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Loin d'être le remède miracle aux crises auxquelles nous faisons face, la croissance économique en est la cause première. Derrière ce phénomène mystérieux qui déchaine les passions, il y a tout un système économique qu'il est urgent de transformer.
Dans cet essai d'économie accessible à tous, Timothée Parrique vient déconstruire l'une des plus grandes mythologies contemporaines : la poursuite de la croissance. Nous n'avons pas besoin de produire plus pour atténuer le changement climatique, éradiquer la pauvreté, réduire les inégalités, créer de l'emploi, financer les services publics, ou améliorer notre qualité de vie. Au contraire, cette obsession moderne pour l'accumulation est un frein au progrès social et un accélérateur de l'effondrement écologique.
Entre produire plus, et polluer moins, il va falloir choisir. Choix facile car une économie peut tout à fait prospérer sans croissance, à condition de repenser complètement son organisation.
C'est le projet de ce livre. Explorer le chemin de transition vers une économie de la post-croissance.
Que l'humanité courre à sa perte n'est plus contesté par grand monde. Qu'il faille d'urgence engager une transition écologique et énergétique, mieux protéger la biodiversité, lutter contre toutes les pollutions, etc., ne faire guère plus débat.
Mais que pour cela on doive s'engager dans une voie de décroissance globale, voilà qui est loin de faire l'unanimité, ni même de réunir une majorité de Terriens. C'est à ce défi que s'attaque Timothée Parrique.
L'auteur commence par une critique, qui paraît pertinente, du culte de la croissance, et singulièrement de son principal indicateur, le PIB.
Il s'attache ensuite à démontrer que les progrès technologiques ne peuvent pas résoudre la question de la surconsommation actuelle des ressources (rappelons que nous consommons en 8 mois ce que la Terre est capable de produire en un an...). La démonstration, que je crois juste, est un peu plus laborieuse.
Mais là où je suis plus sceptique, c'est sur les solutions proposées. Je cite : "réduction de la production et de la consommation pour alléger l'empreinte écologique planifiée démocratiquement dans un esprit de justice sociale et dans le souci du bien-être". Ce qui, en clair, signifie que les plus riches (en majorité européens et nord-américains) devront accepter d'avoir moins, pour que d'autres puissent avoir plus tout en diminuant la consommation globale des ressources terrestres...
Si l'Homme était généreux et altruiste, je pourrais y croire. Mais il n'a jamais démontré massivement ni l'une ni l'autre de ces qualités. Qui acceptera de son plein gré de baisser son niveau de vie pour permettre à d'autres de progresser tout en préservant la planète ? Bien peu, une infime minorité peut-être... Et l'on risque de tomber dans une sorte de "dictature du prolétariat", "dictature écologique" dans notre cas, théorisée par Marx et dont on connaît les résultats concrets, plus que décevants...
La Terre n'a pas besoin des humains pour survivre ; d'autres espèces prendront leur place !
Je crains que l'Homme ne prenne réellement conscience du danger, et n'accepte de changer ses pratiques, que lorsque que sa survie sera concrètement et visiblement en danger, plus garantie. Il sera peut-être alors trop tard...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/02/12/ralentir-ou-perir-timothee-parrique-editions-du-seuil-ah-si-lhomme-etait-genereux-et-altruiste/
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