Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Christian Combaz, enfant de la bourgeoisie moyenne, a le même âge que François Hollande et Nicolas Sarkozy. Il a passé son adolescence dans le même quartier. Il a fréquenté les bancs du collège qui voisinait avec le lycée Pasteur où gravitait ce qu'il appelle la France de Neuilly, celle des Bronzés, du Splendid, de Jacques Attali, de Sarkozy. Une nébuleuse qu'on retrouve partout dix ans après, aux commandes de la France qui n'aime pas les ploucs. À Sciences Po, quand il croise la promotion Voltaire dans les couloirs, il n'imagine pas qu'il subira toute sa vie son cynisme et sa cupidité.
Pendant que le futur président profite des avantages du socialisme triomphant pour se hisser dans le carré de tête du système Mitterrand, l'auteur subit plutôt le maccarthysme de proximité, la marche forcée vers le « goût américain », l'art du blacklistage de gauche, dont il nous décrit ici les mécanismes dans le journalisme, la littérature, l'édition, avec un humour confiant car il croit que rien n'est perdu. Son propos consiste à épargner à la génération future la barbarie que la France de Neuilly a laissé se développer partout. L'auteur rappelle que ces ploucs qui sont décrits si souvent dans les sketches, les films, les chansons de la nébuleuse Bronzés-Canal Plus représentent la majorité de la population française.
Il prédit qu'on n'a pas fini de les entendre.
Peut-on parler comme un certain chroniqueur d’un suicide français ? Christian Combaz le conteste. Il ne faudrait pas confondre suicide et assassinat. Le titre de l’ouvrage avec l’image du poignard en est la plus belle illustration. Mais qui a tenu le poignard ? Qui nous a fait basculer d’une France traditionnelle, fidèle à ses valeurs dans une Hexagonie sans foi ni loi, ouverte à tous les vents mauvais du libéralisme et du tiers-mondisme ? La décadence que nous connaissons depuis une quarantaine d’années, l’affaiblissement, l’appauvrissement généralisé ont des causes. De nouvelles élites sorties d’Auteuil-Neuilly-Passy ont remplacé les anciennes. La France de papa a peu à peu disparu, ringardisée, mise au rencart avec ses bérets, bignous, fest-noz et autres petit salé aux lentilles. L’esbroufe, la démagogie, le juridisme, les indignations à géométrie variable, la pensée unique, les politiques de la dette et la négation du réel ont prédominé par la simple volonté des dirigeants, des artistes « engagés », des médias et contre celle du peuple, des petites gens à qui jamais on ne demande l'avis. D’ailleurs quand un référendum (2005) ne convient pas au pouvoir, on n’en tient pas compte. Dans sa vie d’écrivain, Combaz a côtoyé nombre de puissants de la littérature et de la politique. Il nous raconte cette lente mise à mort.
« Portrait de Marianne avec un poignard dans le dos » relève plus du témoignage que du pamphlet ou même du simple essai politique dans la mesure où l’auteur parle beaucoup de lui, de sa carrière contrariée car ses livres trop intimistes, trop remplis de valeurs ou d’idées ne cadrant pas avec la pensée unique lui ont valu d’être classé à droite et peu à peu d’être rejeté par le milieu. Pour survivre, il dut traduire nombre de « blockbusters » américains qu’il exècrait. Il fut un temps directeur de l’Institut culturel français de Milan puis du centre culturel de Saragosse, lieux où il découvrit qu’on y faisait la promotion d’auteurs sans talent mais dans la ligne grâce à l'argent du contribuable. Ce petit livre roboratif est un régal pour l’esprit ne serait-ce que pour les portraits au vitriol de tous les présidents de la république depuis Mitterand. Celui de Macron, psychopathe gérontophile et pervers narcissique est particulièrement travaillé. Ceux de Fabius, d'Attali, de BHL et de Ségolène Royal ne sont pas mal non plus. Et si les politiques en prennent pour leur grade, les « intellectuels », autres grands coupables, ont aussi droit à leur volée de bois vert. (Jean-Edern Hallier, Semprun, Roberts, François-Marie Bannier, Houellebecq, Bergé et tant d’autres). Rares sont ceux qui échappent à la sainte colère de Combaz. Qui aime bien châtie bien ! On comprend que l’éditeur se soit défilé à quelques jours de l’élection de Macron.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...