Alors, on le lit ou pas ?
«Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l'amour» écrivait récemment Michel Houellebecq.Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d'ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman - son double inversé), l'échec des idéaux de leur jeunesse, l'espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue.Ce roman sur les ravages d'un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret.
Le don de M.Houellebecq c'est choquer ! oui, j'ai été choquée et j'ai bien failli abandonner ma lecture. Quelle grossière erreur j'aurais fait !!!
Contrairement a beaucoup, il ne choque pas pour choquer, pour faire le buzz ... Mais bel et bien pour mieux faire comprendre certaines valeurs très importantes !!! Je vais certainement faire sourire beaucoup d'entre vous ( ou peut être même vous choquer ! ) mais il me fait penser à Mylène Farmer :D (comparer Houellebecq à Farmer :D oui je sais lolll mais je vous assure je ne suis pas ivre :D :D )
Choquer ... Oui ! mais pour mieux vous montrer ce qui est le plus important dans la vie ! THE vrai valeurs !!!
en bafouant (voire en insultant, en crachant sur) tout ce qui est secondaire.
Ce livre m'a choqué 2 fois mais 2 chocs totalement différents et inversés ! 2 antonymes en fait !
Je n'ai qu'une chose à dire devant un tel exploit : je m'incline et je dis CHAPEAU !
C'est le premier roman de Michel Houellebecq qui ne m'embarque pas immédiatement. Il m'a fallu du temps pour entrer dans cette histoire car j'ai dû attendre que le héros largue les amarres et abandonne compagne et travail pour partir à la recherche de sa vérité. Et c'est seulement à partir de là, au quart du livre, que j'ai commencé à m'intéresser au personnage central et à la narration. La suite est meilleure, avec parfois même des éclats de lumière dans la sombre histoire qu'il nous fait partager.
A lire pour comprendre le phénomène Houellebecq, mais ce n'est pas son meilleur livre.
Depuis le temps, vous savez que je suis passionné de littérature plutôt contemporaine. Je suis toujours obsédé par la découverte de nouveautés mais j’ai de grosses lacunes en ce qui concerne les classiques. Même s’il est peut-être exagéré de classer Michel Houellebecq dans cette catégorie, pour ma culture, je me devais de m’attaquer à cet auteur, pour le moins sulfureux.
Dès les premières pages, j’ai compris que le roman était au diapason de ce que j’avais pu entrevoir du personnage public dans les médias. Son narrateur est aussi désabusé que lui. Ce quadragénaire devenu dépressif, décide de nous raconter sa vie et de nous expliquer ce qui l’a amené à désespérer de tout. On comprend que ses déceptions professionnelles et surtout amoureuses ont détruit tous ses espoirs. A travers le parcours de ce personnage souvent détestable, on découvre aussi les faces cachées de notre société actuelle. On ressent une certaine désillusion face au monde d’aujourd’hui. La civilisation est en train de s’effondrer et certains n’y trouvent plus leur place.
Le style de l’auteur est vraiment atypique, avec de longues phrases de presque une page. Ce ne sont pas des envolées lyriques ou stylistiques mais plutôt une mise en mots des pensées de son personnage. On entre dans la tête du narrateur et comme dans tout esprit, les idées se télescopent ou s’enchaînent.
Michel Houellebecq manie sa plume avec dextérité. Dans une langue parfois choquante, parfois drolatique, il nous entraîne dans son récit réaliste et envoûtant. C’est un roman pour adulte (je pense qu’il faut avoir un tantinet vécu pour appréhender les introspections du protagoniste) duquel se dégage une véritable nostalgie, pleine de remords et de regrets. « Sérotonine » m’a touché par la profonde tristesse qui se cache derrière sa façade amère et blasée.
Ma première expérience Houellebecq s’est donc bien passée. Il faut maintenant que je m’intéresse au reste de son œuvre.
http://leslivresdek79.com/2020/11/12/601-michel-houellebecq-serotonine/
Florent-Claude, quarante-six ans, déteste beaucoup de choses dans sa vie, jusqu’à son prénom qu’il trouve ridicule. Florent-Claude est dépressif (mais il se soigne en se gavant d’anti-dépresseurs !) Malheureusement, le résultat en est un excès de sérotonine (censée lui redonner la pêche) qui bousille sa libido … Un des effets indésirables avec l’impuissance et la nausée (ouf ! il n’a pas de nausées …)
Michel Houellebecq nous décrit un personnage ambigu et pétri de paradoxes, phallocrate et vulgaire comme le sont souvent ses « anti-héros ». Un homme qui se remémore ses amours avec si peu de poésie … On a un peu envie de refermer le roman, à ce moment là.
