Tougoutougouville a d'abord été abandonnée par les Blancs au crépuscule de la colonisation dans les années 50, puis par les autochtones inciviques et a finalement été combattue par les sorciers qui refusaient radicalement le modernisme. Cette très célèbre cité du continent d'Afirikara s'est donc enlisée culturellement, moralement et spirituellement. C'est dans ce spectacle d'horreurs, de désordre et de désolation où la démocratie et le pouvoir d'agir sans contrainte sont les maîtres mots que va naître une « Etoile » : Bibang va alors faire de Tougoutougouville une vitrine planétaire - Koumameyongville -, mais au prix de la sueur, d'une intelligence inouïe et de la foi en Dieu. Gabriel Ella Edzang signe avec Tougoutougouville un récit, souvent poétique, de science fiction sur la déchéance de l'occident. Il nous livre une belle nouvelle africaine derrière laquelle se devine une ambition plus profonde : aider les jeunes Etats africains au sud du Sahara à se départir du sous-développement. L'auteur offre en effet une alternative à ces états, où l'improductivité industrielle et l'attente de l'aide extérieure apparaissent comme des fatalités cinquante ans après les indépendances : capitaliser leur potentiel culturel sur la scène mondiale des échanges.
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