Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Le petit monde de Campagnol, c'est la France périphérique, celle des campagnes profondes, celles des braves gens, celle de l'enfance de l'auteur, la « survivante d'un univers social où les pauvres avaient de la vertu, mais qui était en train de basculer dans un double fond historique » sous la pression des Abonnés à Canal+ ou au Monde qui occupent le terrain. Le personnage le plus emblématique en est d'ailleurs une certaine Salomé, progressiste ricanante, d'un arrivisme indécent qui s'empare de responsabilités locales pour influer sur le cours des choses, instiller écologisme, wokisme et autres coccigrues modernistes aussi inutiles que ruineuses pour les modestes finances de Campagnol. Son fils Rémi, élevé en dehors de toute religion, veut devenir prêtre. Mais sa vocation s'évanouit quand il tombe amoureux d'une jolie fille du coin. Un monastère bouddhiste établi non loin de là prospère doucement. Et il se murmure de plus en plus que le Dalaï-Lama devrait venir lui rendre visite. Tout le village est en émoi…
« Gens de Campagnol » est la première chronique villageoise parue en 2012 chez Flammarion et rééditée récemment. Les personnages sont différents de ceux des vidéos de YouTube. Ainsi, n'y trouve-t-on pas d'Abonné du « Monde », ni de Christiane, ni de Bernard et autres Léon, Gustave ou Vladimir qui apparaitront plus tard, mais un curé vivant tranquillement avec une femme depuis des années, Salomé, l'Abonnée à Canal aussi peu sympathique que son successeur, l'Abonné au « Monde », Florimond, le paysan solitaire et silencieux, qui finira tragiquement, Mounir et sa compagne, marginaux qui survivent dans une yourte en compagne d'un âne et d'une chèvre et quelques autres, tous soigneusement observés et magnifiquement décrits par la plume d'excellente qualité de Christian Combaz. Les personnages sont des archétypes, fruits de l'imagination de l'auteur qui s'est installé en 1984 dans un petit village du sud de la France et qui a pu tout à loisir observer un microcosme décrié, moqué et parfois envié par les gens des villes et les bobos ricaneurs. L'ambiance générale est assez nostalgique car ce monde est en voie de disparition sous les coups de butoir de la « modernité » triomphante. Plusieurs passages sont dramatiques comme la fin par suicide d'un couple de peintres écrasés injustement d'impôts, comme la mort d'un petit garçon atteint d'une tumeur au cerveau, sans oublier le suicide de Florimond, triste réalité du monde agricole poussé au désespoir par un pouvoir qui n'a cessé de démanteler l'agriculture depuis le temps de Pisani. On notera également une allusion aux effets du DMT, un hallucinogène de synthèse qui peut induire une EMI (expérience de mort imminente), sorte de voyage psychédélique vers l'au-delà.
Dans le village imaginaire de Campagnol, quelque part dans le Sud-Ouest profond, on rencontre une belle brochette de personnages hauts en couleurs comme Bernard l'ancien moine guérisseur par imposition des mains et sa gouvernante Suzanne, pianiste autodidacte surdouée et soupçonnée à tort d'être lesbienne, l'abonné au « Monde », aussi conformiste que prétentieux, tellement du côté du manche qu'il est assis dessus, Hervé le programmeur génial, capable de bloquer tout le grand bazar mondial en quelques clics, Gustave le bouquiniste anarchiste, Léon le devin-médium qui calcule les racines carrées en trois secondes et a des fulgurances sur l'avenir, Vladimir, le jeune Ukrainien arrivé au village à six ans avec sa mère, Christiane, la psychiatre, chassée de l'hôpital pour avoir refusé l'injection, Maud, la tenancière de boîte de nuit sur la côte Languedoc, près des lieux où la pseudo-élite vient s'encanailler, Francesca, la silencieuse, le baron de Rainart, ancien des services spéciaux et habitué des conseils d'administration et des cabinets de secret « défense » et son neveu Martial, polytechnicien ivrogne, tous ayant déjà leur rond de serviette dans la célèbre saga video hebdomadaire qui débuta sur TVL, se poursuivit sur YouTube et perdure malgré la censure sur Odyssée. De « nouveaux personnages » viennent s'y ajouter, dont un certain Herbert Héry, ancien légionnaire, violent, limité mentalement, drogué, obsédé par le mal et les robots, qui d'abord pour son bonheur, puis pour sa finale déchéance, ressemble trait pour trait à un très jeune président qui voulait « emmerder les non-vax ». Car toute cette histoire se déroule au cours de l'épisode grotesque et néanmoins tragique de la crise sanitaire…
