Dans "Je suis le genre de fille", Nathalie Kuperman nous plonge dans le quotidien d'une femme rongée par la culpabilité...
Dans "Je suis le genre de fille", Nathalie Kuperman nous plonge dans le quotidien d'une femme rongée par la culpabilité...
C'est l'histoire d'Agathe et de l'été de ses 11 ans ; Été qui laisse deviner ce qu'est d'avoir une mère qui vous aime tellement, à vous étouffer, à cogner pour vous défendre mais qui en une demi-seconde devient méchante, vous isole, vous humilie et vous laisse sur le bord de la route.
Il y a du Rien ne s'oppose à la nuit ou En attendant Bojangles dans ce récit mais en plus triste.
Tout au long de la lecture, j'ai eu envie de sauver Agathe, de lui dire de s'échapper, de fuir un mère si toxique mais une mère malgré tout.
Même si on sait bien bien que son comportement s'explique certainement par de la bipolarité, par une attirance un peu trop marquée pour le champagne et par le besoin d'être aimée, on a du mal à éprouver de l'attachement ou même seulement lui trouver des excuses tant on souffre pour Agathe.
Il ne faut pas avoir un petit moral en commençant cette lecture un peu pesante.
« Je n’étais ni heureuse ni fière. Tous les plats que j’avais confectionnés, je les avais inventés pour toi, pour t’offrir quelque chose de moi puisque je me sentais incapable de te donner la sécurité, le confort, la force, l’efficacité. L’amour, je le faisais bouillir, il glissait dans les sauces, se faufilait dans les crèmes, arrosait tes desserts préférés. J’ai toujours eu horreur de cuisiner et je me suis fait violence pour te nourrir correctement à défaut de t’élever de façon convenable »
La relation mère/fille ne peut avoir rien d’évident, c’est ce qu’a voulu nous transmettre l’autrice.
Quand la folie guette, les blessures ne sont pas loin.
Le livre est assez angoissant, on se demande comment une mère peut agir, traiter sa propre fille comme elle le fait.
Malgré l’absence de son père, parti refaire sa vie à New York, Agathe, onze ans, menait jusqu’ici une existence sereine, solidement ancrée sur l’amour fusionnel de sa mère. Mais voilà que, soudain, tout déraille. C‘est d’abord un départ précipité en vacances, avant la fin de l’année scolaire, destination la Côte d’Azur, là où précisément a grandi cette mère devenue subitement si agitée et si imprévisible qu’Agathe ne la reconnaît plus. Pour la fillette, le séjour tourne au cauchemar. Car, en plus de ses nouveaux comportements inquiétants, excentriques et incompréhensibles, sa mère, soufflant le chaud et le froid sans répit, s’est mise à faire preuve à son égard d’une méchanceté à couper le souffle.
Il y avait bien eu des signaux faibles, décelables a posteriori, de la fragilité d’Alice, trop inquiète et appliquée dans son rôle maternel, elle qui n’avait pas eu de modèle entre un père inconnu, une mère morte en couches, et une grand-mère sans amour contrainte de l’élever. Sans doute que tout aurait pu continuer sans accroc, si un abandon supplémentaire, celui du divorce, n’était venu saper un peu plus le vulnérable équilibre de cette femme écorchée vive. En tout cas, tout se passe comme si le retour d’Alice en terre natale ressemblait à une régression dans l’enfance, un pèlerinage destiné à lui rappeler combien elle a toujours été indigne d’amour. Et d’ailleurs, elle qui n’a jamais su se faire aimer, comment pourrait-elle mériter l’affection de sa fille ? Celle-ci ne voit-elle donc pas comme sa mère est mauvaise et minable ? Faut-il lui ouvrir les yeux, méchanceté après méchanceté ?
Pour Agathe, bien sûr, les névroses maternelles restent totalement incompréhensibles, et, entre révolte et soif d’affection, l’enfant est prête à tout pour retrouver l’amour de sa mère. Plus celle-ci régresse vers ses blessures d’enfance, plus la fillette se retrouve propulsée dans des responsabilités d’adulte, dans une sorte d’inversion des rôles dont on pressent bien qu’il n’en sortira rien de bon. Autour de ce duo chaotique de « je t’aime, moi non plus », gravitent avant tout les fantômes des absents, père, mari, mère et grand-mère, et une poignée de témoins ahuris et impuissants, qui ne pourront que constater l’effrayante et déconcertante auto-destruction de cette mère, sous le regard de sa fille.
D'emblée saisi d’inquiétude, le lecteur, souvent heurté par la cruauté d’Alice, ne peut que compatir au très juste et touchant personnage d’Agathe, par les yeux de qui se déroule toute la narration. Croquée dans ses complexités et ses déséquilibres, la mère demeure déconcertante, provocant même un sentiment de malaise. Fusionnelle ou cruelle, elle inquiète plus qu’elle n’émeut, pour s’avérer infiniment toxique. L’on ressort de cette lecture troublé et dérangé, la tête pleine de questions et de craintes quant à l’avenir d’Agathe : sera-t-elle victime à son tour du terrible héritage des femmes de sa famille ?
Etrange histoire, malaisante, dont je ne sais trop que penser… Je n’ai pas vraiment aimé mais pas détesté non plus. Je me suis laissée portée par cette relation mère fille toxique, pensant que l’auteure apporterait des réponses à la fin, mais non.
On a donc le récit d’une mère, Alice, qui emmène sa fille de 11 ans, Agathe, en vacances, une semaine avant la fin de l’année scolaire. On découvre rapidement que quelque chose ne va pas du tout.
Cette mère si aimante, qui couvre sa fille d’attentions et de baisers change du tout au tout dans les minutes suivantes en ayant des comportements odieux ou cruels envers elle. Alice passe de l’euphorie à la dépression, de l’amour à la méchanceté, tout est excessif.
La pauvre Agathe ne sait plus que penser, elle aime sa mère à en mourir et la déteste jusqu’à avoir envie à un moment donné de la pousser dans le vide.
Agathe souffre, Agathe pleure, Agathe a peur, Agathe veut sa mère et ne la veut plus, elle veut retrouver son père parti vivre aux Etats-Unis et puis change d’avis, Agathe est perdue, allant même jusqu’à risquer sa propre vie.
Malheureuse, Alice l’est c’est sûr mais cela ne justifie pas son attitude envers sa fille. Bipolaire ? Maladie au niveau du cerveau ? Folie ?
Le livre se ponctuera sur une fin tragique mais sans donner de réponse.
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