Du haut de ses 8 ans, la petite Claudia pose un regard très mature et sans tabous sur les adultes...
"Avant la dispute de mes parents, la dispute de ma mère et de ma tante, avant que Gonzalo n'arrive dans la famille, j'avais des certitudes. Les mamans avaient des enfants parce qu'elles le désiraient." 1983, Cali. Claudia, huit ans, adore sa mère, mais cet amour n'est pas réciproque. Sa mère n'aime pas non plus son mari plus âgé et déjà chauve. Elle qui rêvait d'une vie glamour... Mais un jour, sa belle-soeur lui présente sa nouvelle conquête, et la mère de Claudia en tombe immédiatement amoureuse.
Sous les yeux de l'enfant, elle va entamer une relation cachée, vivre un amour impossible, puis sombrer. Pris de pitié, son mari lui loue une maison haut perchée dans les montagnes pour qu'elle se repose. Mais ce changement de décor pourra-t-il la sauver de son agonie?
Un roman déchirant dont l'unique narratrice est une petite fille désarmée face à la tristesse de sa mère. Le portrait d'une famille fissurée de l'intérieur, mêlé à un décor foudroyant où les précipices sont omniprésents. Une lecture terriblement marquante.
Du haut de ses 8 ans, la petite Claudia pose un regard très mature et sans tabous sur les adultes...
Je découvre ce roman en ayant participé à un jeu concours sur lecteurs.com. Le résumé m'a intéressé tout de suite.
J'ai trouvé cette histoire de famille bien triste et cette petite fille très touchante. Malheureusement elle est parachutée dans le monde des adultes bien trop vite.
Claudia (la fille) porte le même prénom que sa mère, je me suis dit que la maman devait vouloir rester encore une enfant en voulant appeler sa fille comme elle. D'ailleurs on découvre au début du roman, la vie compliquée de cette maman, qui va marquer le reste de sa vie. Une mère qui ne l'a pas désirée et qui laisse le personnel de maison s'occuper d'elle. Peut-être le problème de Claudia (maman) vient de là. Cette maman qui n'aime pas son mari et qui rêve d'une vie plus glamour.
Claudia (maman) n'aime pas non plus sa fille. Elle ne s'occupe pas beaucoup plus d'elle et la délaisse pour ses magasines peoples. Claudia (fille) qui adore sa maman ressent ce rejet et en souffre. Jusqu'au jour ou Claudia (maman) tombe amoureuse d'un homme et sombre encore plus dans la dépression quand celui-ci la quitte.
C'est la descente aux enfers pour cette maman. Et celle qui voit tout c'est Claudia (fille). Elle voit sa maman perdre goût à tout ce qu'elle aimait avant. Cette maman qu'elle aime, lui fait également peur en parlant de ses idoles féminines qui sont décédées ou de sa meilleure amie qui c'est suicidée. Toutes ces morts inquiète Claudia (fille). Et si son papa mourrait dans un accident de voiture !? ; et si sa maman se suicidait !? Claudia n'est pas aveugle, à force de côtoyer les adultes et d'entendre leurs soucis. Claudia (fille) entend et comprend tout, elle est très intelligente pour son âge et ne cesse de s'inquiéter pour ses parents.
L'auteur nous montre les dégâts de la dépression tant du côté de la personne malade que des personnes qui subissent les conséquences de la dépression. En l’occurrence là, c'est une jeune fille de 8 ans obligé de grandir trop vite.
Cette maman ne se rend pas compte des dégâts qu'elle cause sur sa fille. Sa douleur est trop grande pour se rendre compte de quoi que ce soit. Et cette petite fille comprend trop vite ce qu'est la mort, le suicide. Elle se rend compte de la situation et ne peut rien faire. C'est horrible de penser aux conséquences psychologiques quand elle sera plus grande. Cette maman va t'elle reproduire sur sa fille ce que sa propre mère a fait sur elle !
J'ai énormément apprécié la lecture de ce roman. L'auteur nous décrit parfaitement la situation et avance tout doucement vers le pire de la dépression, là ou il sera difficile de remonter la pente. Une belle écriture et un beau roman très touchant.
