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« Demain, gare de Lyon, départ à 9h37. T'es contente ? Je ne savais pas si j'étais contente ou pas. Je trouvais que tout allait trop vite. Je ne pourrais dire au revoir à personne, ne pourrais me réjouir quelques jours auparavant à l'idée du départ. Pourtant, j'ai répondu Oui. Parce que je sentais, peut-être pour la première fois, que ma mère n'était pas prête à écouter mes états d'âme. Papa, il est au courant ? Laisse ton père où il est. Il verrait d'un mauvais oeil que je te fasse rater les derniers jours de classe. Il me ferait la morale, et la morale, je n'aime pas ça. » Cet été-là, Agathe le passe échouée sur une plage de la Côte d'Azur au côté d'une mère dont la folle excentricité l'inquiète. Cette dernière la presse de grandir vite et la petite fille devine qu'elle a quelque chose d'urgent à lui dire. Mais quoi ? Emportée dans le sillage de cette mère-poisson, ce n'est que des années plus tard, en déroulant le souvenir à vif de ces jours pleins de bruit et de fureur, qu'elle le découvrira enfin.
C'est l'histoire d'Agathe et de l'été de ses 11 ans ; Été qui laisse deviner ce qu'est d'avoir une mère qui vous aime tellement, à vous étouffer, à cogner pour vous défendre mais qui en une demi-seconde devient méchante, vous isole, vous humilie et vous laisse sur le bord de la route.
Il y a du Rien ne s'oppose à la nuit ou En attendant Bojangles dans ce récit mais en plus triste.
Tout au long de la lecture, j'ai eu envie de sauver Agathe, de lui dire de s'échapper, de fuir un mère si toxique mais une mère malgré tout.
Même si on sait bien bien que son comportement s'explique certainement par de la bipolarité, par une attirance un peu trop marquée pour le champagne et par le besoin d'être aimée, on a du mal à éprouver de l'attachement ou même seulement lui trouver des excuses tant on souffre pour Agathe.
Il ne faut pas avoir un petit moral en commençant cette lecture un peu pesante.
« Je n’étais ni heureuse ni fière. Tous les plats que j’avais confectionnés, je les avais inventés pour toi, pour t’offrir quelque chose de moi puisque je me sentais incapable de te donner la sécurité, le confort, la force, l’efficacité. L’amour, je le faisais bouillir, il glissait dans les sauces, se faufilait dans les crèmes, arrosait tes desserts préférés. J’ai toujours eu horreur de cuisiner et je me suis fait violence pour te nourrir correctement à défaut de t’élever de façon convenable »
La relation mère/fille ne peut avoir rien d’évident, c’est ce qu’a voulu nous transmettre l’autrice.
Quand la folie guette, les blessures ne sont pas loin.
Le livre est assez angoissant, on se demande comment une mère peut agir, traiter sa propre fille comme elle le fait.
Malgré l’absence de son père, parti refaire sa vie à New York, Agathe, onze ans, menait jusqu’ici une existence sereine, solidement ancrée sur l’amour fusionnel de sa mère. Mais voilà que, soudain, tout déraille. C‘est d’abord un départ précipité en vacances, avant la fin de l’année scolaire, destination la Côte d’Azur, là où précisément a grandi cette mère devenue subitement si agitée et si imprévisible qu’Agathe ne la reconnaît plus. Pour la fillette, le séjour tourne au cauchemar. Car, en plus de ses nouveaux comportements inquiétants, excentriques et incompréhensibles, sa mère, soufflant le chaud et le froid sans répit, s’est mise à faire preuve à son égard d’une méchanceté à couper le souffle.
