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Henry D. Thoreau a de nombreux visages. Si le public français commence à bien connaître la figure de résistant incarnée par Thoreau, il n'est pas encore bien familiarisé avec ses écrits, pourtant nombreux, dédiés à la nature et aux paysages américains, à la notion du sauvage.
Ces deux textes, Marcher (1851) et Une promenade en hiver (1843), en sont deux très beaux exemples, bien que de nature différente.
Le premier est le texte d'une conférence. Nous retrouvons ici le ton du playdoyer et de la lutte. Marcher pour affirmer sa liberté d'homme, marcher pour mieux s'ancrer dans l'espace, fuir les villes et les clôtures et faire sien le monde.
Le second est un texte littéraire, l'évocation nostalgique d'un paysage enneigé du Massachussets, où la poésie se mêle à des observations très fines, dignes d'un naturaliste, sur les changements de la nature en hiver. Thoreau nous y emmène en promenade, nous faisant partager son émoi face aux splendides paysages gelés, s'arrêtant sur un lac, une forêt, le flanc d'une montagne ou la cabane d'un forestier, chaussant les patins pour suivre les méandres d'une rivière qui n'est prise qu'en superficie car, toujours, le feu couve sous la glace. L'hiver, nous dit-il, n'est pas une saison morne et triste mais une vitrine de curiosités, un moment de vie plus intérieure.
Dans les deux cas, Thoreau décrit ce qui marque l'expérience américaine en contrepoint de l'Europe et de l'Orient : l'appel de l'Ouest, les grands espaces.
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