Au cours de cette dernière année, j'ai eu deux expositions, l'une à l'étranger et l'autre en Chine. L'exposition en Angleterre, « Contemporary Monk Painting » (La peinture monastique contemporaine), fut ma première exposition personnelle en tant qu'artiste et celle de Shanghai, « L'esprit se manifeste à travers les choses. Les choses sont perçues par l'esprit », ma première exposition de grande envergure en Chine. Depuis mon apprentissage artistique pendant mon enfance jusqu'à devenir moi-même professeur pour apprendre aux autres à dessiner et à peindre, cela a toujours été mon plus grand souhait d'avoir des expositions personnelles. Et c'est seulement quinze ans après être devenu moine bouddhiste que j'ai pu enfin réaliser ce rêve. Je suis heureux, mais j'ai aussi un peu honte.
En y réfléchissant rétrospectivement, je me dis que ce qui s'est passé cette année semble être dû au karma. Beaucoup d'artistes m'ont déjà dit que leurs étudiants des premières années de leur carrière en tant que professeur sont souvent ceux qui ont réussi le mieux et sont également ceux qui ont une relation personnelle et privilégiée avec les professeurs. Je partage les mêmes sentiments. Certains de mes anciens étudiants sont devenus aujourd'hui des piliers de la société, ils ont tout de même pris du temps dans leur emploi du temps très chargé pour organiser mes expositions : je les remercie sincèrement ! Lorsque j'ai débuté ma carrière de professeur, j'étais à peine plus âgé qu'eux. J'avais tendance à vouloir effacer les regrets de ma jeunesse à travers eux, de sorte que j'étais entièrement dévoué à l'enseignement et eux apprenaient avec toutes leur force. Nous sommes devenus amis, ils me considèrent comme un grand frère. Même plus de vingt ans plus tard, mes souvenirs de ces jours-là où j'étais avec eux jour et nuit sont toujours aussi vifs. Notre amitié reste pure et intacte.
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