Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Matrix

Couverture du livre « Matrix » de Lauren Groff aux éditions Random House Uk
Résumé:

Aucun résumé n'est disponible pour cet ouvrage actuellement...

Donner votre avis

Avis (3)

  • De Marie de France, première femme de lettres occidentale à écrire en langue vulgaire, l’on ne connaît que les fables et les lais, de courts récits en vers qui rencontrèrent un vif succès lorsqu’elle les rédigea entre XII et XIIIe siècles. Parmi les hypothèses sur son identité oubliée, la...
    Voir plus

    De Marie de France, première femme de lettres occidentale à écrire en langue vulgaire, l’on ne connaît que les fables et les lais, de courts récits en vers qui rencontrèrent un vif succès lorsqu’elle les rédigea entre XII et XIIIe siècles. Parmi les hypothèses sur son identité oubliée, la romancière américaine Lauren Groff a choisi de retenir celle d’une fille naturelle de Geoffroy V d'Anjou. Elle lui prête un court passage par la Cour de son demi-frère Henri II Plantagenêt et de son épouse Aliénor d’Aquitaine, laquelle s’empresse, dans l’imagination de l’auteur, de la reléguer à ses dix-sept dans une abbaye anglaise qu’elle ne quittera plus. A son arrivée un lieu hostile et glacial où sévissent fièvres et « malefaim », le misérable couvent va progressivement devenir sous sa férule de prieure, puis d’abbesse aussi déterminée qu’ambitieuse, une matrice sûre et prospère à l’écart du monde ordinaire et violent des hommes.

    « Si grande, [avec] des mains si larges, une voix si grave et un visage si peu féminin qu’il faut s’assurer que ce soit réellement une femme », qui plus est instruite – elle sait « gouverner un large domaine, écrire dans quatre langues, tenir un livre de comptes » –, indomptable, querelleuse et habile à l’épée, comment cette « créature dénuée de toute beauté, de toute féminité jusqu’en sa plus modeste manifestation » aurait-elle bien pu trouver un époux ? Ne reste donc plus que le couvent pour cette femme hors norme, qui, aimant les femmes et trouvant bientôt dans la clôture un espace de liberté où déployer son ambition, son intelligence et ses talents, va vite s’y imposer comme la « matrix », la mère supérieure en tous les domaines, libre-penseuse et de plus en plus investie de missions émancipatrices radicales – faisant fi de l’interdit papal jeté sur l’Angleterre en 1208, elle revêt les vêtements du prêtre pour dire la messe et donner les saints sacrements à ses sœurs –, mais aussi la mère protectrice d’une communauté féminine qu’elle n’hésite pas à armer et à mener au combat contre la violence et la convoitise des hommes, avant d’enceindre son abbaye d’un labyrinthe végétal propre à décourager toute intrusion.

    Prenante, écrite et admirablement traduite dans une langue mariant modernité – on n’y compte plus les « sorceresse », « témoigneresse », « confesseresse », « prédécésseuse »… – et accents médiévaux latinisants, l’histoire apparaît bien vite comme la transposition utopique, dans une époque ancienne, d’un féminisme très actuel : une occasion pour l’auteur de rendre bien sûr hommage au courage et aux mérites des femmes dans leur combat contre le patriarcat, tout en interrogeant subtilement les tendances contemporaines les plus néo-féministes. Car, souvent admirable mais plein de contradictions, ses immenses capacités s’assortissant du même hybris que chez les hommes qu’il rejette, le personnage de Marie, étoffé et complexe, attire autant qu’il effraie, alors que son affirmation de femme instruite, indépendante et libre-penseuse se réalise dans l’exclusion totale, violente quand il le faut, des hommes, et par l’enfermement dans une communauté de femmes résolument à l’écart d’une société jugée irrémédiablement nocive.

    Inspirée par une femme dont l’érudition et l’audace littéraire exceptionnelles pour son sexe et son époque restent par-delà les siècles les seuls indices de sa personnalité, Lauren Groff use finement de cette plongée historique pour questionner de manière sous-jacente les dérives féministes radicales et punitivistes contemporaines dans une fable écoféministe originale d’une grande richesse, tant dans la langue que dans la réflexion.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Ce roman en 3 parties est le portrait de Marie de France, la « bâtarde », qu’Aliénor d’Aquitaine décide d’envoyer dans une abbaye en Angleterre, loin de la cour. Marie est trop grande et moche pour être mariée, il ne reste plus que le couvent pour l’accueillir. Enfin accueillir n’est pas le...
    Voir plus

    Ce roman en 3 parties est le portrait de Marie de France, la « bâtarde », qu’Aliénor d’Aquitaine décide d’envoyer dans une abbaye en Angleterre, loin de la cour. Marie est trop grande et moche pour être mariée, il ne reste plus que le couvent pour l’accueillir. Enfin accueillir n’est pas le terme adéquat, car les nonnes y subissent la malefaim et la misère. Peu à peu Marie prend ses marques et se résout à cette vie. Elle prend même le pouvoir et gère très bien le domaine de l’abbaye, si bien que la vie des religieuses s’améliore très nettement. Marie a de grande idées pour sa communauté qui lui sont dictées par des visions. C’est ainsi qu’elle fait bâtir une forteresse autour du domaine pour protéger les nonnes et exclure les hommes. Tout cela attire des jalousies, mais Marie sait toujours faire face.
    Il est question de sororité, de féminisme, de désir féminin, d’homosexualité dans ce roman médiéval.
    Conseillé par Maria Larrea, lu avec Annie-Rose et Charles, j’avoue n’avoir pas été emportée par cette biographie romancée. C’est donc une lecture mitigée pour ma part, où j’ai été un peu perturbée par les mélanges de styles et de temps conjugués, les incursions de mots latins (retrouvez sur le blog, un exemple de passage de ce type). C’est à la fois moderne et ancien, empreint de mysticisme. L’entre soi m’a également gênée. Bref je n’ai pas été convaincue par ce roman, ni son propos, un peu trop féministe avant l’heure, même si la vie et le destin de Marie sont intéressants.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • De gris marie recouverte
    et d’étouffer sous les contraintes et l’humiliation de frotter jusqu’au sang
    une flamme dans les yeux
    devenir enviable pour recouvrir la grâce
    endosser les convulsions et revanche
    le labeur à hauteur d'homme
    une communauté de femme en autonomie invente l’espace...
    Voir plus

    De gris marie recouverte
    et d’étouffer sous les contraintes et l’humiliation de frotter jusqu’au sang
    une flamme dans les yeux
    devenir enviable pour recouvrir la grâce
    endosser les convulsions et revanche
    le labeur à hauteur d'homme
    une communauté de femme en autonomie invente l’espace safe mais continue de se sentir inférieures les lamento ont la vie dure sauf Marie la cavalière
    et sa vie brodée
    avec délectation les pérégrinations de Marie de France la femme de lettres (12 -ème siècle), Marie désavouée nonne parce que disgracieuse
    Marie l’indomptable secrète Marie la conquérante Marie l’amoureuse
    Caustique et taquin la langue agrippe en délice mordant et ironie.

    Un gout de Games of Thrones version féministe et du magnifique L’âge d’or de Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.

Récemment sur lecteurs.com