Je remercie les éditions J'ai Lu et Lecteurs.com pour ce magnifique roman.
C'est sous la focalisation de Claudia, petite fille de huit ans, que la narration se déroule : la fillette est prise en étau dans un couple, celui de ses parents, Claudia et Jorge, qui ne fonctionne plus, et qui n'a d'ailleurs jamais fonctionné.Jorge est directeur de supermarché, il travaille beaucoup, la mère est à la maison, ne s'occupant que d'elle-même, les soins de la fillette étant dévolus à la servante de la maisonnée. Le malaise est palpable, Claudia n'aborde jamais de front les méandres qui la sépare de sa mère et de son père, qui sépare les deux adultes, elle les aborde et décrit pourtant avec une sensibilité qu'est celle d'une fille de huit ans, médiatrice malgré elle de deux individus qui cohabitent tant bien que mal, et qui cherche de l'affection là où elle peut. Le malaise est prégnant dans la répétition du prénom, de la mère Claudia à la fille prénommée de la même façon, de la trop grande projection que la mère a d'emblée investi sa fille, qu'elle voudrait, sinon un double d'elle-même, du moins la tentation de vivre une autre existence.
Un couple qui n'avait rien pour fonctionner, une mère dépressive au fond de son lit, incapable de fournir amour et attention à sa fille, qui grandit sous notre œil de lecteur, en observant les failles de chacun de ses parents, de leur personnalité, leur passé et leur couple, qui ont grandies pour en devenir de véritables abîmes insondables, que rien ne peut plus combler, encore moins l'enfant qui va se découvrir ses propres failles. Claudia a tout juste l'âge de comprendre tous les non-dits qui entachent les vies des protagonistes, de palper les malaises qui flottent autour de cette drôle de famille qu'ils forment avec la tante Amelia, sœur du père, héritages d'un passé dont les conséquences sont radioactives sur leur vie présente.
Témoin omnisciente des fêlures de sa mère, qui succombe à un amour aussi fulgurant qu'éphémère, témoin des absences indifférentes de son père, d'une tante qui ne cache pas son mépris envers sa belle-sœur, le récit interne de Claudia tente de donner du sens aux actions des adultes, sa personne crée une unité bien pâle et superficielle entre des personnes qui se retrouvent unis que pour cette jeune Claudia. Claudia unit les gens, c'est elle le pilier indéfectible qui maintient tout le monde debout. Sa voix d'enfant allège le récit du ton dramatique de l'adultère, sa découverte, des trahisons, haines et colères, des gestes de désespoir de l'entourage proche, allège le texte de l'intensité des effets dramatiques, et de l'extrémisme des émotions. La dernière partie, le refuge de la famille, du texte est très symbolique, les gouffres sont devenus les abîmes environnants qui vont accueillir le geste impensable de Claudia, qui va agir comme un détonateur sur les adultes de son entourage.
C'est un texte qui monte en puissance, par et à travers l'individu d'une enfant de seulement huit ans, qui catalyse les manquements des adultes environnants, qui pallie les silences et non-dits par un récit interne très riche en analyse, une intuition très poussée de ce qui se passe autour d'elle. Les espaces vides sont un leitmotiv essentiel de ce texte qui va droit à l'essentiel et ne s'embarrasse pas de choses superflues, au contrairement de l'appartement familial qui explose de plantes comme pour combler le vide insupportable de leur existence. Ce vide qu'ils ressentent dans leur exil à la montagne, entourés d'abîmes, où règnent les abîmes qui ne manquent presque pas de les engloutir chacun à leur tour. Un roman bref, mais à la longueur nettement suffisante pour vous emporter d'un seul jet avec lui dans chacune de ces existences tourmentées, que chacun essaie de combler à sa manière. Ce vide prégnant et angoissant se matérialise presque sous la plume de Pilar Quintana, et nous prend vite dans le filet de sa vacuité oppressante.
