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Manolete ; le calife foudroyé

Couverture du livre « Manolete ; le calife foudroyé » de Anne Plantagenet aux éditions Au Diable Vauvert
Résumé:

28 août 1947, Linares, Andalousie. Un homme extenué par le rythme auquel il est soumis, le harcèlement des journalistes et l'insatisfaction constante du public, s'apprête à combattre. C'est Manolete, surnommé " le calife de la tauromachie ", le torero espagnol le plus idolâtré mais aussi le plus... Voir plus

28 août 1947, Linares, Andalousie. Un homme extenué par le rythme auquel il est soumis, le harcèlement des journalistes et l'insatisfaction constante du public, s'apprête à combattre. C'est Manolete, surnommé " le calife de la tauromachie ", le torero espagnol le plus idolâtré mais aussi le plus contesté des années 1940. Il va défier Islero, le Miura qui le blessera à mort. Lupe Sino, l'amour de sa vie, l'avait pressenti : " ils ne seront pas satisfaits tant qu'ils ne l'auront pas vu mort. " Et c'est sur le matelas d'un lit d'hôpital que s'achève le destin tragique de Manolete.
Manuel Rodriguez Sanchez Manolete est né en 1917 à Cordoue d'un père torero de second rang et d'une mère sévère et surprotectrice à qui il vouera une véritable vénération. Timide, réservé et solitaire, personne ne croit en lui lorsqu'à l'âge de onze ans il décide de devenir torero. Sa silhouette ingrate détone avec l'habit de lumière, mais son style et sa persévérance lui feront obtenir son premier triomphe en 1933 en pleine guerre civile. Sa notoriété grandit, et lorsque la guerre prend fin, Manolete devient une véritable idole pour les Espagnols qui voient en lui une catharsis, un héros à la dignité sobre et silencieuse incarnant le deuil général et l'espoir renaissant. Au fait de sa gloire, Manolete suscite une ferveur immense et réinvente l'art taurin par son immobilité et sa façon de réduire la distance entre les cornes et son corps. Les années passent et l'image de l'idole se ternit. L'Espagne franquiste, assommée par la misère et l'isolement, est scandalisée par les sommes astronomiques qu'il gagne à chaque corrida, sa popularité auprès des exilés républicains lui attire les foudres d'une partie des spectateurs et son amour inconditionnel pour Lupe Sino, femme trop libre pour le franquisme ambiant, est sévèrement décrié. L'Espagne lui fait comprendre qu'il a trop vécu... Et c'est un homme à bout que l'on retrouve ce 28 août 1947 à Linares, Andalousie.
Avec une sobriété et une clarté remarquables, Anne Plantagenet a réussi une biographie profonde, bel hommage à la mémoire de ce torero au destin grandiose et tragique, qui continue à susciter passion et polémique soixante ans après les faits.

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