L’interview de Luc Blanvillain, auteur de "Nos âmes seules" (Plon)
Au 13e étage d'une tour de la Défense, Clément, jeune ambitieux, tombe sur une drôle de fille. Ils nouent une relation inédite, un contrat faustien...
*** RENTRÉE LITTÉRAIRE 2015 *** Chez Vogal Software, société high-tech perchée au treizième étage de la tour Eole, à la Défense, Clément pilote habilement sa carrière.
Hyper adaptable, hyper connecté, il analyse, stocke, classe, utilise la moindre inflexion qui finit toujours par trahir ses rivaux. Sa compagne, Myriam, constitue sa meilleure alliée dans le jeu du pouvoir.
Mais le monde ne perd pas si facilement de son épaisseur. La vie s'impose, complexe, visqueuse. Elle freine ses gestes, envahit ses pensées, lui fait rencontrer Meryl. Sensible, bizarre, abîmée, la jeune femme n'essaie pas de paraître normale. Sa puissance est incalculable.
Entre eux, une relation inédite se noue. Une nouvelle alliance est possible, un contrat faustien.
Clément y perdra-t-il sa liberté ?
L’interview de Luc Blanvillain, auteur de "Nos âmes seules" (Plon)
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« Nos âmes seules », la capacité littéraire de la prononciation du monde du travail dans sa plus vive démonstration.
Judicieux, sociologique, ce roman parfaitement réussi, pointe du doigt là où ça fait mal.
Clément est un homme jeune, dont le mimétisme est une force. Intuitif, malin, il travaille à La Défense dans une société high-teck pour l’enseigne Vogal Software.
Doué, habile, fin, il n’a pas besoin de jouer des coudes pour prouver ses compétences. Il maîtrise d’emblée les codes.
Il déambule dans cet espace moderne, affûté aux diktats financiers, maître des logiciels, à l’aise, visionnaire et intuitif. Il est un atout pour le dirigeant Cherkesly. Il vit avec Myriam, une jeune femme férue de décoration. Un couple conventionnel, sans remous, avec des habitudes de briefing pour aider Clément a évoluer encore plus vite. Ils se racontent. Lui, les évènements, les prouesses d’un quotidien entre baies vitrées, moquette feutrée, les spéculations, les petits travers de cette société emblématique. Ils sont soudés dans leurs confidences. Le travail est une ligne de conduite, leurs paroles et exclamations. Leur spartiate de 25 m² recueille leurs mots, plus rien de compte de plus pour Clément, juste embauché.
Lui, dont l’élégance est la bonté. Il ne regarde pas ses collègues comme des adversaires. Mais, il cherche en l’autre cette part manquante à son bien-être. Il n’est pas encore formaté. «Cherkesly préfère que les nouveaux venus ne prennent pas de congés. Louis le lui a confirmé. Myriam comprend, mais elle rêve d’une semaine avec lui, n’importe où. Elle rêve d’une vie avec lui. D’un enfant. Elle ne l’a jamais dit mais il devient de plus en plus difficile der détourner la conversation quand elle sinue vers ces sujets dangereux ».
Carriériste, on ressent pourtant, un masque prêt à tomber. Ce qui pourrait faire vaciller les murs porteurs. Il se sait vulnérable, éjectable dans cette bulle où il n’a pas la main. Son collègue « JJ » manque souvent. Sa jeune enfant est souvent malade. Garde alternée. Fragilisé, « JJ » est visé par la hiérarchie. D’autant plus que la nouvelle DRH est le prototype même d’un profil sans état d’âme.
Le récit a une belle part de soleil. Une proximité avec les sentiments. Les écueils des vies, ce qu’il faut cacher sous le tapis avant de franchir un bureau lumineux mais glacé. La sensibilité est enfouie, mais c’est sans compter sur le pouvoir de Luc Blanvillain qui observe ses protagonistes, et ouvre les tiroirs frénétiquement d’une histoire plausible.
