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L'avenir de la fiscalité, les impôts de demain, seront à nouveau au coeur du débat pour l'élection présidentielle de 2017. A droite, on promet au moins une centaine de milliards d'euros d'économies sur les dépenses publiques, qui permettraient d'alléger les prélèvements obligatoires. Mais sans remise en cause du système de protection sociale.
Dans un contexte de croissance économique durablement faible, ce programme est un leurre. Les pays qui ont diminué leurs dépenses l'ont fait avec de la croissance (Suède, Canada...) ou en remettant en cause leur système social (Allemagne, où les retraites ont été pour partie privatisées). Voilà pourquoi, compte tenu de la contrainte de réduction du déficit, les impôts ne baisseront pas franchement dans les années à venir. On peut en prendre le pari.
Pourtant, la réforme n'est pas impossible. Notre système fiscal tient du grand bazar. Il est complexe et surtout hypocrite : à vouloir donner le sentiment d'une justice fiscale accrue, les gouvernements - François Hollande notamment- ont augmenté les taux de taxation des Français aisés. Mais, au passage, on a laissé de discrètes échappatoires aux plus riches d'entre eux, qui peuvent aujourd'hui se soustraire à l'impôt en toute légalité. Sait-on qu'il est possible en France, grâce à l'assurance vie, de détenir un patrimoine de 100 millions d'euros sans payer l'ISF ? Dès lors, où est la justice fiscale ?
Deuxième grand problème : alors que la protection sociale est devenue universelle, nous sommes restés pour une grande part bloqués sur un système conçu après guerre, où il était normal que seul le salarié assure son financement.
Le maître mot d'une réforme fiscale devrait être : clarification. En mettant fin à l'hypocrisie fiscale, à une forte taxation des plus riches qui n'est qu'apparence, au moyen d'une imposition plus faible mais plus large, sans échappatoire. Pour une fois, les classes moyennes, largement mises à contribution ces dernières années, sortiraient gagnantes de l'opération. Et en faisant participer toute la population, au financement de la protection sociale universelle. Comment justifier que les retraités paient moins pour la sécu, en proportion de leurs revenus, que le reste de la population ?
Cet objectif de financement élargi aurait pour instrument un impôt sur le revenu rénové, taxant bien sûr les salaires, mais aussi tous les revenus du travail, y compris ceux issus de l'économie dite collaborative -Airbnb, Uber. Un impôt du XXIe siècle.
Ce livre s'adresse à tous les électeurs désireux de comprendre les enjeux politico-économiques, notamment en vue de l'élection présidentielle de 2017.
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