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Autofiction mythomane, ou autofiction tout court, Quelque chose de l'ordre de l'espèce parle du père et de sa haine, de son héritage, de sa folie, de son meurtre et des survivants.
Un texte aussi saisissant que poétique.
Quelque chose de l'ordre de l'espèce met en scène une mère et un fils soumis à la paranoïa antisémite et raciste d'un père tout puissant. Chacun a recours à des moyens inadéquats pour tenter de garder contact avec le réel.
Mais nourris par la haine, construits autour d'elle, ils ne peuvent s'en défaire complètement. Ils en ont besoin pour exister, c'est à travers elle que s'est fondée leur identité.
Tout part du meurtre de Samuel Rosenfeld, événement traumatique, concrétisation de la fureur du père. Samuel Rosenfeld, cadavre initial que chaque personnage va gérer comme il peut. Le lien qu'ils créent avec Simon, fils de la victime, représente encore leur attachement au père, puisque Simon lui-même ne s'est réalisé qu'à travers cet événement traumatique.
À travers trois parties qui jouent magistralement sur le rythme et les registres de langue, Guillaume Lebrun signe ici un premier ouvrage à tous points de vue remarquable.
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