La petite Claudia s'est fabriqué son propre microcosme à travers la jungle des plantes qui a envahi l'appartement pour peupler la solitude qui a envahi les vies des trois membres de la famille. Toujours au bord du précipice, toujours au bord de la chute fatale, cette dernière toujours évitée d'un cheveu. Dans ce roman, l'auteure joue beaucoup avec les échos, entre les vies de ces femmes, ou les mêmes mauvaises expériences de la maternité se répètent, ou la mère et la fille Tocaya portent le même prénom, rendant le lien filial encore plus diffus, entre les obligations sociales qui les obligent à épouser le mauvais homme pour elle, et à renier leurs sentiments, les oublier derrière le mur de la dépression ou celui du suicide. Le mal-être comme héritage qui se transmet insidieusement de mère en fille, de femme à femme.
Le roman "Nos Abîmes" de l'autrice Pilar Quintana est une lecture qui m'a laissée avec des sentiments mitigés.
L'histoire se déroule en 1983 à Cali, en Colombie. Nous faisons la connaissance de Claudia, une jeune fille de huit ans, qui voue un amour inconditionnel à sa mère, qui porte le même prénom. Cependant, cette mère ne semble pas partager cet amour et n'éprouve rien non plus pour son mari, un homme plus âgé qu'elle a épousé sans amour véritable. Déçue par sa vie que Claudia rêvait glamour et passionnée, elle se retrouve mariée à un chauve propriétaire de supermarché.
Un jour, la belle-sœur de Claudia lui présente un jeune homme qui devient rapidement son nouvel amant. Une liaison passionnelle débute, attirant Claudia dans un tourbillon d'émotions intenses. Cependant, leur relation clandestine est découverte par son mari, qui lui interdit de revoir son amant. Celui-ci disparaît brusquement, plongeant Claudia dans une profonde dépression. Elle ne sort plus de son lit et passe ses journées à pleurer. Pris de pitié, le mari décide de l'emmener, avec sa fille, dans une maison isolée dans les montagnes au-dessus de Cali pour qu'elle puisse se reposer.
Le résumé du roman "Nos Abîmes" promettait une histoire touchante, empreinte de passion et de désillusion. Cependant, j'ai été plutôt frustrée par cette lecture. Tout d'abord, le roman souffre d'un manque de profondeur dans le développement des personnages. J'ai eu du mal à m'attacher à eux et à comprendre réellement leurs motivations. Claudia aurait pu être un personnage fascinant, mais elle se révèle agaçante et peu cohérente.
De plus, l'histoire elle-même manque de rythme et d'intensité malgré l'écriture fluide et poétique de l'autrice. Les événements s'enchaînent de manière prévisible, sans réelle surprise. J'attendais des rebondissements inattendus et une exploration approfondie des émotions des personnages, mais cela n'a malheureusement pas été le cas.
Néanmoins, le roman offre une belle description de l'environnement dans lequel se déroule l'histoire. Les montagnes au-dessus de Cali sont décrites de manière captivante, offrant une toile de fond intéressante pour les événements qui s'y déroulent. De plus, l'autrice aborde des thèmes tels que l'amour, la déception et la recherche de soi.
"Nos Abîmes" de Pilar Quintana est un roman qui m'a laissé perplexe. Malgré des qualités indéniables, comme la beauté de l'écriture et la description captivante de l'environnement, l'histoire souffre d'un manque de profondeur et de rythme. Malheureusement, ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Claudia, qui porte le même prénom que sa mère, adore cette dernière bien qu’elle se montre très distante. Sa fille comprend très vite qu’elle n’a pas été désirée. Le mari, plus âgé, est directeur d’un supermarché. Il est aussi très jaloux de sa jeune et jolie épouse, surtout lorsqu’elle s’éprend du mari gigolo de la tante Amalia.
La romance tourne court et la mère de Claudia retourne à sa vie futile et ses magazines féminins, vivant la vie des vedettes de cinéma par procuration et s’enfonçant dans la dépression.
Seule enfant du couple, la petite Claudia pose un regard sans tabous sur les grands et raconte avec la franchise de l’enfance cette vie qui rend les adultes tristes et malheureux. Elle cherche à pénétrer ce monde compliqué des adultes en leur posant des tas de questions. Mais sa mère s’enfonce de plus en plus dans une léthargie qui l’éloigne de sa fille.
