Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Entre ces deux grands termes rivaux, l'être et le vivre, exister est le verbe moderne qui fait lever un nouveau possible.
Mais comment décrire l'existence sans plus construire - comme la philosophie l'a fait de l'Être - en s'en tenant au ras du vécu ?
Je cherche ici des concepts qui décolleraient le moins de l'expérience : on reste dans l'adhérence au vital ou on en désadhère. Car exister, c'est d'abord résister. Sinon ma vie s'enlise ; ou bien elle peut basculer. Elle s'amorce et se résorbe. Elle reste prise dans le « dur désir de durer » ou bien je peux en émerger.
Car si vivre, c'est déjà dé-coïncider d'avec soi (sinon c'est la mort), exister est ce verbe nouveau qui, détaché de l'Être, se promeut en ressource.
« Ex-ister », c'est en effet, littéralement, « se tenir hors » - il faudra dire de quoi.
Ou comment émerger du monde, mais dans le monde, sans verser dans l'au-delà de la métaphysique ?
De là se dégage une nouvelle éthique qui ne prêche pas : vivre en existant.
F. J.
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