Car oui, Clément quittera Myriam. Il ne veut pas d’enfant et pourtant, sa mélancolie est déjà une nostalgie, mais impalpable encore. Il est d’ombre et de lumière. Ses parents âgés se séparent. « Il suppose donc, sans se le rappeler clairement, que l’enfant qu’il était ne considérait pas l’existence comme allant de soi. Avait-il, comme aujourd’hui, une conscience excessive de la fragilité des choses ? Était-il soucieux ? Probablement ».
Il va rencontrer fortuitement la fille de Cherkesly. L’électrochoc des faiblesses, d’un libre-arbitre pour elle, névrosée, gamine et pourtant enjouée. Ils vont ressentir en gémellaire attitude, le pétillant de la spontanéité. Que va-t-il se passer ? Dans cette sphère où les rôles vont s’inverser ? La chute d’Icare ? « Nos âmes seules » est grave, car profondément humain. C’est le halo d’une idiosyncrasie où le pouvoir, le capitalisme, sont les cartes maîtresses. Il y a ces âmes seules, et des phrases belles à couper le souffle.
« -Du calme , petit. Je peux être aussi autre chose pour toi. Une magicienne, genre. J’ai des avis sur ta vie, je peux t’offrir un autre regard. Te faire plus de bien que tu ne l’imagines. T’emmener dans des coins où ni toi ni moi ne serions allés sans l’autre. On peut former une équipe pour rien. Tu n’as jamais pris au sérieux l’inutile ».
« … Deux personnes suffisent à former un petit troupeau. Le couple offre une grégarité liminaire tout à fait suffisante, plus légère pour les transhumances et non moins rassurante... ».
La quête de soi est une épreuve. « Nos âmes seules », la sincérité radicale. Se comprendre et se réconcilier à soi-même. Affronter les coups bas, les duperies, les faux-semblants qui ne sont que des mirages.
Ce très beau livre est un levier qui octroie la réponse.
Sommes-nous ce que nous sommes ?
Également en format poche dans la collection Les Nomades. Au doux prix de 9,60 €.
Publié par les majeures Éditions Quidam éditeur.
Dans la société high-tech où il est un jeune cadre prometteur, Clément n'envisage les rapports humains qu'au regard des bénéfices que sa carrière peut en tirer. Programmé pour réussir, il agit et réagit en parfaite machine à gagner : calculer, analyser, anticiper, contrôler sa vie professionnelle comme sa vie amoureuse avec Myriam, sa compagne. La rencontre imprévue avec l'énigmatique Meryl vient gripper ce mécanisme en y insérant l'infime grain de sable de la spontanéité.
La folie de la jeune fille dévie le parcours millimétré de Clément, de manière presque imperceptible tout d'abord jusqu'au chaos intégral. L'étrange relation qui se noue entre eux dérègle l'agencement high-tech, et aussi glacé que le papier des magazines dont Myriam s'inspire pour décorer leur appartement, d'une existence donnée (vendue ?) pour idéale.
Luc Blanvillain inscrit son récit dans un présent générateur d'angoisse et traduit finement la soudaine perméabilité de Clément aux autres et aux accrocs de la vie, sans émousser l'opacité du cheminement de son personnage. La focalisation fréquente sur les réflexions et les actes de Clément donne une sensation de vie intérieure isolée, empêchée en quelque sorte. De même que le titre du roman semble être en suspens, en attente, les personnages paraissent soumis à une sorte de sursis, alourdis par d'indéfinissables menaces. Comme sur un échiquier géant, ils sont enclos dans des cases et, si leur itinéraire les fait parfois entrer en collision, ils ne se frottent pas vraiment aux autres. Cette lecture a spontanément convoqué les images de "Playtime" de Jacques Tati.
Un roman exigeant plein de sinuosités qui résistent, qui questionnent, qui stimulent et qui donnent un reflet assez inquiétant du monde contemporain.
Clément, jeune cadre dynamique, voit sa carrière haut perchée, comme son bureau individuel au 13ème étage d'une tour de la Défense.
Myriam est sa compagne et alliée dans ce jeu du pouvoir du monde "moderne".
