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Andréa a dix-huit ans lorsqu'elle débarque à Barcelone pour suivre des études de lettres. Elle loge dans sa famille, rue Aribau, et elle a hâte d'apprendre et de vivre. Mais la réalité qu'elle découvre est bien différente de ce qu'elle espérait.
Dans ces années 1940, Barcelone est une ville étouffante, brisée par le régime franquiste, hantée par les souvenirs de la guerre civile, ravagée par la pénurie et la misère, où s'agite une petite bourgeoisie conformiste et frileuse. Entre une grand-mère sénile, deux oncles, l'un sadique, le second artiste raté et aigri, et une tante en proie à un goût morbide d'autodestruction, Andréa ne peut rien espérer. Avec qui partager ses rêves ? Avec Ena, l'amie rencontrée à l'université et qui l'initie aux plaisirs de la jeunesse bohème ? Mais quelles perspectives ces contestataires dorés peuvent-ils espérer ?
Ecrit en 1944 par une jeune femme de vingt-trois ans, Nada reçut l'année suivante le prestigieux prix Nadal. Symbole de la renaissance du roman espagnol, il marqua profondément toute la génération des écrivains ibériques de l'après-guerre.
https://evabouquine.wordpress.com/2016/11/06/carmen-laforet-nada/
Carmen Laforet est née en 1921, elle a écrit ce roman (qui est d’ailleurs son premier) à 20 ans. Celui-ci fait partie des livres espagnols les plus traduits dans le monde ; il a d’ailleurs reçu l’équivalent du Goncourt espagnol en 1944.
L’histoire se déroule pendant la période franquiste ; Andrea, 18 ans, débarque à Barcelone pour y étudier à l’université. Elle y est accueillie par sa famille : sa grand-mère, ses oncles et tantes, qui partagent un appartement bourgeois délabré. Au lieu de l’accueil chaleureux qu’elle espérait, elle se trouve plongée dans un univers étriqué, désespérant, fait de rancœurs, de privations. Cet épisode est d’ailleurs très bien retranscrit par l’auteur qui sait décrire avec beaucoup de justesse le contraste entre la jeunesse et l’énergie d’Andrea à son arrivée et l’aspect endormi, décati de la ville.
Métaphore de la société espagnole, des difficultés pour la jeunesse d’évoluer et de survivre dans cet univers, le roman met en scène un personnage principal, Nada, qui porte un regard désabusé sur ce monde dans lequel elle évolue.
Au-delà des histoires de famille, le lecteur prend conscience des conditions de l’après guerre civile (même si cette dernière n’est que suggérée), de la pauvreté, de la faim (omniprésente), des non-dits, du déclassement qui frappe la famille ;
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