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Orren et Aloma sont deux âmes à vif, deux jeunes êtres à fleur de peau. Elle est orpheline, élevée dans une école missionnaire catholique et dotée d'un talent rare pour le piano. Il est fils de fermiers, fier et taciturne. Ils sont amoureux et leur vie bascule le jour où la famille d'Orren meurt dans un accident de voiture, le laissant responsable d'une vaste plantation de tabac, d'une terre aride et d'une maison silencieuse où flotte encore la présence des êtres disparus. Livrée à elle-même dans ces lieux si peu familiers au coeur des montagnes du Kentucky, Aloma devra trouver sa place dans cette nouvelle vie, déchirée entre son désir de conserver sa liberté de femme et la nécessité de se soumettre aux engagements du couple. Tous les vivants a la puissance évocatrice d'une parabole et le charme intemporel d'un conte. C. E. Morgan y dresse un remarquable portrait de femme, intime et saisissant, et dépeint avec une éclatante justesse le processus d'enracinement des êtres au sein d'une terre et d'une famille.
GROS COUP DE COEUR!!!
Je n'ai pas tout de suite entrevu le charme solaire mais brûlant de ce roman. Il se présente timidement au début puis déploie ses ailes et l'on ne peut plus le quitter avant d'en avoir lu le dernier mot.
Les deux personnages principaux sont des êtres portant chacun leurs propres blessures, ce sont donc deux histoires abîmées qui se rencontrent, mais avec l'envie profondément ancrées de s'en sortir. Aloma , jeune femme orpheline depuis ses 3 ans, a été élevée. Point. Pas spécialement aimée. Juste nourrie, logée, blanchie. La lumière de sa vie, c'est ce don pour le piano, encouragé par une professeur exigeante, seule personne à avoir réellement considéré Aloma.
Et puis la rencontre avec Orren. Jeune homme qui par la force des choses se retrouve projeté seul à la tête d'une exploitation agricole, suite au décès de sa famille dans un accident. Orren, déterminé, courageux, aux manières un peu rustres, taiseux, dans le verbe et dans le sentiment.
Il affronte et endosse sans un mot, sans une plainte, comme un géant aux pieds d'argile, le poids écrasant de cette trop grosse exploitation pour un jeune si inexpérimenté.
Et c'en devient presque rageant, le voir ainsi tous les jours se lever sans une plainte, et se jeter dans des journées sans fin, des corvées interminables sans aucune certitude que ses sacrifices porteront leurs fruits. Parallèlement, Aloma se retrouve projetée dans un univers qui lui est totalement étranger, qu'Orren ne partage pas avec elle dans le sens où il ne l'initie à rien, ne lui demande rien, ne semble attendre aucune aide d'elle, qui n'est d'ailleurs même pas sa femme. Quel étrange statut que ce "No man's land" du sentiment non déclaré, des attentes non exprimées, des non dits, du deuil non digéré, non accepté, des espoirs d'une vie de pianiste qui s'enfuient.
Le prêche du pasteur Bell sur la nécessité de "s'abandonner" vient, de façon prémonitoire, éclairer cette histoire d'amour, cette étrange alliance de deux personnalités si différentes.
L'auteur éclaire de façon tranchante mais tellement sensible le besoin, l'urgence à revisiter sa propre histoire, ses espoirs, ses failles, ses douleurs, tout ce qui nous a construit, quand on n'est plus tout seul.
On ne peut plus vivre à deux, comme on vit seul. Soudain sont mis en lumière des aspects de leur personnalité que les protagonistes ignoraient d'eux- même. Soudain il faut se faire face à soi-même.
Ce roman est ponctué de nombreuses phrases assénées comme des petits coups de cutter. C.E.Morgan a su disséquer ses personnages et nous les restituer sans nous les livrer dans leur intégralité. Elle jette sur la scène une histoire d'amour naissante apparemment toute simplette, deux personnages dont on se dit qu'ils vont s'incruster facilement dans le chemin à peu près tracé pour eux. Il n'en est rien, ces personnages révèlent bien plus de facettes que ce l'auteur nous a laissé croire au départ. Ce sont deux silex que l'on frotte, que l'on percute l'un à l'autre et n'imaginez pas qu'ils vous livreront aussi facilement les étincelles attendues. D'autres personnes autour de moi n'ont "pas accroché" avec ce roman. Il est âpre, c'est vrai, et pourtant tellement sensible dans le sens où l'auteur ne nous livre pas sa dissection des personnages, il les effleure avec tant de grâce malgré parfois la violence de leur ressenti, il nous livre leur squelette et nous laisse les habiller de chair, tout n'est pas dit, pas expliqué, pas éclairé directement dans ce roman et c'en est tout le sel.
Le style est une alternance de dialogues courts, parfois lacérants, qui peuvent nous perdre car il m'est arrivé de ne plus savoir qui dit quoi, et des phrases qui sont d'une telle vérité qu'on ne peut que suspecter un grand sens de l'introspection et une vive intelligence chez l'auteur.
