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Cora Bender et son mari Gereon ont décidé de profiter de cette belle journée ensoleillée pour pique-niquer au bord d'un lac. Assise sur sa serviette de plage, Cora est en train de couper une pomme pour son petit garçon. Devant eux, un groupe de jeunes gens rient et s'amusent en écoutant de la musique. Soudain, elle se lève, s'avance dans leur direction et poignarde l'un des hommes à plusieurs reprises.
La police est dépêchée sur les lieux, mais il n'y a aucun doute possible, Cora a avoué son crime et des dizaines de témoins affirment l'avoir vue tuer la victime. Pourtant, le commissaire Rudolf Grovian, chargé de l'affaire, refuse de boucler si facilement le dossier. Il veut comprendre ce qui a poussé une mère a priori sans histoire à commettre un tel geste.
Commence alors une plongée vertigineuse et fascinante dans l'âme tourmentée de Cora et dans le sombre passé d'une famille tout entière tournée vers sa soeur cadette atteinte d'une maladie rare.
Une histoire dans une ambiance sombre, les événements vont se révélé petit à petit comme lorsque l’on assemble les pièces d’un puzzle. Maladie mental, abus, nous sommes tristes, déchiré par Cora comme en colère lorsque l’on trouve qu’elle est pathétique. Un thriller froid glauque et très psychologiques.
Jeune mère de famille de 24 ans, Cora Bender se rend avec son mari et son bébé au bord d’un lac pour pique-niquer. Elle découpe une pomme pour son petit garçon puis soudainement se lève et larde de coups de couteaux son voisin de serviette. De cette agression meurtrière aussi soudaine qu’inexplicable, Cora ne veut (ou ne peut) rien dire. Pour le policier chargé d’enquêter, puis pour le médecin psychiatre et l’avocat chargés de l’aider, c’est le début d’une énigme inextricable. Mais des 3, c’est surtout le policier qui creuse, qui ne se contente pas du discours embrouillée de Cora, et qui met à jour une personnalité en mille morceaux, résultat d’une enfance minée par la maladie incurable de sa jeune sœur.
Avant de regarder l’adaptation série de Netflix, j’ai eu envie de lire le roman de Petra Hammesfahr dont j’avais entendu grand bien à la radio. Découpé en 15 gros chapitres, « The Sinner » (que l’on pourrait traduire par « La Pécheresse ») raconte les quelques jours qui suivent le meurtre apparemment gratuit de ce jeune médecin par Cora Bender. L’intrigue est parsemée de flash back sur l’enfance surréaliste de Cora (une enfance qui aurait bousillé n’importe qui). Le souci, c’est qu’il n’y a aucune transition claire entre le présent et le passé, entre les narrateurs (Cora ou le policer), entre la réalité et les mensonges contradictoires de Cora. On passe de l’un à l’autre en l’espace d’une ligne. C’est déconcertant, et surtout ça n’aide pas à la compréhension d’une histoire que Cora se plaît à embrouiller à loisir. La jeune femme, d’abord mutique, prend le temps de camoufler la réalité derrière un mur de mensonge élaboré qu’elle improvise en permanence : elle invente des personnages (ou pas), elle change la personnalité d’autres (ou pas), refuse de parler de pans entier de son enfance. Et ce n’est pas sa sœur décédée ou ses parents ou sa tante qui vont aider à la manifestation de la vérité, ils sont soit tarés (la mère), soit coupables de quelque chose ! Dans ce roman ultra dérangeant, qui met carrément très mal à l’aise par moment, on y parle de mauvais traitement, de violence sexuelle, de torture psychologique, de drogue, de prostitution, de folie mystique, de suicide. Mais qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui relève du mur de mensonge de Cora ? Le policier chargé de ce rubik’s cube tourne et retourne le casse-tête jusqu’à l’obsession, ce que les autres refusent de faire, se contentant de constater la folie de cette femme sans chercher au-delà. Le dénouement, et c’est heureux, apporte un peu de clarté dans cette histoire où tout le monde et coupable de quelque chose. Et je me suis laissée surprendre par une fin que je n’avais pas imaginée. L’impression finale de « The Sinner » est que c’est un roman assez exigeant et qui axe quasiment tout son propos sur la psychologie, pour ne pas dire la psychiatrie et le syndrome post-traumatique. Fascinant autant que déconcertant, carrément glauque par moment, je serais étonnée qu’il laisse qui que ce soit indifférent.
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