Il y avait bien eu des signaux faibles, décelables a posteriori, de la fragilité d’Alice, trop inquiète et appliquée dans son rôle maternel, elle qui n’avait pas eu de modèle entre un père inconnu, une mère morte en couches, et une grand-mère sans amour contrainte de l’élever. Sans doute que tout aurait pu continuer sans accroc, si un abandon supplémentaire, celui du divorce, n’était venu saper un peu plus le vulnérable équilibre de cette femme écorchée vive. En tout cas, tout se passe comme si le retour d’Alice en terre natale ressemblait à une régression dans l’enfance, un pèlerinage destiné à lui rappeler combien elle a toujours été indigne d’amour. Et d’ailleurs, elle qui n’a jamais su se faire aimer, comment pourrait-elle mériter l’affection de sa fille ? Celle-ci ne voit-elle donc pas comme sa mère est mauvaise et minable ? Faut-il lui ouvrir les yeux, méchanceté après méchanceté ?
Pour Agathe, bien sûr, les névroses maternelles restent totalement incompréhensibles, et, entre révolte et soif d’affection, l’enfant est prête à tout pour retrouver l’amour de sa mère. Plus celle-ci régresse vers ses blessures d’enfance, plus la fillette se retrouve propulsée dans des responsabilités d’adulte, dans une sorte d’inversion des rôles dont on pressent bien qu’il n’en sortira rien de bon. Autour de ce duo chaotique de « je t’aime, moi non plus », gravitent avant tout les fantômes des absents, père, mari, mère et grand-mère, et une poignée de témoins ahuris et impuissants, qui ne pourront que constater l’effrayante et déconcertante auto-destruction de cette mère, sous le regard de sa fille.
D'emblée saisi d’inquiétude, le lecteur, souvent heurté par la cruauté d’Alice, ne peut que compatir au très juste et touchant personnage d’Agathe, par les yeux de qui se déroule toute la narration. Croquée dans ses complexités et ses déséquilibres, la mère demeure déconcertante, provocant même un sentiment de malaise. Fusionnelle ou cruelle, elle inquiète plus qu’elle n’émeut, pour s’avérer infiniment toxique. L’on ressort de cette lecture troublé et dérangé, la tête pleine de questions et de craintes quant à l’avenir d’Agathe : sera-t-elle victime à son tour du terrible héritage des femmes de sa famille ?
Etrange histoire, malaisante, dont je ne sais trop que penser… Je n’ai pas vraiment aimé mais pas détesté non plus. Je me suis laissée portée par cette relation mère fille toxique, pensant que l’auteure apporterait des réponses à la fin, mais non.
On a donc le récit d’une mère, Alice, qui emmène sa fille de 11 ans, Agathe, en vacances, une semaine avant la fin de l’année scolaire. On découvre rapidement que quelque chose ne va pas du tout.
Cette mère si aimante, qui couvre sa fille d’attentions et de baisers change du tout au tout dans les minutes suivantes en ayant des comportements odieux ou cruels envers elle. Alice passe de l’euphorie à la dépression, de l’amour à la méchanceté, tout est excessif.
La pauvre Agathe ne sait plus que penser, elle aime sa mère à en mourir et la déteste jusqu’à avoir envie à un moment donné de la pousser dans le vide.
Agathe souffre, Agathe pleure, Agathe a peur, Agathe veut sa mère et ne la veut plus, elle veut retrouver son père parti vivre aux Etats-Unis et puis change d’avis, Agathe est perdue, allant même jusqu’à risquer sa propre vie.
Malheureuse, Alice l’est c’est sûr mais cela ne justifie pas son attitude envers sa fille. Bipolaire ? Maladie au niveau du cerveau ? Folie ?
Le livre se ponctuera sur une fin tragique mais sans donner de réponse.
Il est rare qu'un livre me fasse un tel effet. On était des poissons est un livre d'une remarquable puissance, un huis clos qui explore la complexité du lien maternel entre une femme bipolaire et sa fille. Une relation aussi fusionnelle que toxique. Une mère aussi aimante que maltraitante, une mère fragile psychologiquement, névrosée. Une mère qui s'en prend à son petit macaroni, sa petite salamandre, sa petite fille. C'est simple, ce roman est si poisseux, cette mère si instable, qu'il m'a gênée. J'ai d'abord cru que je ne l'avais pas aimé. En fait, ce n'est pas On était des poissons que je n'ai pas aimé, c'est cette mère. J'ai souffert pour cette petite Agathe. Comme elle, j'ai été noyée. Comme elle, je ne savais pas si cette mère lui vouait un amour infini ou si au contraire elle faisait tout pour se faire désaimer de sa fille. Comme elle, je guettais les signes annonciateurs de changement d'humeur. C'était insoutenable. Mais mon désir de comprendre m'a empêchée de refermer ce roman. Et quand la dernière page fut tournée, cette mère, Alice dans sa robe rouge, m'a poursuivie.
