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Une jeune polonaise quitte la capitale pour suivre une cure thermale en province afin de continuer à toucher sa pension d'invalidité. Immergée du jour au lendemain dans un centre thermal public, elle y découvre ses codes, ses incohérences, ses habitués et ses soignants.
Là, il lui faut trouver sa place auprès de ses deux camarades de chambrée, mais aussi parmi les autres pensionnaires de l'établissement, pas toujours tendres envers les nouveaux venus de la capitale.
Le ton malicieux adopté par la narratrice est aussi une stratégie de survie pour la curiste, dont le séjour prend parfois des allures de parcours de l'absurde.
On discerne aussi çà et là une forme de satire contre la piété parfois excessive et inquisitrice de quelques congénères.
Certaines situations la renvoient à ses douze ans, lors d'une précédente cure thermale aux règles particulièrement strictes. La question des rapports entre soignants et soignés est également très prégnante et confère à certains passages une acuité toute particulière.
Le corps, qui même quand il dysfonctionne continue à désirer et à être désiré, devient vite le thème central de ce premier roman virtuose qui pose un regard juste et subtil sur des thématiques universelles à travers la peinture pleine d'humour et d'ironie d'un univers singulier et méconnu.
C'est un court roman que ce Sanatorium de Barbara Klicka, qui commence de manière très prosaïque avec une interrogation sur la taille de la valise pour un tel séjour et s'éloigne d'une certaine réalité pour flirter avec l'absurde.
C'est très bien fait et les monologues sont savoureux, de même que les dialogues, parfois très basiques :
"- Et tout de suite après le petit-déjeuner, vous êtres priée d'aller à la visite médicale, ajoute-t-elle [la réceptionniste]. Les cabinets des médecins se trouvent dans l'aile gauche.
- Et l'aile gauche, c'est laquelle ?
Je ne sais même pas qu'il y a des ailes ici, et encore moins laquelle est la gauche.
- C'est sur la gauche, dit-elle sans même exagérer dans la méchanceté. Voilà, tout simplement.
Ah ! me dis-je
- Ah, dis-je.
Je souris, à tout hasard, avant d'ajouter :
- Alors, bonne journée." (p.17)
Avec un humour dévastateur, Barbara Klicka parle de la maladie, des malades et des soignants, du corps qui dysfonctionne, mais pas la tête ni les désirs. Il n'est pas aisé de parler de la sexualité des malades ou des handicapés, c'est toujours tabou. L'auteure prend un biais étonnant, singulier qui s'il n'est pas le chemin le plus direct est très clair, fin et précis. Une écriture simple et je l'écrivais plus haut, pleine d'humour et d'ironie, originale et subtile qui promet d'autres bons livres de cette jeune auteure.
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