Enfin, il émane une grande lumière de ce roman car l'auteur nous y ramène sans cesse, cette lumière aveuglante, cette chaleur écrasante, la poussière et la sueur.
L'aube naissante, cette lumière frêle qui nous fait entrevoir l'espoir d'un peu de fraîcheur et peut-être la pluie tant attendue. le crépuscule et l'obscurité qui gagne les personnages, cette absence de lumière qui s'abat sur eux à chaque fin de journée et les envoie se coucher éreinté et/ ou déçu.
J'ai profondément aimé ce paysage sans concession et ces personnages affleurés qui révèlent une complexité qui m'a touchée.
Dans le Kentucky, Aloma et Orren. Deux jeunes gens qui s'aiment et qui imaginent la vie devant eux. Orren reprendra la ferme familiale et Aloma jouera du piano.
Oui, mais c'était avant... avant l'accident. Tous deux se retrouvent prématurément propriétaire de la propriété de tabac, sans le sou. Tous deux, jeunes et inexpérimentés.
Il faut apprendre à vivre en couple, à appréhender une nouvelle vie, à trouver sa place.
Ce roman est d'une pure beauté. Je me suis laissée embarquer par les mots de l'auteure, par l'atmosphère, par les paysages, par l'amour aussi. Il ne se passe pas grand chose, tout est très lent. Mais de quoi en apprécier d'avantage.
Ce premier roman, magnifiquement traduit par Mathilde Bach a comme épigraphe, le psaume de l' ecclésiaste 9.3 "pour tous les vivants, il y a de l'espèrance, et, même un chien vivant vaut mieux qu'un lion vivant. " L'auteure va nous parler de vivants mais aussi de morts et de leurs fantômes qui hantent les lieux.
Orren, jeune fermier taiseux, vient de reprendre l'exploitation de la modeste ferme que sa mère et son frère exploitait (champs de tabac, quelques vaches et quelques poules). Sa mère et son frère sont morts accidentellement et il doit alors s'occuper de ses terres. Il avait rencontré quelques mois avant ce drame, Aloma, une jeune fille, orpheline, passionnée de piano et qui décide de le rejoindre sur ses terres et de vivre avec lui. Elle va aller dans la petite église voisine, pour pouvoir jouer du piano et rencontrer Bell, le jeune et solitaire prêcheur.
Ce roman est un très beau portrait d'une jeune femme.
Des pages magnifiques sur la nature, la lumière, les champs de tabac.
Une histoire de vivants solitaires, isolés, taiseux, face à la nature, au dur travail de la terre, l'attente de la pluie pour avoir de bonnes récoltes. Des pages magnifiques sur la lumière du matin ou du soir sur les collines, sur les champs. Des pages sur le travail rude de la terre, sur les soins à apporter aux bêtes (que ce soient les poules, un très touchant passage de la naissance d'un veau), sur le travail domestique (l'apprentissage de la cuisine par la jeune Aloma, qui n'a jamais cuisiné).
L'Amérique des champs, qui vit au rythme des saisons et le portrait magnifique d'une jeune femme.
Envoûtant ! Tout comme dans le "Sport des rois", C.E. Morgan m'a embarquée dans son histoire dès les premières pages et je me suis laissée charmer par son écriture forte, sensuelle et très évocatrice.
Nous sommes au Kentucky, région du sud-est des États-Unis. Quant Aloma et Orren se rencontrent, ce sont deux jeunes êtres à fleur de peau. Rien ne laissait présager qu'ils puissent un jour se rencontrer. Elle est orpheline, élevée dans une école missionnaire catholique et a un vrai don pour le piano. Orren est fils de fermiers, très attaché à ses terres, taiseux et taciturne. Lorsqu'Orren propose à Aloma de venir vivre avec lui à la ferme, au milieu des plantations de tabac, elle ignore tout de la vie qui l'attend. Dans cette grande maison délabrée, hantée par la présence des êtres disparus, elle devra trouver sa place, partagée entre son désir d'émancipation, son engagement amoureux et sa passion pour la musique.
J'ai tout aimé dans ce roman. L'ambiance si particulière et intimiste dans laquelle on est plongé qui nous fait ressentir la présence des morts autant que celle des vivants. Le décor aride et rugueux des grands espaces au cœur des montagnes. Le portrait de ces deux personnages si touchants et particulièrement celui d'Aloma. L'écriture précise et très belle, sans mots en trop. Bref, ce livre est une petite merveille de littérature !
Il ne se passe pas grand chose dans ce livre, mais on le lit avec passion, on se laisse engloutir par la volonté et les espoirs d'Aloma. On essaye avec elle de comprendre Orren, qui a tellement changé depuis la mort de sa famille et son installation à la ferme et qui nous semble, à nous aussi, tellement hermétique. Avec elle on hésite, on se demande si la vie ne serait pas ailleurs, si l'amour ne serait pas avec un autre finalement. On essaye de s'attacher à cette terre que l'on ne connait pas non plus. On sent le rouge de la honte nous monter aux joues ou parfois cette envie de hurler et de frapper.