Et pourtant, lorsque Florent-Claude nous décrit également la souffrance paysanne normande et sa lutte incessante pour s’en sortir, sa révolte légitime devant l’injustice de la politique agricole, c’est criant de vérité, c’est émouvant … Alors on se demande où commence et où finit la provocation dans les écrits de l’auteur. Et pourquoi il s’acharne à vouloir nous choquer en permanence … Pourtant on doit lui reconnaitre le courage de ses opinions, même si on aimerait qu’il les dévoile en y mettant un peu plus de fioritures … Bon, allez, on va dire que Florent-Claude, ce n’est pas lui … pas complètement …
Si je persiste à lire les romans de Michel Houellebecq, qui ne m’a vraiment « bluffée » qu’avec son Goncourt (« la carte et le territoire », 2010) c’est parce que j’ai découvert un homme un peu différent de l’idée que je m’en faisais, (un homme pas si blasé que ça, finalement) dans le film « Thalasso », sorti en 2019 (plus désarmant que lui : tu meurs, lorsqu’il pleure sur la disparition de sa grand-mère tant aimée …)
Mais là Michel, lorsque vous donnez la définition d’une chambre parentale (dressing plus salle de bain) afin que vos lecteurs de la classe populaire puisse intégrer de quoi il s’agit, franchement ! C’est ce qui reste un mystère chez l’auteur : ironie moqueuse pour nous faire sortir de nos gonds ou mépris total d’une partie de la nation qu’il imagine trop inculte ?… Si je n’ai pas détesté, je n’ai pas eu non plus de coup de coeur … Et vais probablement en oublier le contenu assez rapidement … Ce qui ne m’empêchera pas de lire le prochain !
En parlerait-on autant si ce n’était Michel Houellebecq ? Je ne le trouve pas aussi bon que ceux qui l’encensent ni aussi mauvais que ceux qui le descendent. Chacun doit se faire sa propre opinion. J’ai aimé.
quel plaisir de découvrir le dernier michel H. avec son style inimitable tellement politiquement incorrect
cela fait un bien fou
il sait mettre le doigt comme d habitude sur les sujets actuels amenés naturellement dans ses histoires
vivement le prochain...
Je suppose que je ne ferai pas l'unanimité autour de ma chronique... Néanmoins, je persiste et signe! Sérotonine, un livre inutile qui vient grossir les mers tourmentées par toutes les désespérances du monde et surtout celles de son auteur qui doit cependant se réjouir du succès phénoménal des ventes en librairie. Florent-Claude, le héros tapi sous la plume de l’auteur ne se cache pas. Il s’expose et explose à toutes les pages, porte-paroles de son géniteur et se confondant avec lui, grand inquisiteur de la détresse humaine se cachant derrière l’attribut prédominant de la pensée houellebecquienne. Michel Houellebecq, en effet, a déjà maintes fois prouvé qu’il ne pouvait écrire sans référence à ce qui, selon lui, domine et pourrit le Monde, le sien en tous cas. Lire ce nouvel Houellebecq pour replonger dans les mêmes obsessions relève donc bien de l’inutilité de la chose.
Sérotonine tire son titre d’une hormone régulatrice de l’humeur. A ce propos, je souligne que mon humeur est effectivement restée invariable de la première à la trois cent quarante sixième page : habitée d’une furieuse envie de fermer définitivement cette fenêtre prétendument ouverte sur la réalité exclusive et stérile du monde selon Houellebecq.
Malgré une lecture appliquée, je n’ai ressenti chez cet auteur aucune vibration porteuse d’un espoir humaniste. Je reconnais donc et décerne le prix de l’efficience liberticide des lobbies de la publication littéraire. Avec un art consommé de la manipulation d’idées, ils ont tout fait pour forger, façonner et formater les avis et critiques que devaient avoir les lecteurs lambda dont je fais partie.
Mais, je me suis accroché. J’ai tenté de rester moi-même, explorateur et chercheur d’humanité. Je n’ai pu découvrir qu’un opus d’une platitude indicible dans le choix du vocabulaire retenu et d’une disette phénoménale dans l’apport d’idées vivifiantes. Pourtant, bon nombre de ses chroniqueurs ont tenté d’assigner à l’écrivain le statut de philosophe visionnaire qui aurait tout compris du malaise social et de la disparition inéluctable de toute solidarité en ce bas monde… Raté ! Les femmes n’y sont que des chattes ; les hommes, des pénis avachis en devenir ; les étrangers, tout spécialement les retraités , n’ont d’autres buts que de tendre des carrés de tissu où se posent leurs quettes sans tonus ou leurs fesses et seins de naturistes isolés dans leur monde clos dont la temporalité s’est arrêtée aux ‘septante’ non glorieuses.
