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Après avoir parcouru pendant des jours et des nuits les paysages hostiles du Nordeste brésilien, Samuel trouve refuge dans une grotte à l'étrange forme de tête. L'endroit parfait pour s'installer paisiblement à l'abri des regards ! Mais Samuel se rend vite compte que, depuis son nouveau repaire, il entend les prières d'amour que les villageoises adressent à saint Antoine. Voilà l'occasion de s'occuper un peu...
Les prédictions de Samuel à travers la voix du saint deviennent rapidement célèbres dans toute la région. Il a, paraît-il, apporté l'amour à de nombreuses femmes désespérées. Mais bien souvent gloire rime avec déboire. Samuel se retrouve bientôt au coeur d'histoires bien plus compliquées que ces simples prières ne le laissaient prévoir...
Un grand merci à Zazy d’avoir fait voyager ce livre, car je pense que je serai passée à côté de ce livre. Un conte latino américain et en particulier brésilien qui nos entraîne sur les pas de Samuel, qui quitte son village natal, après la mort de sa mére. Il lui a promise d’aller la venger et de retrouver son père qui l’a quitté alors qu’elle était enceinte, mais la vie et les circonstances ne sont pas si simples, surtout dans les villages brésiliens. Village où règnent des légendes, des mythes et que certains utilisent pour dominer les autres. D’une écriture poétique, l’auteure nous entraîne dans cette recherche de ce jeune homme et sa découverte de la réelle vie de son père. Ce roman récit nous décrit la vie mystique au Brésil avec le mélange de croyances, que ce soit les saints catholiques comme Saint Antoine ou alors les mystères plus païens, mais aussi le pouvoir politique corrompu, la solidarité entre petits gens. De belles pages pour ce conte qui n’est pas sans rappeler certains textes latino américains. Un réalisme magique qui nous entraîne dans un village brésilien. Un beau voyage dans la réalité et les rêves brésiliens
Juste avant de mourir, Mariinha, la mère de Samuel, lui confie quatre choses à faire.
« Je veux que tu allumes trois cierges pour le salut de mon âme. Le premier au sanctuaire de mon petit padre Cicero, le deuxième à la statue de saint François de Canindé, … Et le troisième à saint Antoine, parce que c’était le saint patron de ma mère. Les trois bougies à leurs pieds, mon fils. Posées sur leurs, c’est un détail important pour moi. Mais ma première requête, c’est que tu ailles à Candeia rencontrer ta grand-mère et ton père. »
Samuel, malgré sa haine d’avoir été abandonné, par son père, dans le ventre de sa mère, sait qu’il ira là-bas pour le repos de l’âme de sa mère.
Voyageant à pied, souffrant sous le soleil, de la faim, la soif, il arrive comme une loque humaine devant sa grand-mère qui… l’envoie se coucher dans la forêt
« Toi, pars d’ici et va dans la forêt. Continue la rue, passe l’église Matriz et le cimetière, avant dans els bois, toujours tout droit sans tourner. Quand tu verras un goyavier, prends à droite, là tu trouveras un coin couvert où dormir. Hâte-toi d’y aller et repose-toi, il y a un gros orage qui arrive.
Puis elle claqua fermement la vieille porte en bois et elle disparut. »
Encore mieux que l’hôtel du Bon Accueil !
Samuel, obéit et après avoir été mordu par une meute de chiens, arrive à l’entrée d’une grotte obscure et nauséabonde qui s’avère être l’intérieur d’une tête de saint dont le corps gît plus loin. Il dort dans la tête d’un saint décapité !
« Peut-être qu’un géant avait décapité le saint, pensa t-il. Lui avait tranché le cou avec une épée, après quoi e crâne avait dévalé la colline. Il ne voyait pas d’autre explication à une telle aberration : la caboche avait roulé comme un ballon et s’était arrêtée en bas. »
A cinq heures du matin il est réveillé par des voix de femmes, alors qu’il n’y a personne. Est-ce la fièvre due à la morsure qui s’est infectée ? Pourtant, même guéri, il les entend, toujours aux mêmes horaires. Son comparse Francisco, lui, n’entend rien, seul Samuel peut les entendre et… il y a ce chant qui l’envoûte, ce chant qui l’empêche de partir, de quitter la tête.
