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«C'était Malagar. Nous y sommes arrivés en 1929, j'avais deux ans et Lulu quatre, et j'allais vivre dans ce lieu paradisiaque les plus belles années, les plus douloureuses aussi, de ma vie.»Ce sont les souvenirs de cette enfance passée dans la célèbre propriété de François Mauriac que Lucienne Sinzelle, dite Nénette, fille d'un ouvrier agricole de Malagar, restitue dans ce récit âpre et intense.Côté communs, c'est la chronique d'une petite paysanne intelligente et sensible : un regard inestimable sur la vie rurale dans la première moitié du siècle dernier, une évocation vibrante des êtres qui l'entourent - Lulu, le frère tant aimé, Jean Mauriac, le jeune garçon avec qui elle partage ses jeux, le bel adolescent dont elle rêve en secret -, mais aussi une enfance blessée au vif par l'inceste.Côté jardin, c'est une autre lecture du monde mauriacien qui affleure, un portrait singulier de l'écrivain, parfois hautain, indifférent, toujours respecté. «On le voit passer, tout à ses songes, écrit José Cabanis. Le maître rêvait sous la charmille, dans le jardin et les vignes. Malagar fut le rêve poétique de Mauriac. Comme toute oeuvre qui en vaut la peine, une création, unique, elle aussi. Les souvenirs de Nénette la font voir autrement, côté cuisine. Ils ne la diminuent pas.»
Comme je suis originaire du Sud Ouest, j’ai retrouvé dans ce document les situations dont m’ont parlé mes parents et grands parents concernant la même époque. Et en fait c’est ce qui m’a attirée au départ dans ce livre, qui l’a rendu plus attachant.
Agréable à lire, ce livre est une sorte de dialogue qui n’attend pas de réponse, d’une écriture simple et spontanée (en tout cas en apparence)
Mais je reste sur ma faim : comment peut-on être aussi fataliste ! Sans doute cela était-il plus courant à cette époque, comme le dit Nenette, sans autres nouvelles du monde ou de l’extérieur, les gens sont en fait « à leur place » et n’aspirent pas à autre chose puisque les choses sont comme elles doivent être.
C’est également le comportement de certains peuples, pour qui les gens sont là où ils doivent être, et bien souvent n’aspirent donc pas à vivre différemment. Notre éducation et le monde dans lequel nous vivons nous font généralement nous révolter devant ce que nous considérons aujourd’hui comme une injustice.
Quel sentiment de gâchis par exemple, pour Lulu, qui aurait tant voulu étudier et qui aspirait à vivre mieux, mais qui n’a pas pu parce qu’il est né dans un milieu et pas un autre.
On voudrait l’aider, lui dire de se révolter, de réagir, qu’il y a une profonde injustice dans tout ça. Comment ne pas réagir devant l’attitude du père et l’absence de réaction de la fille et de sa mère.
Et pourtant, Nenette ne semble pas triste de cette vie qu’elle à vécue, bien au contraire. Cette époque reste un excellent souvenir, bercé par la présence de Jean Mauriac à qui elle voue un amour et une admiration qui durent au delà des années. Les souvenirs sont là, comme par miracle gardés intacts dans un coin de sa mémoire.
Bref, pour moi un livre « intéressant », mais pas « passionnant.
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