Benjamin Varenne, un beau gosse acteur raté ou plutôt qui n'a pas encore percé, enchaîne les castings foireux et les jobs alimentaires. Pendant la période des fêtes, il fait office de Père Noël au Printemps. Débarque une petite bombe aux longs cheveux, encadrée de deux gardes du corps. Elle minaude ouvertement et exige un selfie avec le Père Noël.
De fil en aiguille, le Père Noël se retrouve dans le lit de la belle, dans un luxueux appartement du XVIe, les gardes du corps sagement parqués dans le salon. Avant de s'endormir, la princesse le prévient : il doit mettre son réveil à 6 heures et disparaître. Manque de chance, le portable n'a plus de batterie. Et Benjamin émerge trop tard. Il tombe nez à nez avec une mamie revêche qui l'insulte dans une langue inconnue - genre pays de l'est- en le braquant avec un énorme pistolet. S'ensuit un règlement de comptes de gangsters et notre Père Noël, paniqué, n'a d'autre choix que de fuir. Car la mamie flingueuse est en fait la mère du petit ami officiel, un caïd albanais qui va tout faire pour se venger selon le principe albanais du kanun.
Benjamin, Ben pour les intimes, est un acteur en devenir – ou raté, c'est selon le degré d'optimisme. Au début du récit il met ses talents au service d'un grand magasin pour qui il endosse un costume de Père Noël. Ben est surtout un impénitent séducteur dont le charme opère avec succès auprès de ces dames. Lorsque Victoire entre dans son champ de vision, il ne peut s'empêcher de la draguer gentiment, malgré quelques expériences précédentes qui lui ont enseigné qu'il devait une partie de ses échecs dans la vie à la gent féminine. Ce qu'il ne sait pas en revanche, c'est qu'avec Victoire, les emmerdes pourraient dépasser des sommets himalayens.
Loin de moi l'idée de spolier les péripéties que va traverser Benjamin, mais je peux dire que j'ai beaucoup ri en les lisant, dès la scène d'introduction dans laquelle l'acteur en herbe essaye d'amuser un petit garçon – où petit con, c'est selon le degré de patience –, qui répond – ou pas – au prénom de Gabin.
Les personnages que croisent Ben au cours de l'histoire sont savoureux, particulièrement Marco, le garde du corps qui veille sur Victoire comme sur sa propre fille, et David, le seul face à qui Ben ne fait pas le poids en matière de pouvoir de séduction, ce qui l'agace prodigieusement. J'attribue également une mention spéciale à celui de la mère, avec qui Ben entretient une relation qui vaut des passages d'une grande force humoristique.
De l'action, une écriture à l'humour un brin caustique, un loser sympathique, font de ce roman qui ne se prend pas au sérieux, mais dans lequel le lecteur pourra tout de même apprendre ce qu'est le « Kanun », un bon très moment de détente.
Une vraie belle découverte que cet auteur, plus porté habituellement sur la « fantasy », mais qui a eu la bonne idée d'écrire une suite des aventures drolatiques de Benjamin que je vais m'empresser de découvrir.
Ce roman est tout à fait de saison, surtout si vous voulez lire un livre ambiance Noël mais pas sirupeux ! Notre pauvre Benjamin va mettre le doigt dans un engrenage infernal et en même temps, il l’a bien cherché. Il enchaîne les situations cocasses et les plans craignos sans prendre de répit et nous non plus. Entre la minette imprévisible et capricieuse, le garde du corps revêche et le copain geek, les personnages sont bien trouvés et bien campés. Gabriel Katz se joue des codes du polar avec une intrigue mêlant mafia albanaise, services secrets et exotisme… L’humour est bien présent et cela ne se fait pas au détriment de l’histoire qui reste dynamique et très rythmée. Les rebondissements s’enchaînent très vite sans que cela paraisse tiré par les cheveux pour le lecteur. Le dosage est très bien trouvé.
Changement de genre donc pour Gabriel Katz avec ce premier polar enlevé et décalé. Je me suis beaucoup amusée à le lire et avec l’approche des fêtes, cela donne en plus un petit avant-goût de Noël funky ! Décidément, le Père Noël est toujours plein de surprises…
https://lecturesdemistinguette.wordpress.com/2016/12/23/noublie-pas-mon-petit-soulier-gabriel-katz/
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