Méryl, fille du grand patron, va être un catalyseur mais dans quel sens?
La vie de Clément et Myriam se déroule comme sur les photos des magazines branchés, plus de visuel que de contenu. Un couple qui répond au codes sociaux sans lesquels ils penseraient n'être rien.
Le décor et les personnages sont plantés pour nous faire vivre ce conte d'aujourd'hui.
C'est un sujet difficile à aborder, le monde de l'entreprise; en effet l'esclavage moderne et consenti,le burn-out, le chômage fait que l'entreprise est à l'origine d'une spirale qui sent mauvais.
Clément est un jeune loup mais presque sans l'avoir voulu consciemment, plutôt comme une voie unique s'imposant naturellement à lui. La réussite est une évidence pour lui beaucoup plus accessible à son mode opératoire que de réussir sa vie tout simplement.
Que sait-il de la vie, lui l'enfant unique d'un couple sans histoire (sans histoire vraiment ? ) .La question, se l'est-il posée ?
Tout fonctionne encore mieux qu'il ne le souhaitait...
Cependant, dès les premières minutes de sa rencontre avec Meryl, la toile d'araignée se tisse autour de lui.
La fabrication d'une soie cribellée et peignée servant à la fois à protéger les pontes et à alerter en cas de prise d'une proie par les vibrations de cette belle et méticuleuse construction, fait que le lecteur est acteur.
L'écriture fluide, avec un vocabulaire choisi et riche, nous happe de la première à la dernière ligne.
Cette lecture me fait penser à deux références littéraires : "au bonheur des dames" de Zola pour l'analyse du phénomène sociologique et psychologique et pour l'appât de tout ce qui est moderne et déshumanisé au formidable livre de Georges Pérec "les choses".
Luc Blanvillain, rencontré chez Orange, est une belle personne, facile à aborder et qui échange réellement avec les lecteurs.
C'est son premier roman pour adulte, j'espère qu'il récidivera. Enfin moi je serai au rendez-vous.
"Nos âmes seules" est le premier roman pour adultes de Luc Blanvillain, écrivain spécialisé dans les romans jeunesse.
J'ai choisi de lire ce livre pour différentes raisons : le monde du travail dans lequel l'intrigue se situe, d'excellents retours des participantes de l'opération "68 premières fois" et sa jolie couverture qui attire bien le regard.
Clément travaille chez Vogal, une société située à la Défense, l'une des entreprises les plus en pointe dans le développement de logiciels. C'est une grande entreprise anonyme et inhumaine où tout sentiment est exclu.
Clément, jeune loup de 25 ans, fraichement diplômé d'une école de management et à l'ambition démesurée, se moule parfaitement dans ce monde de requins. En couple avec Myriam, ils forment une équipe d'associés plutôt qu'un couple.
Le propos essentiel du livre de Luc Blanvillain est de nous décrire par le menu ce monde impitoyable où tout comportement, toute parole est calculé.
Royaume du cynisme, de la manipulation où tout fonctionne par rumeurs, par dénonciations, par fuites d'informations, manigances et par alliances ou désalliances. "Chez Vogal, l'évaluation est permanente. 360°. Tout le monde contrôle tout le monde."
Clément rencontre Meryl, une jeune fille mal dans sa peau, étrange, abîmée, celle ci n'a jamais pu se remettre de la mort de sa mère survenue lorsqu'elle avait 10 ans. Clément découvre rapidement qu'il s'agit de la fille de son PDG, l'héritière donc...Ils vont vivre une étrange relation sous l’œil plus que bienveillant du père de Meryl qui compte sur Clément pour aider sa fille à se libérer de ses angoisses.