« Rebarbe à Campagnol » se présente comme une charmante, truculente et roborative chronique villageoise. Le style est tellement vif, enlevé et de qualité que le livre ne se lit pas, il se dévore en une seule journée ! Campagnol est un microcosme grouillant de vie, que Christian Combaz étudie à la manière d'un ethnologue philosophe et moraliste. Il tire de ce petit monde en proie à toutes les folies de notre actualité, une fable, une parabole amusante tout en restant en demi-teintes. Cela l'amène à toutes sortes de conclusions et d'enseignements sur les réalités de notre pays, de notre monde et même sur des enjeux planétaires, eschatologiques voire apocalyptiques d'une tout autre échelle. Ainsi va-t-il du plus petit au plus grand et du particulier au général avec une dextérité, une clairvoyance et une intuition remarquable. Tous les personnages de ce petit monde méritent le détour. Si Herbert fait plus pitié qu'envie, l'arriviste Elsa Picq, aux dents rayant le parquet, ancienne employée de banque devenue en un rien de temps attachée parlementaire et dans la foulée députée du parti présidentiel par la grâce de la promotion canapé, relève de la caricature la plus grinçante et la plus réjouissante vu qu'elle est le parfait prototype de petites péronnelles parfaitement nulles, qui furent propulsées aux plus hautes responsabilité par le caprice du monarque républicain. L'auteur parle d'ailleurs de « réseaux de pouvoir assis sur des pratiques sexuelles ». Dans ce livre à la fois tragique et optimiste, lit-on en quatrième de couverture, « on tutoie la légende de Rennes-le-Château, on effleure le thème du Grand Monarque, on évoque Louis XVII. » Tout un programme. Les habitués de « Campagnol » apprécieront à sa juste valeur cet ouvrage brillant et sympathique et les autres ne devraient pas rater ce petit bijou d'intelligence et d'humour. Seuls les adeptes de la pensée unique, les « abonnés au « Monde », pourront faire un détour…
Bâtie sur des grottes et dans un emplacement stratégique, Buda fut pendant trois siècles le bastion le plus avancé de la paix romaine contre les assauts des Barbares venus des terres slaves et même du lointain Iran. Territoire des Magyars, peuple turbulent venu du Nord, la Hongrie devient assez vite un royaume chrétien avec son premier roi, Istvan, fils de Geza, qui l’impose par l’épée et reçoit du Pape une couronne surmontée d’une croix qui restera longtemps le symbole du royaume. Mais arrivent bientôt les invasions tatares qui ravagent la ville et tout le pays alentour. Quand ceux-ci finissent par se retirer, le château royal est reconstruit par les Français (Angevins). Un peu plus tard, la ville tombe aux mains des Turcs de Soliman le magnifique qui la brûle et la ravage totalement. La Hongrie restera occupée par les Ottomans pendant 150 longues années. Grâce au sacrifice des Hongrois et à leur résistance acharnée, la Sublime Porte ne parviendra jamais à s’emparer de Vienne en dépit de toutes ses tentatives. Mais cet épisode terminé n’apportera pas encore la liberté au pays qui tombera ensuite sous la tutelle des Habsbourg jusqu’à la première guerre mondiale. La Hongrie subira une première révolution communiste, puis une occupation nazie pendant la seconde guerre mondiale et finalement une autre occupation, soviétique celle-là, qui durera quarante ans et verra en 1956 un soulèvement populaire qui sera réprimé de la plus cruelle manière. Il faudra attendre la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique pour que la ville et le pays retrouvent la liberté…