« Ma mère a commencé à rester au lit du matin au soir. Toute la journée en pyjama et sans se pomponner. La boite de Kleenex à côté d’elle. Le nez et les yeux irrités. Les rideaux fermés. Parfois sans magazine, sans lire ni rien faire, enroulée en boule comme un chat. »
L’angoisse monte lorsque la famille s’installe pour les vacances dans une finca de la montagne pour soigner les allergies maternelles. L’environnement est sauvage, le brouillard fréquent et là, au bord du précipice, la fillette craint pour sa mère dont la dépression et l’alcoolisme s’aggravent. Elle est seule à porter ses angoisses et à ressasser la mort tragique des femmes qui gravitent autour de sa mère.
La nature, étouffante, menaçante, joue un rôle important dans l’histoire en accentuant ce malaise.
« A cet endroit, le canyon était étroit et, en bas, la rivière dans laquelle se jetaient tous les ruisseaux et les cours d’eau de la montagne, était couvert de végétation, une jungle indomptée.
J’ai pensé aux femmes mortes. Se pencher au bord du précipice était comme plonger dans leurs yeux. »
Ce récit raconté avec franchise et maturité par une gamine confrontée au monde des adultes s’avère lourd de menaces. Témoin du mal-être de sa mère, Claudia va devoir trouver son équilibre dans cette mise à distance, n’ayant que sa poupée pour vaincre ses peurs.
Dans un style sobre, l’auteure réussit à tisser un récit oppressant plein de non-dits et qui nous embarque.
Je remercie J’ai lu et Lecteur.com pour cette belle découverte.
Sûrement un bon roman une femme dechirer de sa vie femme, une femme blessee, par sa vie tumulteuse , biensur ,mais son âme est perdue malgré que son mari essaye de la sauver , un très bon roman à découvrir il me rente beaucoup
Nous sommes dans les années quatre-vingts en Colombie, dans la métropole de Cali située au pied de la cordillère occidentale du pays. Claudia, huit ans, grandit entre un père vampirisé par son travail de directeur de supermarché, et une mère dont, malgré tous ses efforts, elle n’obtient guère qu’une attention froide et distraite. Beaucoup plus jeune que son époux, cette jolie femme, issue d’une famille bourgeoise qui lui a refusé des études universitaires au nom de ce seul destin digne d’une jeune fille respectable qu’est le mariage, ne trouve un dérivatif à son ennui de mère au foyer que dans les pages de la presse du coeur. Jusqu’au jour où elle amorce une liaison, vite découverte, avec son jeune beau-frère. Tremblante, Claudia assiste à la colère de son père, puis à la dépression de sa mère, alors que le couple menace d’exploser. Pour sortir son épouse de son apathie, le père l’installe avec sa fille pour un séjour de repos dans une finca, au calme dans la montagne.
A partir d’une histoire extrêmement banale, mais racontée à hauteur d’enfant, Pilar Quintana réussit à nous happer dans une narration pleine de tensions et de menaces, menée par une fillette solitaire qui n’a que sa poupée préférée à qui confier ses peurs, mais aussi à protéger, comme bientôt sa mère, d’un environnement familial qui ne joue plus son rôle de cocon protecteur. Déstabilisée par les morts mystérieuses, accidents ou suicides, qui frappent par deux fois son entourage, l’enfant, témoin du mal-être maternel qu’elle absorbe comme une éponge, ne voit bientôt plus autour d’elle que dangers et motifs d’angoisse. Et tandis qu’avec inquiétude, elle observe sa mère s’étourdir de chimères, se lancer dans des initiatives toutes vouées à l’échec, pour finalement se replier dans l’inaccessible refuge de l’alcool et de la dépression, ses cauchemars semblent prendre de plus en plus forme dans la réalité, quand la colère transforme son père en un inconnu aux allures de monstre, quand leur maison pleine de plantes que l’on croirait toutes incontrôlablement volubiles devient une jungle étouffante, et quand autour de la finca, entre brouillards d’altitude, faune venimeuse et récits peuplés de fantômes, se creusent de vertigineux à-pics aux parapets absents ou défaillants.