On n'était des poissons est un roman sous tension que l'on aimerait tenir à distance mais qui une fois commencé nous aimante. Et c'est là tout le talent de Nathalie Kuperman. Son écriture est à la fois puissante et fluide, la psychologie de ses personnages si fine et profonde, qu'inévitablement le lecteur nage entre empathie et colère. Chapeau bas, Madame, vous m'avez bien eue !
Enfin, à toutes celles et ceux qui verraient une similitude entre On était des poissons et Fugitive parce que reine de Violaine Huisman, je répondrai que s’il est vrai que dans ces deux romans les mères sont psychologiquement fragiles, au moins dans le second elle est drôle, tellement romanesque et fantasque que sa fragilité en est touchante, alors que dans On était des poissons cette mère est vraiment toxique. Allez, Maillot de bain ! comme dirait Alice, lisez On était des poissons et laissez vous porter par ces rouleaux émotionnels.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/03/mon-avis-sur-on-etait-des-poissons-de.html
Agathe, 11 ans, part soudainement avec Alice sa mère dans le sud de la France là où celle-ci a des souvenirs.
Alice mère excentrique et défaillante fera grandir sa fille rapidement dans une atmosphère cruelle et toxique. L’attente, l’espoir, l’angoisse sont présents à chaque instant.
L’amour fou, exclusif d’Alice envers sa fille se côtoie et se croise avec la haine.
C’est seule qu’Alice doit se construire et grandir avec cette mère instable et pourtant aimante.
La solitude et le combat de cette petite fille m’a touchée en plein cœur
Une écriture avec des mot ciselés avec une épée et qui font mouche
Quel destin et quelle vie que celle d'Agathe qui du haut de ses 11 ans narre les dernières vacances passées aux côtés de sa mère. Une femme fantasque, hors norme, certainement atteinte psychologiquement...Une mère qui s'adresse à sa fille avec des expressions et des surnoms dignes de livres de contes ! Une mère qui a souffert dans son enfance et dont le comportement oscille entre épisodes affectueux et aussitôt brutaux...C'est écrit et décrit avec beaucoup d'émotion mais également de force dont fait preuve la jeune enfant. C'est quoi une vie normale dans un contexte pareil ? Avec un père absent parti en Amérique et face à une mère qui parfois n'a plus pieds dans la réalité Agathe avance et ne sait parfois plus que penser de ce que sa mère lui fait vivre durant leurs vacances au Lavandou. Un roman à ne pas manquer !
Ce récit, par la voix de l’enfant, c’est celui des souvenirs des derniers jours d’Agathe à Saint Clair auprès de sa mère Alice, une mère fantasque, « embarrassante mère, une reine, une folle, une sauvage. » Une petite fille qui pressent que s’amorce le « commencement d’un processus inéluctable » mais qui ne comprend pas. Agathe ne comprend pas sa mère, ne sait pas si elle aime cette mère ou si elle la déteste. Elle est en quête d’un amour maternel perdu. Agathe complexe devant la beauté de sa mère qui la complexe. Une mère qui fait tout pour que sa fille de détache d’elle et grandisse vite. Une mère névrosée qui maltraite sa fille, qui souffle le chaud et le froid, qui disparait pendant des heures laissant sa petite fille désemparée et en proie à toutes les interrogations. Une mère qui veut qu’elle s’habitue à son absence. Tout ce livre est une sorte de « je t’aime, moi non plus ». Il y est question de filiation, de manque d’amour maternel. Alice, privée de sa mère Ariane dès la naissance, a été élevée par sa grand-mère Augustine, qu’elle décrit comme une vieille sadique. C’est un beau roman immensément triste. La plume de Nathalie Kuperman, est comme à son habitude, belle et poétique.
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