Prix Relay de la BD 2023"Magistralement mis en dessin par Titwane, cette fresque historique se doit d'être lue." DbD18 juillet 1936.Barcelone se prépare pour les Olympiades populaires, réponse pacifiste et antifasciste aux JO de Berlin.Mais l'ambiance n'est pas à la fête : l'armée nationaliste s'est soulevée contre la République.À 21 et 24 ans, Hans Namuth et Georg Reisner ignorent encore qu'ils ne sont qu'aux premières heures d'une longue guerre fratricide qu'ils vont couvrir, armés de leur seuls appareils photos.Habitués des reportages en immersion, Raynal Pellicer et Titwane livrent un portrait tout en humanité de deux photographes plongés dans la tourmente de la guerre d'Espagne. Un récit poignant aux accents tristement actuels.
Juillet 1936, des sportifs sont présents à Barcelone afin de participer aux Olympiades populaires. Ces jeux ont été organisés en réaction aux Jeux olympiques qui se tiendront à Berlin. Des photographes sont présents pour couvrir cet événement, et parmi eux Hans Namuth et Georg Reisner dépêchés par le magazine Vu.
En attendant le début des épreuves, les deux jeunes journalistes partent repérer la ville. Très rapidement, ils ressentent une tension certaine. Une tentative de soulèvement militaire vient de se produire à Melilla au Maroc, enclave sous protectorat espagnol. Depuis 1931 et l'avènement de la Seconde République, les heurts entre l’union de la gauche et les militaires alliés à la bourgeoisie sont légions. La violence est présente sous forme d’assassinats.
Dès le lendemain, la physionomie de Barcelone change avec l’érection de barricades derrière lesquelles se protègent les tireurs. Les Nationalistes s'emparent de Majorque où s’étaient précédemment réfugiés Hans et Georg pour fuir leur Allemagne natale désormais sous le joug nazi. À nouveau en exil, les deux jeunes photographes décident de partir pour aller au plus près des combats et informer le monde sur cette ombre noire qui menace de déferler sur toute l’Espagne.
Ils prennent la direction du sud de l’Espagne alors que les troupes franquistes cherchent à rejoindre Madrid. Ainsi, ils vont photographier les populations effrayées et chassées par les bombardements des avions italiens. Au mépris du danger, ils vont à la rencontre des troupes républicaines, en parcourant des centaines de kilomètres dans des paysages qui ressemblent dorénavant à de la désolation.
Avec cet album Photographes de guerre, on comprend assez facilement comment s’est déroulée la Guerre d’Espagne (juillet 36 - avril 39) et de façon très réaliste puisqu’à travers les yeux de deux photographes ayant véritablement existé. Le scénario de Raynal Pellicer est concret et explicite, tout comme les sont les dessins à qui Titwane a apporté un réalisme, mais surtout ce supplément d’âme en les effectuant à l’aquarelle.
Un très bel album pour décrire l’horreur de cette guerre civile à laquelle fit suite la dictature du général Franco.
10 avril 1941, Hans Namuth, photographe allemand, fuit l'Europe en guerre pour l'Amérique. Sur le bateau, il se souvient....
Son arrivée à Barcelone avec son ami et collègue Georg Reisner en juillet 1936 pour les Olympiades populaires. Eux qui ont fui l'Allemagne nazie dès 1933 voient l'Espagne basculer dans une guerre fratricide: l'armée nationaliste se soulève contre la République. Ils vont témoigner sans relâche photographier les combats, l'exil des civils au plus près de la ligne de front jusqu'au début de la seconde guerre et leur internement en France.
Raynal Pellicer et Titwane se retrouvent pour une nouvelle chronique historique vue par le prisme de 2 photographes au parcours singulier. En suivant leur travail de 1936 à 1940, ils parviennent à reconstituer la méconnue guerre d'Espagne et plus largement le basculement de l'Europe dans l'horreur fasciste.
Titwane réalise un travail graphique remarquable dans ce qui ressemble à des carnets de reportage de guerre. C'est beau, vivant, les mises en page sont variées et rendent la lecture très agréable et facile.
Très documenté, ce très beau livre est un témoignage captivant de la vie de 2 photographes que je ne connaissais pas. Je regrette d'ailleurs l'absence de photos dans l'album....N'hésitez pas à aller voir leur travail sur icp.org notamment.
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