C’est ainsi que, sous l’apparente simplicité de faits ordinaires, se dévoilent peu à peu, pour cette petite fille douloureusement et trop tôt arrachée à l’enfance, les sombres gouffres sur lesquels l’existence avance à pas de funambule, dans un fragile équilibre qu’elle réalise prêt à rompre à tout instant. Un récit aussi sobre que subtil, comme seuls savent en produire les auteurs de talent.
Lecture assez peu enthousiasmante d' un roman sombre qui traîne en longueur.Toutefois le fait que la narratrice soit une fillette de 8 ans, Claudia, est intéressant.Claudia est le témoin de la descente aux enfers de sa mère Claudia, de son obsession du suicide .Ce point de vue interroge : comment la fillette parviendra-t-elle à se construire comme adulte ?De plus, l'histoire déroule des sombres destinées de femmes parentes ou amies de la mère de Claudia.Comment la fillette vivra-t-elle sa vie de femme ? Porter le même prénom que sa mère peut être une malédiction.Rien ne lui est épargné.Elle vit en direct l'adultère de sa mère avec Gonzalo, le jeune mari de sa tante Amélia.Les portraits d'hommes sont dévalorisés, Jorge le père de Claudia est le mari imposé à Claudia, il n'a rien d'un séducteur.Gonzalo est l'infidèle, Patrick, un ancien amant de Claudia l'a quittée.La fillette se console auprès de sa poupée Paulina.Les paysages de hautes falaises et d'abîmes ajoutent des touches effrayantes à l'ambiance funeste du roman
Claudia a huit ans et vit avec ses parents à Cali, en Colombie. C’est une petite fille intelligente et sensible qui recherche l’amour de sa mère. Celle-ci, Claudia aussi, se rêvait un destin glamour et chic digne des stars de cinéma et se retrouve avec un mari plus âgé qu’elle, pas très beau, propriétaire d’un supermarché. Elle vit à travers les magazines les vies de celles qui la font fantasmer, délaissant la petite Claudia. Un beau jour, sa belle-sœur annonce qu’elle s’est mariée. Débute alors une liaison entre Claudia et le jeune et séduisant Gonzalo. Mais ils sont vite découverts et la petite Claudia assiste au conflit qui va opposer ses parents et aux menaces de séparations qui font vaciller son monde d’enfant.
L’histoire est ici contée à hauteur d’enfant. Si la petite Claudia est vive et très éveillée, bien des secrets des adultes lui échappent. Dotée d’une grande imagination, elle peuple sa solitude d’histoires inventées, de conversations avec sa poupée Paulina et des rares moments que sa mère lui consacre. Elle est surtout pleine de questionnements devant la mort. Celles des stars de cinéma qui surviennent parfois dans des conditions étranges (nous sommes dans les années 80 alors que disparaissent Nathalie Wood et Grace Kelly) mais aussi celles qui surviennent dans sa propre famille. Ses grands-parents, une cousine de sa mère qui s’est suicidée, une amie de ses parents portée disparue. Toute cela alimente chez la petite fille un sentiment d’angoisse et d’insécurité ainsi que la peur de perdre ses parents, d’autant que sa mère sombre dans une véritable dépression à la suite de son aventure avec Gonzalo.
On pourrait imaginer que ce livre est très sombre compte-tenu de son sujet. Mais pas complètement. Il souffle chez cette petite fille un véritable esprit combatif et elle possède encore, au milieu de sa gravité, la fraîcheur de ses huit ans qui lui permet de s’émerveiller de plein de petites choses. Ses remarques à la fois pleines de naïveté et de justesse sur la vie des adultes amènent souvent le sourire sur les lèvres du lecteur.
Comme pour son précédent roman, La Chienne, Pilar Quintana réserve une place centrale aux paysages, à l’atmosphère du pays, à la végétation. On étouffe de chaleur avec les personnages, on se perd dans le brouillard, on redécouvre le plaisir des espaces et ce sentiment de liberté. Les paysages semblent ainsi épouser les angoisses, les attentes ou les espoirs des personnages.
Ce nouveau roman de Pilar Quintana est encore une fois chargé de poésie et d’émotions. Décidément une belle plume à suivre.
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