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Mariée à un riche promoteur, Peri assiste à un grand dîner dans une somptueuse villa du Bosphore. Au cours du repas, chacun commente les événements dramatiques que traverse la Turquie pendant qu'elle repense à sa jeunesse, à l'affrontement entre son père laïc et sa mère très pieuse, puis étudiante à Oxford entre ses deux amies : Shirin, Iranienne émancipée, et Mona, musulmane pratiquante et féministe.
Elle se remémore aussi sa rencontre avec Azur, le flamboyant professeur de philosophie qui les a réunies. Cette soirée pas comme les autres fera ressortir les contradictions de la femme d'aujourd'hui et les impasses dans lesquelles se débat une société coincée entre tradition et modernité.
Elif Shafak signe une satire violente de la bourgeoisie stambouliote comme du fanatisme religieux, également aveugles aux aspirations d'une jeunesse en quête de vérité et de liberté.
Oxford, début des années 2000. Elles sont trois : Shirin, maquillée, forte voix et fort caractère ; Mona, pieuse, voilée, sereine et Peri. Elles sont amies, enfin presque.
Péri oscille entre foi et doute. Tiraillée entre ses parents : Selma, pieuse et Mansur le laïc, dans une Turquie en perpétuel mouvement.
Des années plus tard, nous la retrouvons épouse et mère, à Istanbul. Invitée à un repas mondain qui sera l’occasion, pour elle, de se confronter à son passé, à ses ombres.
Ce roman est une belle peinture de la société turque, de ses contradictions. De cette société de privilégiés qui, face au contexte politique, ne restent jamais sereins. De fortunes qui se font et se défont en un tour de main. Des moins privilégiés qui luttent pour atteindre un meilleur temporel ou spirituel.
Peri est une jeune femme qui semble condamner à épouser le malheur. L’adolescente mélancolique cédant la place à une femme qui a cadenassé ses émotions, menant une vie rangée, qu’elle aurait honni quand, plus jeune, seuls les études comptaient.
Ce roman interroge, également, la place de Dieu, entre des amies dont le rapport à la religion va de l’athéisme à la foi. Un spectre qui sera exacerbé par un professeur, exigeant, provocateur qui semble, aussi, attirer le malheur autour de lui.
« Trois filles d’Eve » interroge le lecteur sur la foi, l’amitié et la mélancolie que certains portent inscrits dans leurs gènes.
Élif Shafak, autrice turque reconnue, livre ici un roman intéressant mais dont le style manque un peu d’aspérité pour que ce soit davantage pour moi qu’une lecture sympathique.
Et vous, aimez-vous cette autrice ?
Peri est une enfant turque.
Ses parents sont très opposés surtout sur la question religion.
Le père est plutôt mécréant, un peu porté sur la bouteille.
La mère est islamiste convaincue voire extrême.
Péri adore son père, ne supporte plus les disputes incessantes.
Elle ne sait pas vraiment où est sa place, quel est son rapport à dieu.
A dix-huit ans, son père l'incite à faire des études à Oxford.
Là, elle se fera deux amies très différentes et sera subjuguée par un professeur original mais exigeant.
Les chapitres alternent entre deux époques.
2001 à Oxford
2016 à Istanbul où Péri est père de trois enfants.
C'est un livre très dense, très ambitieux aussi.
Il parle essentiellement de femmes musulmanes très différentes selon leur personnalité, leur degré de foi, leur appréhension de dieu.
Un sujet actuel plutôt bien mené.
C'est assez rude mais passionnant.
Les personnages semblent authentiques bien que parfois proches de la caricature.
L'influence d'un professeur sur ses étudiants est bien analysé aussi.
Belle écriture jamais lassante.
A travers l'histoire de Peri, on voyage dans les décennies 2000-2010, allant d'Istanbul à Oxford ; on rencontre des personnages attachants qui deviennent parfois horripilants l'instant d'après ; on entre dans l'intimité d'une famille impactée par le fanatisme religieux et on découvre cette vérité si mal connue. Un très beau moment de lecture.
Peri, épouse d'un riche promoteur, assiste à un grand dîner dans une superbe et luxueuse villa du Bosphore. Chacun des invités commente les événements dramatiques que traverse la Turquie. Cette soirée pas comme les autres montrera les contradictions de la femme qu'elle est devenue et les impasses dans lesquelles se débat une société coincée entre tradition et modernité. L'auteur mêle habilement la vie d'une jeune femme avec celle d'Istanbul. Un roman à la fois sérieux mais également plein d'humour. Une bonne surprise que je recommande.
Nazperi Nalbantoglu, surnommée Peri, vit à Istanbul avec son mari et ses deux enfants. Son mariage lui a permis de faire partie maintenant de la bourgeoise stambouliote. La journée de printemps 2016 qui s'annonçait sans intérêt particulier va, peut-être, faire basculer sa vie.
Alors qu'elle doit rejoindre son mari à un grand dîner dans une somptueuse villa des beaux quartiers, Peri se fait voler son sac à main posé sur la banquette arrière de sa voiture. Sans même réfléchir, elle se met à poursuivre en courant les deux petits mendiants coupables du vol. Au terme de sa course, dans une ruelle isolée, elle se retrouve face au « chef » des voleurs qui tente de la violer.
Sentant monter en elle une force qu'elle ne soupçonnait pas, Peri se défend et met en fuite son agresseur. C'est en ramassant le contenu de son sac à main éparpillé sur le sol qu'elle retrouve une photo vieille de 16 ans prise à Oxford. Elle y figure avec deux amies étudiantes et leur professeur de philosophie.
Alors qu'elle a fini par arriver au dîner auquel elle est attendue, Peri se remémore son séjour à Oxford dans les années 2000, sa rencontre avec Shirin, jeune Iranienne émancipée et Mona, musulmane pratiquante et féministe ainsi que son enfance à Istanbul entre un père athée porté sur la boisson et une mère plus que bigote.
Elif Shafak tisse une histoire où se mêle celle de Peri : « Toujours entre deux chaises, redoutant d'attirer l'attention, réticente à choisir un camp, si obsédée par la peur de contrarier quelqu'un qu'elle finissait par décevoir tout le monde. «
Celle de la ville d'Istanbul : « Son nez recherchait les senteurs habituelles -moules frites, châtaignes rôties, petits pains au sésame, boyaux de mouton grillés mêlés aux parfums des arbres de Judée au printemps, des daphnés en hiver. Comme une sorcière démente qui aurait oublié la formule de ses potions, Istanbul mitonnait ces arômes improbables dans le même chaudron : rances et doux, à vous faire tourner l'estomac et vous mettre l'eau à la bouche. »
Celle de la bourgeoisie et de riches parvenus stambouliotes : « L'Etat – avec un E majuscule- était l'alpha et l'oméga de toute chose. Comme un nuage orageux à l'horizon, l'autorité de l'Etat flottait au-dessus de chaque demeure du pays, villa somptueuse ou humble appentis. (…) Les riches, les riches en puissance et les ultra-riches partageaient tous le même sentiment d'insécurité. La paix de leur esprit dépendait en grande partie des caprices de l'Etat (…) On attendait d'eux qu'ils croient en l'Etat pour la même raison qu'ils devaient croire en Dieu : la peur. La bourgeoisie, malgré son éclat et ses paillettes, ressemblait à un enfant terrorisé par son père -l'éternel patriarche, le Baba. »
Sans oublier la question des religions abordée pendant les cours de philosophie du Professeur Azur.
Tout cela donne un roman profond, passionnant venu tout droit du pays préféré d'Elif Shafak : « le pays des histoires ».
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