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Le 2 septembre 1792, trois semaines après la suspension et l'emprisonnement de Louis XVI, et alors que la France fait face à la guerre étrangère, l'élection des députés de la Convention commence, qui pourrait mal tourner pour les Jacobins tellement demeurent forts dans le peuple français le sentiment religieux et l'attachement monarchique. La légende chère à tant de mémorialistes et d'historiens de toutes tendances veut que le peuple de Paris, au moment de voler aux frontières pour défendre la patrie, ait tenu à se débarrasser des prisonniers, aristocrates contre-révolutionnaires, ennemis de l'intérieur , entassés dans les prisons parisiennes. La destruction des archives dans les incendies de 1871 semblait garantir cette légende contre tout démenti. Mais il reste beaucoup de documents, copiés avant 1871 et oubliés depuis, ou imprimés dans les journaux de l'époque. C'est là qu'on découvre une vérité qui n'a pas grand'chose à envier aux pires dictatures modernes. Tandis que les Parisiens se terrent chez eux, plongés dans la stupeur de l'effroi , le massacre est organisé avec une froideur et une efficacité administratives par le maire de Paris et ses proches collaborateurs, par les membres du Conseil exécutif provisoire, en particulier par les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Roland et Danton, avec la complicité active de l'Assemblée législative. Des ouvriers (quelques deux cents personnes) recrutés et payés tout exprès sont chargés de tuer les victimes, d'autres de les dépouiller, d'autres encore de laver leurs vêtements, vendus ensuite aux enchères, et l'argent trouvé dans les poches des morts sert en partie à payer les frais de l'opération. Quand le massacre s'achève le 9 septembre 1792, les élections sont terminées aussi. Le résultat provoqué par la terreur et l'absentéisme (10 % seulement des électeurs voteront), est sans surprise, au moins pour Paris : tous les septembriseurs siègeront à la Convention. Comme le dira l'un d'entre eux, Collot d'Herbois : Sans le 2 septembre, il n'y aurait pas de liberté, il n'y aurait pas de Convention nationale ... Il n'y aurait pas non plus de République. Ce nouvel ouvrage de Paul et Pierrette Girault de Coursac, appuyé sur des documents irréfutables et inédits, établit clairement la responsabilité des politiques dans ces événements tragiques auxquels, en réalité, le peuple est resté totalement étranger.
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