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Qui est vraiment Judy Desforêt ? Une jeune femme assiégée par la paranoïa et des hallucinations telles qu'elle en a perdu la raison jusqu'à vouloir se tuer ? Un esprit troublé qui aspire aujourd'hui à guérir et démarrer une nouvelle vie ? Est-elle victime d'un vaste complot ou bien une manipulatrice au discernement hors pair ?
Qu'est-ce qui a pu pousser Lisa, psychiatre renommée, à baisser sa garde face à cette patiente délirante ? Aurait-elle manqué d'objectivité et de professionnalisme ? Épuisée par le bébé de Judy dont elle est devenue la tutrice légale, Lisa n'a plus aucune certitude sur ses conclusions et bascule dans la culpabilité.
Tandis que l'enquête sur l'agression de Judy piétine, apparaît subitement à Viryez un certain Alwyn Andrews. Le jeune homme correspond en tout point à la description qu'a donnée Judy de l'ami imaginaire qui la suit depuis sa petite enfance. Il dit la connaître, être amoureux d'elle, vouloir la revoir... Mais de nombreux doutes planent à son sujet, faisant de lui un suspect idéal.
Qu'est-il vraiment arrivé à Judy et qui faut-il croire ?
Où s'arrête l'hallucination et où commence la réalité ?
Le premier tome de Paranoïa avait été une lecture plutôt chouette, l’occasion de découvrir une jeune plume francophone. Je pensais qu’il s’agissait d’un one-shot et sa fin (ouverte) me convenait très bien telle quelle. Ma surprise était donc totale lorsque j’ai découvert qu’une suite allait sortir. Poussée par la curiosité, je me suis dit qu’il fallait tenter. Malheureusement, je n’ai pas su m’immerger dans ce tome 2 autant que je l’espérais.
Nous retrouvons une Judy plus paranoïaque que jamais. Ses visions ont disparu maintenant qu’Alwyn l’a abandonnée. Après avoir accouché, elle a confié son bébé à Lisa qui l’a prénommé Will. Le docteur Rivière, son nouveau psychiatre, tente de comprendre ce qui lui est arrivé, en démêlant le vrai du faux, l’impression de la réalité. Judy est-elle réellement folle ? Ou bien ses visions et son histoire avec Alwyn ne sont en réalité que les fruits d’un phénomène paranormal ? Miroir répond à toutes ces questions.
Je ne vais pas tourner autour du pot : j’ai eu des difficultés à comprendre ce tome. Et s’il y a bien quelque chose que je ne supporte pas dans les suites de saga, c’est de manquer de repères d’entrée de jeu. Je ne gardais presque aucun souvenir de Paranoïa et Melissa Bellevigne reste nébuleuse tout le long de son roman. J'avais beau aller de l'avant et m’accrocher tant bien que mal, il subsistait un certain doute dans mon esprit. Il me manquait certaines pièces oubliées pour réussir à reconstituer les événements précédents dans leur entièreté. Et ne pas pouvoir le faire, c’est assez frustrant.
Malheureusement, ce n’est pas tout, l’auteur nous jette dans le bain sans bouée ni brassards et nous regarde lentement nous noyer dans une intrigue qui oscille entre surréalisme et flashs-back. C’est avant tout une affaire de goût, mais j’aurais préféré être accompagnée, parce qu’il m’a fallu un moment avant de trouver mes marques (et encore, je les perdais très souvent tout au long de ma lecture).
Je me suis surprise à décrocher à plusieurs reprises, tout simplement parce que j'ignorais où l'auteur souhaitait en venir. À force de ne pas comprendre, j'ai fini par me demander si je n'étais pas tout simplement stupide…
Deux choses m’ont poussée à poursuivre ma lecture. D’abord, l’envie de savoir, de comprendre. Le fait que le pseudo passé et le présent se mêlent, ça a quelque chose de très intriguant et ça a réveillé ma curiosité maladive. L’autre raison est que la plume de l’auteur est dotée d’un grand potentiel. Elle est crédible, bien maîtrisée et pas dénuée d’une certaine élégance. Melissa Bellevigne a « un petit quelque chose », c’est indéniable. On sent qu’elle a pris de l’assurance dans la rédaction de ce deuxième tome, et c’est plaisant à constater.
« La vie ne m'avait pas fait de cadeau, elle m'avait juste laissée me débattre dans les eaux tumultueuses d'un monde trop hostile à ma présence. »
Malheureusement, ça n’a pas suffi, surtout dans les flash-back lorsqu’il est question d’une romance. Entendons-nous bien, j’adore la romance, je la dévore ! Mais ici, elle était un peu trop niaise, avec des dialogues capilotractés et un effet « hollywoodien » assez marqué. Pourtant, j’ai bien aimé les personnages qui s’avèrent bourrés de sensibilité, même si parfois ils tombent trop facilement dans la caricature et les délires de persécution. La romance, elle, m’a laissée de marbre.
Melissa Bellevigne prend également des raccourcis dangereux en parlant de folie lorsqu'il s'agit seulement d'un ami imaginaire qu'un enfant se figure. Entre autres choses. L'aspect psychopathologique est encore bancal et manque d'approfondissements. On est bien trop souvent sur des tournures évitantes avec la prolifération de termes médicaux très pompeux pour cacher quelque chose qui n'a aucune consistance. Dommage.
La fin est intéressante, mais tout a été cousu au gros fil une bonne partie du récit, si bien que je suis restée assez mitigée. L'idée a du potentiel, mais manque de crédibilité pour qu'on y croie entièrement. Même si j’ai apprécié la tournure que cela a pris et qui, d’une certaine manière, lève le voile sur une bonne partie de nos interrogations. En revanche, l’épilogue vient une nouvelle fois balayer nos certitudes et m’a une fois encore donné l’impression d’être une imbécile, puisque je ne l’ai pas compris. Tout porte à croire que Melissa Bellevigne s’offre la possibilité d’enquiller avec un troisième tome. S’il y a une suite, je ne pense pas que je la lirai.
En résumé, Miroir est une suite que je parviens pas encore à définir. Le fait de ne pas comprendre la majorité de ma lecture m’a laissée frustrée et sur les genoux. Pour moi, il s’agit d’un roman aux allures de pièce rapportée, un poil psychédélique, que j’ai du mal à évaluer. Le fond reste intéressant et j’ai apprécié qu’une grande partie des questions que je me posais trouve des réponses.
Ma chronique : https://april-the-seven.weebly.com/fantastique/paranoia-melissa-bellevigne
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