morts en face ? Toutes ces questions courent dans le très beau livre d’Antoine Choplin.
J’ai, de nouveau, été conquise par le charme de l’écriture d’Antoine Choplin, par son art, à travers la beauté, de nous faire toucher du doigt la laideur des hommes, un bel oxymore. En peu de mots, avec beaucoup de pudeur, il sait me toucher.
J’ai fait ici la très belle rencontre d’Antoine Choplin et du Chili. Je sors de cette lecture totalement captive et émue par la simplicité et la spontanéité des personnages aux prises avec les fantômes de la dictature de Pinochet. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas lu d’ouvrage se rapportant au Chili depuis les romans d’Isabel Allende avec la Maison aux esprits. J’ai été touchée par la brièveté de ce beau texte qui entrelace la naissance d’une délicate histoire d’amour individuelle avec l’histoire politique du Chili.
C’est un flirt amoureux qui s’invite et s’esquive car il n’ose pas encore se libérer totalement du passé. Le musée de la mémoire de Santiago qu’Ernesto et Ema fréquentent tous les deux tient une place importante dans leur histoire personnelle.
J’ai aimé suivre leurs pas en même temps qu’ils font connaissance au gré de leurs promenades. Comme Ernesto et Ema j’ai voyagé, j’ai vu et ressenti l’intensité d’une pérégrination qui prend la forme d’un pardon et d’une réconciliation.
Ce texte a la beauté résistante d’une fleur des tropiques sous le climat des culpabilités et de l’inavouable. Il m’a touchée par sa sincérité.
Les moments paisibles dans le cadre presque idyllique de Valparaiso et de la Sebastiana, lieu d’hommage au poète assassiné Pablo Neruda, contrastent avec le climat plus rude du sud-Chili. C’est dans ces montagnes que vit Ernesto avec son ami Diego, paysan Mapuche et sculpteur des totems de l’immense cimetière marin de tous les disparus du Pacifique.
J’ai été totalement conquise par l’écriture lumineuse d’Antoine Choplin cristallisant la fragilité d’un éphémère qui peut s’échapper à tout moment. Le texte est poétique, doux et vaporeux mais immensément fort et puissant à l’image des totems de l’Ile aux morts.
Tout simplement un chef d’œuvre de concision et de beauté.
C'est marrant, nous parlions voyages entre collègues, et je disais que le nom qui évoque le plus pour moi un ailleurs lointain, c'est Valparaiso. Et de Valparaiso, il en est question, comme du Chili en général, dans le dernier roman d'Antoine Choplin. Mais le paradis n'est pas forcément à portée de mains, quand les stigmates de la dictature hantent encore la population. Ernesto et Ema peuvent-ils trouver la force d'aimer, alors que les disparus sont si présents ? Comment construire, quand on doit porter le poids d'une histoire familiale ?
Comme à son habitude, Antoine Choplin nous offre un texte tout en délicatesse et en pudeur. Et c'est toujours pour moi un grand plaisir de le lire.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2019/01/partiellement-nuageux-dantoine-choplin.html
Ernesto vit seul avec son chat dans son observatoire de Quidico au Chili au cœur du territoire mapuche. Un jour, cet astronome se rend à Santiago à la quête d'un financement pour remplacer une pièce de son télescope. Il se rend au musée de la Mémoire où sont affichées les photos des disparus sous la dictature de Pinochet. Parmi elles, se trouve la photo de sa fiancée Paulina. Il rencontre dans ce musée Ema dont le passé est aussi douloureux.
Une histoire dont on comprend progressivement le sens, peu de personnages, une mise en valeur de la nature, un lieu prégnant habité par des mapuches, une impressionnante économie de mots, des évocations de gestes qui remplissent le quotidien, des gestes aussi ordinaires que ceux de caresser son chat ou d'observer une mèche de cheveux qui glisse, une rencontre entre deux êtres hantés par leurs disparus qui tentent de survivre sans succomber à la haine, une descriptions des sentiments tout en délicatesse... Ce roman réunit tous les ingrédients qui font d'Antoine Choplin un auteur à part.
Antoine Choplin a le don de nous relater le destin de personnes simples sur fond d’événements historiques majeurs. Il sait montrer la lumière qui émane de ses personnages plongés dans un contexte souvent très sombre. J'aime la sobriété de son écriture très épurée, une écriture picturale faite de petites touches. Il nous livre ici à nouveau un texte poignant tout en pudeur et retenue qui continue à me trotter dans la tête longtemps après avoir terminé ma lecture. Un roman empreint de mélancolie mais également très lumineux...
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