S’ensuit un job lucratif de prédictions qui s’étend à la région, relayé par une radio locale. Le village quasi abandonné à son arrivée, renait, s’anime avec tous les marchands du Temple et les autochtones qui reviennent. C’est beau un village qui renait, même pour des raisons peu « catholiques »
Pourtant, il doit partir, sa vie est en danger. Il y a des intérêts financiers, des politicards véreux, des constructions que son commerce gêne
« Le projet du maire était de vendre le terrain de Candeia à une entreprise pour la construction d’une usine. Mais il ne pouvait le faire avant que toutes les maisons soient –illégalement- à son nom. »
Je n’en dirai pas plus pour ne pas divulgâcher.
Dans une très belle écriture, merci à Régis de Sa Moreira pour la traduction, Socorro Acioli me conduit dans le Nordeste brésilien pays où tout peut être superstition.
Le récit passe du cocasse au poétique, des rires aux larmes. Un voyage onirique dans une très belle langue. Une lecture envoûtante, enfin qui m’a envoûtée et que je n’ai pu lâcher. Un très beau roman populaire entre conte et modernité.
Le petit plus ? Une lecture connectée ; des balises avec un mot à copier sur le site des Editions Belleville pour écouter, voir… je n’en sais pas plus car ce livre n’étant pas encore paru, la connexion n’est pas active, à surveiller.
Sainte Caboche est le premier livre des Editions Belleville, toute nouvelle maison d’éditions. Je gage qu’avec de tels titres, elle se pérennise pour notre grand plaisir. La couverture de Fernando Chamarelli me plait beaucoup. Une jolie marque d’originalité.
« Chez Belleville, chaque livre est illustré par un artiste du pays de l’auteur. Pour le premier roman de la maison, Sainte Caboche, nous avons eu la chance de travailler avec Fernando Chamarelli, un street artist aux magnifiques œuvres colorées, remplies de créatures exotiques étranges. »
« En 2017, embarquez avec nous au Brésil, en Moldavie, en Turquie, en Egypte et en Iran. » Préparons nos valises, les deux éditrices nous promettent de beaux voyages
Voici un roman des plus cosmopolites aux empreintes brésiliennes, à l’âme heureuse, connecté magnifiquement. L’originalité de ce concept porte la palme d’une lecture élargie et ludique. Ce roman, premier du nom pour Belleville Editions, majeure, perfectionniste, nous promet de belles heures glorieuses de lecture. Gabriel Garcia Marquez a compris de suite tout l’art brillant de l’auteur Socorro Acioli. Il pousse en avant cet auteur des plus doués pour la plus grande joie et chance des lecteurs. Illustré au trait noir et fin, explicite, connecté, brillamment écrit, ce récit de prières, d’exotisme est un enchantement. Samuel, le protagoniste majeur de cette histoire semble à lui seul l’histoire, les diktats brésiliens, ses croyances, ses espoirs et surtout ce mal être qui ronge les plus démunis .Traduit par Régis De Sa Moreira. Cette histoire porte le chant du monde. Le style est ce rythme qui bat sur la terre brésilienne. On apprécie, la portée des chapitres, ce cheminement dans les voix qui s’écoutent, s’espèrent. On rit, pleure, on est à l’aise dans les plis de ces coutumes ancestrales qui prennent corps dans la cette lecture bienfaisante. C’est un récit coloré pittoresque , osmose d’un habitus de vie avec des sentiments porteurs de douceur et d’espoir aussi, triste parfois , où la foi est un écrin de lumière. Une vraie réussite Sainte Caboche vient de faire une belle entrée dans l’antre dans l’édition
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