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À travers ce voyage initiatique, l'auteure explore les possibilités de se reconstruire après la perte d'un être cher. Le narrateur est un antihéros qui fait preuve de beaucoup d'autodérision ; un personnage masculin à qui les hommes peuvent facilement s'identifier et qui fera sourire les femmes !
Continuer à vivre comme si rien n'avait changé.
Maxime, enseignant désenchanté, aux prises avec sa hiérarchie, est hanté par les souvenirs depuis la perte de sa compagne, Lina, dont il a découvert le carnet de bord tenu pendant sa maladie. Ses derniers secrets. Afin d'échapper au chagrin et à la culpabilité, il se met à boire. Au matin d'une nuit folle, il décide de quitter Lyon et s'inscrit dans un voyage en groupe vers l'Ouest américain.
L'organisation du circuit l'oblige à bouger, marcher et échanger avec les autres. Lors de ce voyage initiatique à travers les parcs nationaux, les réserves indiennes et le désert, il croise le chemin de Juliette. Leurs solitudes se répondent. Pourra-t-elle l'aider à affronter son passé ? Le bonheur peut-il se profiler même quand tout semble perdu ?
Telles sont les questions que pose ce texte fort et émouvant, écrit dans un style fluide, incisif et empreint d'humour. L'auteure explore avec finesse des thèmes universels : l'ambiguïté de nos choix, la reconstruction après un deuil, la consolation. En dépit de la gravité du sujet, ce roman nous parle de vie et d'espérance.
Certaines histoires font peur. Non pour des frissons d’épouvante mais par crainte de retrouver des situations tristement vécues qui laissent des blessures à vie. Le nouveau roman de Martine Duquesne faisait partie de cette catégorie. Je l’écris à l’imparfait car l’autrice a réussi non seulement à ne pas convertir les pages du livre en une rivière de larmes mais à apporter des rayons de lumière à travers le personnage de Maxime.
Maxime, un enseignant désabusé face à sa hiérarchie, est inconsolable. Il avait trouvé l’amour de sa vie avec Lina, une jeune femme solaire. L’astre s’est éteint après un combat contre la maladie et Maxime culpabilise, pensant, croyant qu’il aurait pu être plus présent, plus à ses côtés. Pourtant, il l’a accompagnée jusqu’à son passage dans l’au-delà mais en plongeant dans l’alcool. Après le décès, il retrouve les carnets de bord écrits par Lina pendant sa maladie ; ce qui ne fait qu’accroître sa peine. Les consultations chez un psy ne résolvent en rien les crises de désespoir. Jusqu’au jour où Maxime décide de s’échapper, non pas de fuir mais d’aller ailleurs, de tenter de se remettre en mouvement ; direction l’Ouest américain.
La romancière a prodigieusement recréé les sentiments qui s’infiltrent dans une personne en deuil, notamment avec ce terrible sentiment de culpabilité, celui de ne pas avoir fait tout son possible pour sauver l’être cher, l’accompagner, cacher ses larmes. Vouloir fuir tout en restant présent. La maladie n’épargne personne : ni la personne atteinte, ni son entourage. Et ce n’est pas forcément un accompagnement psychologique qui peut sauver celui qui reste. Ce besoin de continuer à parler à l’être disparu à jamais, cette descente vers l’enfer. Quand soudain, une petite lumière jaillit et peut vous sauver. Car la vie continue.
Poignant, émouvant, ce roman est magnifique. Le tout sublimé par une plume qui s’adapte à chaque situation, passant de la poésie à des dialogues bruts, de la mélancolie à la colère, de l’abattement à l’envie de vivre. Une réussite à laquelle il ne faut échapper.
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Pour une fois que l’on croise un prof qui ne veut pas changer le monde, on se sent enfin dans la vraie vie.
A 52 ans Max, agrégé de Lettres, a choisi d’enseigner en collège par conviction mais il a perdu sa flamme depuis bien longtemps. Alors il bâcle ses cours, oublie son autorité et délaisse ses élèves. L’annonce du cancer de sa compagne Lina, va lui faire perdre ses dernières motivations et le fâcher définitivement avec sa direction.
Et c’est une longue descente aux enfers qui le guette dans la première partie de ce roman vouée à une fin inéluctable et dramatique.
Grâce au carnet écrit puis dicté par Lina, la perception de la maladie racontée au quotidien est moins noire que ce que l’on pourrait imaginer. Pourtant, confronté à la souffrance de celle qu’il aime, Max a des réactions surprenantes qu’il assume difficilement.
Dans une seconde partie, l’idée de participer à un voyage organisé aux Etats-Unis intitulé « Sur la route de l’Ouest » lui laisse présager un vrai changement d’air et il décide de confier son désespoir à la promesse d’un nouvel horizon.
Mais là, rien ne se passe vraiment comme prévu et après tant de douleur et de tristesse, la drôlerie de ce périple fait beaucoup de bien.
Martine Duquesne, en nous offrant ce roman plein de sensibilité, souffle le chaud et le froid et parvient, au bout du compte, à rester positive face à l’adversité. On en ressort éprouvé mais convaincu que la vie continue malgré tout et que l’amour pour ceux que l’on a perdu, nous porte sur le chemin de la reconstruction.
Un roman touchant qui passe du noir et blanc à la couleur, éclairant le chemin chaotique de la vie, d’une lueur d’espoir.
Lorsque Martine Duquesne, l’auteure de "S’échapper" m’a proposé de lire ce nouveau roman, j’ai accepté pour plusieurs raisons. Contrairement à beaucoup, j’aime l’inconnu et je n’avais pas encore cette auteure. Sa maison d’édition était Suisse et quelques informations révélées m’ont convaincue d’accepter. Je ne le regrette pas.
Même si le début de l’histoire me fut difficile émotionnellement – j’ai beaucoup de mal avec la maladie et la mort – je l’ai continuée avec intérêt. Le roman qui raconte la vie – et la mort – de Lina, est surtout le départ d’une intense réflexion à la fois sur nos capacités à réagir face à l’adversité – et Maxime, le compagnon de Lina, en a peu – et sur le travail de reconstruction après un deuil.
L'équilibre est parfait entre les couleurs sombres qui teintent les premiers chapitres et l'humour malgré tout présent. Le texte se lit avec facilité grâce à une écriture de belle facture classique. On sent la grande maîtrise de l’auteure, sans que ce soit pesant. Tout est limpide et les phrases s’enchaînent élégamment. Le rythme est ainsi à la fois posé et alerte.
J’ai beaucoup aimé la délicatesse avec laquelle Martine Duquesne approche le thème de la reconstruction. Tout est feutré, finement abordé. Elle présente avec beaucoup de doigté les moments difficiles que rencontre celui qui est confronté au deuil. J’aime beaucoup la manière qu’elle a de montrer que même après un grand malheur, le bonheur peut à nouveau apparaître. Les nombreuses références littéraires – et notamment une strophe du magnifique "Elévation" de Baudelaire – musicales et cinématographiques, la visite détaillée de la Californie – où est parti Maxime pour s’éloigner de sa vie d’avant - permettent de s’évader et allègent le poids des souvenirs funestes. En effet, "Le voyage vous transforme. On lâche du lest, on suit le mouvement, sans discuter, décérébré, étrangement calme et souriant."
Oui, j’ai beaucoup aimé ce roman poignant qui finalement sous ses des apparences douloureuses est un hymne à l’espoir, à la vie et à l’amour.
Une bien belle découverte.
https://memo-emoi.fr
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