L’auteur est à ce point provocateur qu’il prendra plaisir à mépriser tous ceux qui apparaissent dans son viseur : les hollandais qui ne peuvent prétendre au statut de peuple puisqu’ils ne sont que conquérants, les anglais qui sont aussi racistes que les japonais ou encore, sa consœur de plume chez Flammarion lorsqu’il s’affirme lecteur de Christine Angeot… du moins des cinq dernières pages!
Après deux cents pages de compilation des échecs professionnels ou amoureux, Michel Houellebecq donne à son héros de se souvenir du seul ami mâle de son univers. L’occasion d’évoquer le malaise des agriculteurs et leur occupation musclée des autoroutes avec du charrois agricole. La possibilité aussi de transformer ce noble agro-châtelain en martyr suicidé au cœur des provocations entre police, politiques et futurs gilets-jaunes. Une évocation haute en couleur, saupoudrée d’ornithologie, de zoophilie, de pédophilie, de sexe, de drogue, d’armes à feu ou encore de mariage arrangeable rappelant que le bonheur est dans le pré… le tout avec un manque total d’analyse quelque peu approfondie et d’espérance pour une mise en place d’une solution durable.
Le lecteur que je suis, volontairement jusqu’au boutiste, s’est replongé dans les eaux troubles des amours ratées du héros, de sa dépendance aux ravages d’un monde inhospitalier, d’une pseudo quête d’équilibre entre une humeur à vivre et une libido à servir. Rien que de l’égocentrisme exacerbé, jusqu’aux toutes dernières pages qui ouvrent un petit espoir pour une place à laisser aux autres…
Effectivement, dernière page, changement de ton. « Dieu s’occupe de nous […] il nous donne des directives très précises. Ces élans d’amour qui affluent dans nos poitrines jusqu’à nous couper le souffle, ces illuminations, ces extases, inexplicables si l’on considère notre nature biologique, notre statut de simples primates, sont des signes extrêmement clairs. Et je comprends aujourd’hui, le point de vue du Christ, son agacement répété devant l’endurcissement des cœurs : ils ont tous les signes, et ils n’en tiennent pas compte. Est-ce qu’il faut vraiment que je donne ma vie pour ces minables ? Est-ce qu’il faut vraiment être, à ce point, explicite ? Il semblerait que oui. »
Belle dernière envolée ? Rêve, hallucination ? Peut-être ! Il reste que ce livre m’a fortement déplu. Et c’est peu dire ! Aurais-je dû prétendre avoir lu Sérotonine de Houellebecq … en me contentant de la dernière demi-page ! Probablement …peut-être !
Une pilule difficile à avaler
Florent-Claude Labrouste, 46 ans, n’éprouve plus aucun désir, effet indésirable dû à la prise d’antidépresseurs ( qui joueraient un rôle dans la recapture de l’hormone du bonheur, la sérotonine). Il décide alors de disparaître sans laisser de traces quittant ainsi une maîtresse encombrante et un boulot d’ingénieur agronome. Commence alors une itinérance d’hôtel en bistrot (avec quelques passages par des supérettes et supermarchés). Et un passage en Normandie où il revient sur les traces d’une époque où la possibilité du bonheur était à portée de main. D’ailleurs, si les médias ont fait tout un foin sur une ligne qui décrit Niort comme l’une des villes les plus laides, ils n’ont pas évoqué Coutances, ville dans son ensemble « paisible, arborée et belle ». ( Houellebecq guide du routard !)
Ce n’est pas mon premier Houellebecq, la Carte et le Territoire m’avait laissée plutôt un bon souvenir. Ce ne sera pas le cas de Sérotonine ! Houellebecq est encensé pour saisir la société contemporaine dans ses livres or j’ai pas attendu de lire ses pages sur les élevages de poulet en batterie pour acheter des œufs code 0 (bio), bon parfois 1(au sol) je confesse ! Et puis choisir un aristocrate comme « martyr de la cause paysanne », c’est loin de la réalité de nos campagnes. Bref, je crois que ce qui m’a gêné dans le livre de Houellebecq, c’est son côté bourgeois même dans la conception de l’amour : la vie de couple comme rempart contre la noirceur du monde (l’enfant étant pas tellement nécessaire).
Toujours présent dans les meilleures ventes, Sérotonine me semble y avoir sa place davantage par la renommée de son auteur que par la qualité de l’œuvre. Je me suis royalement « emmerdée », forgive my language (manie houellebecquienne « d’employer assez inutilement des termes anglo-saxons »). Ce livre, malgré quelques pages d’envolée littéraire, aurait dû s’appeler mélatonine (cf l’hormone du sommeil) !
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