« Le roman de Budapest » est un ouvrage historique passionnant permettant au lecteur de faire un survol fort instructif de l’histoire de la Hongrie en prenant sa capitale comme base d’observation. Le lecteur découvrira que le destin de Budapest qui fut la réunion de deux villes (Buda, ville royale et Pest, ville plus populaire) fut particulièrement tragique. Placée en première ligne face à toutes les invasions, les habitants pourtant ouverts et tolérants, eurent beaucoup à souffrir de toutes sortes d’envahisseurs (Tatars, Turcs) aussi cruels que destructeurs. La ville et le pays furent également bien longtemps sous tutelle (autrichienne, allemande et russe) et sous influence française au XVIIIe siècle et anglaise au XIXe. Son architecture baroque et variée malgré toutes les destruction amenées par les guerres en témoigne. Au fil du temps, le récit vivant et agréable à lire de Combaz nous permet de faire plus ample connaissance de personnages comme Matyas Corvin, Istvan Széchenyi, Lajos Kossuth, François-Joseph, Sissi, Franz Liszt, Sandor Petofi, Tibor de Nagy, le cardinal Mindszenty longtemps prisonnier, Imre Nagy, Janos Kadar ou l’amiral Horthy qui marquèrent en bien ou en mal une Histoire tourmentée. Ouvrage aussi passionnant que le « Roman de Saint Pétersbourg », agrémenté de deux beaux cahiers d’illustrations et de photographies.
Christian Combaz vient d’un monde où l’on obéissait à ses parents, où l’on recherchait l’approbation des professeurs et où les bons élèves étaient enviés voire admirés. Puis est arrivé Mai 68 qui fut une véritable révolution culturelle avec ses « interdit d’interdire » et ses « plages sous les pavés ». On commença, sous couvert d’hédonisme et de libération des mœurs à déboulonner le patriarcat, à s’affranchir de toutes règles et contraintes. La famille en subi les conséquences : explosions du nombre de divorces, famille recomposées ou monoparentales. L’enfant devint une sorte de petit tyran domestique qui pouvait tout faire, n’ayant plus de garde-fou paternel le plus souvent. Il commença à exercer une violence de plus en plus inquiétante : agressions qui tournent au lynchage, « tournantes », pour ne pas dire viol en réunion, délinquance (deal de drogues, trafics divers et variés). Cette violence est attisée par les jeux vidéos de type « Kill them all ! », le cinéma (« Orange mécanique », « Mad Max », « Les valseuses »), la littérature (Stephen King) et tous les médias. Sans oublier que cette violence se retourne parfois contre ses auteurs sous forme d’auto-destruction, de suicides plus ou moins conscients : alcoolisme (pratique des « shots »), drogues (cannabis mais aussi héroïne, cocaïne, crack et extasy) voire rodéos urbains se terminant tragiquement.
« Enfants sans foi ni loi » est un essai sociologique et littéraire sur un phénomène social d’abord encouragé puis devenu au fil des années de plus en plus inquiétant. C’est quand on permet aux enfants de ne plus respecter les parents, les enseignants, et n’importe quelle autorité qu’en toute naïveté ils se transforment en loups plus ou moins dangereux et que le pire totalitarisme s’en vient. Le nazisme n’a pu croitre et embellir que grâce à la jeunesse, rappelle Combaz. Publié il y a plus de vingt ans, cet ouvrage fort bien écrit n’a pas pris une ride. Il semble même prémonitoire vu que la situation n’a fait qu’empirer avec le temps. L’analyse de l’auteur est fine, nuancée et difficilement contestable. Il ne s’agit pas vraiment d’un essai, car les anecdotes ne manquent pas et surtout on suit un certain Steve, prototype de délinquant élevé par une mère célibataire et persécuteur d’un vieux toubib à la retraite qui d’ailleurs l’avait mis au monde. C’est court, lucide, bien observé et non dépourvu d’un certain humour. Seule faiblesse : pas le moindre début de commencement d’une thérapie possible. Comment mettre un coup d’arrêt à cette machine infernale ? Comment éviter le bain de sang ? Comment retrouver une société apaisée, vivable où femmes, enfants et vieillards pourront sortir dans la rue sans avoir la peur au ventre ? Comment redonner des repères, une morale, des valeurs à tous ces « petits anges » ?
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