"« Nous avons donc opté pour une démarche résolument génétique ou généalogique. Nous commencerons ainsi par dégager un premier moment, celui de l'anticipation et qui correspond, comme de juste, aux premiers articles de Rawls, parmi lesquels un texte fondateur, Justice as Fairness, paru en 1958 (.). Ce premier moment se termine en 1968, date à laquelle Rawls, réinterprétant le contractualisme classique, introduit la notion de voile d'ignorance. Suit alors une pause qui s'achève en 1971, année de parution de A Theory of justice, où Rawls reprend les jalons qu'il a posés depuis 1951 pour construire une alternative cohérente censé faire pièce aux prétentions utilitaristes. Pendant pratiquement quinze ans, la théorie gagne en rigueur. C'est la période de la rectification durant laquelle le philosophe américain affine, reformule et systématise son propos. (.) L'approfondissement est ensuite global : dès 1993, paraît la conférence sur le droit des gens (une version amendée et développée de cette communication verra le jour en 1999). Rawls tente d'y combler les lacunes de sa théorie en l'élargissant au droit international avant que la Reformulation ne voie le jour, deux ans plus tard.
La boucle est-elle alors bouclée ? C'est ce que cet ouvrage se propose d'examiner. »" Soumaya Mestiri enseigne à l'Université de Tunis. Parmi ses publications : De l'individu au citoyen. Rawls et le problème de la personne (Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2008).
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