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« Moi je crois que plus on s'abîme, plus on est beau ».Le drame et la poésie s'invitent naturellement quand est évoquée la figure de cet acteur culte du cinéma français décédé à 35 ans après avoir joué dans 37 films et 27 pièces de théâtre. Un après-midi d'été de l'année 1982, chez lui face à un miroir, il se saisit de son fusil .22 Long Rifle, l'enfonce dans sa bouche et tire. Patrick Dewaere incarne l'idée de l'artiste écorché vif, dévoré par une existence intense et instable. De son enfance complexe et douloureuse, à son ascension en tant qu'acteur en passant par ses rencontres, ses amours et sa mort, ces pages content son histoire. C'est aussi un "voyage"parfois à la limite du fantastique, hanté par la fureur et la mélancolie.
Des traits dessinés qui rappellent le visage de l'acteur, qui nous emportent dans sa courte vie bien remplie de cinéma et de théâtre depuis sa tendre enfance.
De ses parents dont il peine à démêler qui est vraiment qui (son père), à ses multiples partenaires féminines dans sa vie privée, à ses rôles si proches de sa sensibilité, on devine un homme blessé qui se cherche mais se détruit peu à peu et fini par le faire pour de bon.
L'acteur ne refuse pas les rôles difficiles mais lorsqu'il revient à la vie réelle, celle-ci lui est insoutenable, son esprit rebelle est toujours à l'affut! C'est grâce aux substances illicites ou pas qu'il peut tenir le coup. Son enfance violée y a été certainement pour beaucoup dans son abandon de la vie, en pleines répétitons d'un beau film qui se fera sans lui. J'ai un peu moins apprécié les toutes dernières pages plus oniriques car pour moi elles s'éloignaient de la réalité, elles soulignent toutefois le manque de cet acteur pour les cinéhpiles.
Un samedi à @cosmopoliteangouleme, une rencontre, une dédicace et me voilà plongé dans un album que je n’aurais pas cru dévoré avec autant d’attention… Patrick Dewaere pour moi c’est surtout des souvenirs de films avec mes parents devant la télé… Je découvre un homme touchant, torturé, abîmé par des blessures profondes, un acteur qui a envie d’exister, de jouer, d’être reconnu dans l’ombre du grand Depardieu.
Le scénario est habile, il ne se contente pas de tracer la voie chronologique de sa vie, c’est Patrick lui-même qui à la première personne nous raconte ses errances et ses joies par des flash-backs bien placés. La mélancolie habite les pages, le dessin de Maran est doux, tendre, poétique, il accompagne la vie de Dewaere avec un une bienveillance protectrice. Je salue son talent ici dans ce premier album et j’attends la suite avec impatience !
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