On ne sait pas bien quand se déroule ce récit, ni vraiment où, si ce n'est dans une Amérique telle qu'on peut se l'imaginer de ce côté-ci de l'Atlantique. Mais cela n'a pas d'importance car cette histoire est universelle et intemporelle. Voici donc un texte comme je les aime, où l'on entre dans le cœur des personnages, et qui est si bien écrit. J'aime ces phrases qui chantent, qui ondulent, qui bercent, ces refrains qui nous emportent une page après l'autre, dans un rythme doux qui parfois s'accélère. Voici un magnifique portrait de femme, dépeint avec beaucoup de douceur et de tendresse. Un premier roman très réussi.
https://itzamna-librairie.blogspot.com/2020/05/tous-les-vivants-cemorgan.html
Cette semaine, j'ai lu Tous les vivants de C.E. Morgan. J'étais dans mon canapé ou dans mon transat (sur mon immense balcon de 2 mètres carrés
Dans ce premier roman qui vient tout juste d’être publié en France, C.E. Morgan nous entraîne dans son Kentucky natal dans le sillage d’Aloma et Orpheus Fenton, dit Orren. Deux jeunes êtres aux antipodes l’un de l’autre qui vont pourtant vivre une relation passionnelle. Elle, orpheline, envoyée dès douze ans dans une école missionnaire catholique, un don manifeste et une passion pour le piano. Lui, réservé, élève d’un lycée agricole, fils de fermiers qui s’échinent à la tâche sur leurs terres.
Aloma, à tout juste vingt ans, s’installe avec Orren qui reprend le petit domaine après la disparition accidentelle des siens. Finie l’insouciance, il s’éreinte sur cette terre aride et ingrate. Il cultive du tabac, élèvent des animaux, devient sombre et taciturne, rongé par des démons intérieurs. Les épreuves feront naître les désaccords dans le couple. Et la maison délabrée que l’âme des morts n’a pas désertée deviendra peu à peu le théâtre des désillusions pour Aloma. Seule échappatoire, jouer du piano lors des prêches du pasteur de la région.
L’histoire que nous conte avec virtuosité C.E. Morgan, c’est celle de l’apprentissage de la vie pour Orren et Aloma. Une vie qui balance entre illusions et désillusions, entre moments d’espoir et de découragement, entre amour et désamour, hantée par la présence des morts. Une lutte au quotidien pour entrevoir la lumière à force de ténacité. Une vie qui se déroule au pied des montagnes du Kentucky, en pleine nature, avec la chaleur qui anéantit tout.
L’ écriture sensible, exigeante, sensorielle, donne une souffle romanesque et une grande puissance évocatrice à ce roman qui se déroule au rythme de la nature, le temps d’une saison.
Les deux personnages principaux sont extrêmement touchants. Tous deux tentent d’échapper à ce que leur a légué leur passé, aspirent à la liberté, ont foi en leur amour. Orren, inexpérimenté, fièrement attaché à ses racines qui s’épuise jusqu’à se perdre, empêtré dans les injonctions sociales et familiales. Comme Orphée, attiré par le royaume des ombres. Aloma, privée de références familiales, en proie à des émotions et sentiments contradictoires, qui peine à trouver des réponses à ses interrogations existentielles, qui répond au silence par la musique. Aloma, animée par son désir d’émancipation et qui veut en même temps trouver sa place auprès d’Orren.
C.E. Morgan peint un magnifique portrait de femme avec beaucoup de justesse, magnifie la beauté de la nature, illumine cette saison en enfer et nous emmène en terres américaines pour notre plus grand plaisir.
Titre original : All the living Traduction : Mathilde Bach
Un grand merci au Picabo River Book Club, à Léa Mainguet et aux Editions Gallimard pour la découverte de ce magnifique roman de C.E.Morgan qui me donne très envie de découvrir « Le sport des rois » !
On est passez pas loin d'un coup de cœur j'ai envie de dire !
En effet, ce n'est pas mon coup de cœur de février est j'en suis navré. Car il s'en est fallu de peu.
J'ai eu un peu de mal avec le début du livre. Pour être tout à fait honnête, j'ai eu du mal avec la première moitié du livre.
Le rythme est assez lent, l'atmosphère est lourde et colle un peu à la peau. (j'ai réellement eu du mal en m'en défaire)
Puis arrive la seconde moitié du livre et là, c'est la révélation. Tout devient plus léger, plus rythmé, plus lumineux.
Il y a encore des moments de lourdeurs mais qui passe assez rapidement.
En bref, je suis assez content de cette découverte. Pour une fois, j'ai persévéré et réussi à passer les 100 premières pages. Pour au final, découvrir un livre intéressant.
Donc si vous n'avez rien d'autre à lire, ou si vous êtes curieux, foncez ! Il ne fait que 241 pages.
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