L'atmosphère du monde du travail dans ce type d'entreprise est très bien rendue, on ressent parfaitement l'ambiance tendue et suspicieuse, la solitude des uns et des autres. "Pénombre, silence et lenteur. Trois produits de luxe chez Vogal "
Cependant je n'ai pas complètement adhéré à l'histoire car j'ai parfois trouvé les personnages un peu trop caricaturaux et peu crédibles. Cela reste, malgré ce bémol, un premier roman très correct.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2015/12/nos-ames-seules-de-luc-blanvillain.html
Je ne dis pas que le livre est raté, mais certaines longueurs récurrentes et une fin prévisible (le dernier paragraphe est un peu trop à l’eau de rose à mon goût) ont gâché quelque peu mon plaisir de lecture et l’intérêt que j’aurais pu lui porter.
Dommage parce que la matière était bien là…
Ma chronique complète sur http://www.arthemiss.com/nos-ames-seules-de-luc-blanvillain/
L'histoire d'un jeune cadre, Clément, dont la compétence n'est déjà plus à prouver. Il est performant, une véritable machine à analyser et utiliser l'information, cela tombe bien il travaille dans une société informatique. Si sa vie professionnelle est sur une courbe ascendante, il se cherche encore une vie personnelle stable.
Apparait Meryl, une jeune femme en souffrance morale. Il sera pour elle un véritable stabilisateur, elle sera pour lui un élixir. Tout peut basculer, tout doit enfin basculer.
Les mots s'enchainent naturellement, le rythme est soutenu et le style est efficace. Une écriture intense, une histoire haletante. Ce roman contemporain est une véritable réussite.
Un roman saisissant, dans lequel on est immédiatement absorbé.
Le rythme et l'intrigue sont efficaces, et l'auteur nous livre une histoire originale qui évite de sombrer dans les écueils que je redoutais.
Une excellente surprise!
Ma critique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2015/10/nos-ames-seules-luc-blanvillain.html
Dès les premières pages, l’auteur nous place dans un climat mystérieux et cette pression va perdurer en balayant la cruelle rivalité du monde de l’entreprise, les difficultés de la vie de couple et l’atmosphère de la capitale.
Jeune, volontaire, doué d’une écoute hors du commun, Clément possède tout pour réussir chez Vogal Software, entreprise du riche Serge Cherkesly dont les bureaux sont situés à La Défense. Mais si il n’a aucun complexe à dénoncer les collègues, il garde tout de même le réflexe d’aider les autres, vague éducation de ses parents.
De toute façon dans cette entreprise qui pratique l’évaluation à 360°, chacun tente de s’attirer les attentions des chefs.
Sa rencontre avec Meryl, une jeune fille instable, obsédée par la possibilité de mourir en ingérant médicaments ou particules dangereuses, va lui offrir un autre regard sur la vie. « Et si elle donnait corps à un manque immense dont il n’avait pas conscience jusqu’ici? »
La vie de Clément, les bases de son équilibre volent en éclats. Est-il vraiment heureux avec Myriam, sa petite amie du moment qui voudrait s’installer, avoir un enfant? Un couple, des enfants, ce ne sont pas des projets qui aident son collègue JJ, divorcé avec une petite fille de cinq ans toujours malade, ou qui assurent une vie heureuse à ses parents.
Seul son projet professionnel semble le stimuler et les analyses froides et directes de Meryl le rassurer.
» De même qu’elle sait habiter le presque rien, elle possède l’art du premier degré. Elle sait rester en surface sans être superficielle, le délivre du poids des profondeurs. Chez Vogal, on écoute à peine les mots. »
Luc Blanvillain maîtrise parfaitement son intrigue et la déroule dans un style fluide et romanesque très agréable. Son analyse de l’entreprise, du monde moderne est perspicace. Clément illustre toute la complexité des jeunes cadres parisiens tiraillés entre la pression des objectifs d’entreprise et les aléas de la vie de couple. De plus, l’auteur parvient à captiver le lecteur, nous ferrant grâce une ambiance mystérieuse qui s’épaissit de plus en plus.
Un premier roman prometteur.
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Ravi de lire que tu as beaucoup aimé et cette belle chronique Chantal :)
Une très belle surprise de cette rentrée littéraire de Septembre ce bouquin.
J'espère aussi une belle récidive je serai aussi au rendez-vous