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Quatrième de couverture " Ce n'est pas facile d'être l'enfant d'un génie... Le fils aîné de Hugo von Hofmannsthal, Franz, se tira une balle dans la tête (...). La fille du poète viennois Arthur Schnitzler fit cela en Autriche - ou bien était-ce à Venise ? Je ne me souviens plus des détails, je sais seulement quils semblaient sortis d'une nouvelle de son célèbre père ", écrit Klaus Mann dans le Tournant, son autobiographie. En effet, ce ne fut pas facile d'être le fils aîné de Thomas Mann pour un garçon doué, hypersensible, intelligent, qui voulait être, qui se sentait écrivain. Ce ne fut pas facile d'être Klaus, le second des dix enfants du plus grand prosateur allemand de son temps - né le 18 novembre 1906 à Munich, cinq ans après la publication des Buddenbrook, mort à Cannes le 21 mai 1949. A la lecture du Tournant, on reste ébahi, émerveillé par la richesse d'âme, le don d'observation, la culture, la curiosité insatiable, la clairvoyance aussi, de ce jeune homme mort après avoir fait le tour de toutes les illusions de son époque. Il a mis en marche, douloureusement parfois, l'usine à souvenirs, et les images, les anecdotes, les sensations remontent avec la précision de la vie. Quel art dans la façon de retrouver la maison de l'enfance : Mielen (la mère) et le Magicien (le père) ; la gouvernante ; les deux couples de frères et soeurs qui se suffisent parfaitement à eux-mêmes ; les lectures ; les jeux et la vie magiquement confondus ! Quel talent ! Il va refaire tout entier le chemin de sa vie d'esthète frivole et excentrique, conscient pourtant de vivre sur un volcan. Précoce, curieux de tout, gourmand de toutes les sensations et de toutes les expériences, il sait admirablement raconter : l'atmosphère du Berlin des années vingt (...), l'Amérique qu'il découvre avec Erika (...), les errances autour de l'Europe, de palace en auberge (...), la montée du nazisme, la dure existence des exilés antinazis, ponctuée par une succession ininterrompue de suicides (...). Un mois après avoir terminé ce testament, i1 se donnait la mort. Sur le livre d'état civil de la ville de Cannes, on peut encore lire cette mention : " Klaus Mann. Profession : inconnue. "
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