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Interné dans un hôpital psychiatrique, Dylan pète un plomb lorsqu'il apprend que son ex-femme est sur le point de déménager à l'autre bout de la France avec leur fils de deux ans. Il décide de faire le mur afin de la convaincre de renoncer à son projet. Mais une fois dehors, une force irrésistible le pousse à revoir son fils, au risque que ces retrouvailles lui fassent perdre davantage la raison.
Quand Ludovic Joce m’a proposé de lire son nouveau roman, je n’ai pas hésité un instant. En effet, ma fille Louisa et moi avions beaucoup aimé son roman jeunesse, La jungle.
Rien ni personne est un petit roman tant par le format que par le nombre de pages.
J’ai été émerveillée qu’un ouvrage aussi court puisse être aussi intense et captivant.
Tous les ingrédients sont présents pour en faire une lecture addictive. L’auteur va à l’essentiel où prédominent les sentiments en décrivant avec beaucoup de sensibilité, les portraits de ses personnages. Notamment Dylan, père d’un enfant de deux ans qui n’a qu’un seul but, retrouver son enfant pour le protéger de sa mère.
Un texte d’une réalité bouleversante, d’une authenticité marquante, criant de vérité sur la dureté de la vie.
Une lecture qui claque ! Les thèmes abordés sont âpres tout comme le personnage principal, un écorché de la vie.
C’est un père en cavale pour retrouver son fils.
C’est un père aux abois, viscéralement en manque de l’être qui compte le plus dans sa vie.
C’est un père qui dérape et bascule peu à peu dans la folie.
Un roman social, noir et grave qui nous plonge sans filtre au cœur de la paternité et de la souffrance humaine.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2022/05/rien-ni-personne-de-ludovic-joce.html
« Rien ni personne » est un cri dans la nuit noire. Un livre superbement intuitif, d’enjeux sociétaux et sociologiques. Un roman sombre, grave et d’utilité publique.
Dylan est un père meurtri dans sa chair. Anti-héros, abreuvé aux calmants, des semblables, malades comme lui, des blouses blanches pour barbelés. Il est à l’hôpital psychiatrique. Il suit un protocole de soins. Seulement voilà, Dylan est un père écueil et un emblème. Son ex-femme lui a tendu un piège. Conduite sans permis et en état d’ivresse, perte d’emploi. Le jugement est fatal. La garde de son jeune fils en alternance lui est refusé. Il s’effondre de colère, camisole et saut par la fenêtre des douleurs.
On ressent l’irrévocable. Lui, qui est pour son enfant le cocon, qui l’a gardé tout petit et n’ignorant rien d’un sourire, d’un gramme pris, d’une dent qui perce et d’une gigoteuse pliée au carré par ses soins. Lui, le référent lorsque la mère défaillante, en déni d’enfant, se recroquevillait entre la drogue et les somnifères, l’alcool et les déchéances. Tout bascule. Les rôles s’inversent. Ludovic Joce dresse un tableau conjugal avec cette connaissance suprême des diktats psychologiques, étant éducateur spécialisé côté ville.
Le récit enfle, un tsunami, entre le drame et ses déchirures, les turbulences et les tristesses infinies. Dylan apprend par un ami que son ex-femme va déménager à des milliers de kilomètres de chez lui. Il ne pourra donc plus voir son jeune fils. Que va-t-il se passer ?
« Rien ni personne » est une chute, le saut de l’ange. Un roman implacable qui détient toutes les arcades des injustices et des folies liées à la souffrance et à l’inéluctable.
Les retrouvailles avec son fils sont le radeau de Géricault. Deux ans pour qu’un père bascule dans l’horreur et dans la finitude. Ce récit plausible pointe du doigt là où ça fait mal. Les faillites sociétales, les jugements ubuesques et kafkaïens. Les partis-pris et plus que tout le pragmatisme d’une société floutée par le conventionnel. Une condamnation à mort de la paternité. Dylan,un père bergerie plutôt que vague, un père écouté et enfin compris par les juges. Comme si un père ne savait pas bercer, consoler, soigner, gronder et éduquer. Dylan est le symbole d’une fatalité de jugement. Lui, qui n’avait pas l’envergure des mots assassins et qui a mis sous la chape du silence les agissements anciens de son ex-femme. Apprendre à toujours se méfier comme le disait Prosper Mérimée. « Rien ni personne » est une larme infinie.
Une urgence de lecture. Un livre nécessaire, le fronton des pères du monde. Publié par les majeures éditions du Jasmin.
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