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ANNONCE VOLUMEN :
TITRE : Maï
AUTEUR : Geetanjali Shree
MISE EN VENTE : 6 novembre 2008
CARACTERISTIQUES DE L'OUVRAGE :
Littérature hindi
Traduit de l'hindi par Annie Montaut
ISBN : 978-2-88474-899-5
12.8 x 21 cm
env. 200 pages
env. 19 ?
THEME DILICOM : 2300
AUTEUR :
L'auteur est née le 12 juin 1957, à Mainapuri. Après des études à Barely (Sayajirav University) et à Delhi (Jawaharlal Nehru University), couronnées par une thèse de doctorat en histoire, Geetanjali Shree enseigne le hindi avant d'obtenir une bourse de recherche post-doctorale. Elle se consacre ensuite à l'écriture : un livre consacré à Premchand (premier grand écrivain en hindi moderne), diverses critiques littéraires en hindi et en anglais, et surtout des textes de fiction. Son premier recueil de nouvelles, intitulé Anugunj (" Écho "), et ses romans sont immédiatement remarqués, notamment par Nirmal Verma, qui domine alors la scène littéraire. Maï est suivi de Tirohit, Hamara Shahar us baras (sur les émeutes du Gujarat en 2002), et en 2004 d'un roman qui s'ouvre sur l'explosion d'une bombe dans une cafétéria d'étudiants en Israël.
TRADUCTRICE
Annie Montaut est professeur de hindi et de linguistique générale à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Traductrice de nouvelles et de romans hindi dont, entre autres, Le toit de tôle rouge et Un Bonheur en lambeaux de Nirmal Verma (Actes Sud) ou Kali-Katha, vaya bypass d'Alka Saraogi, (Gallimard), elle est aussi l'auteur de nombreux articles sur la linguistique (indienne, hindi) et la littérature (hindi, anglo-indienne, française) publiés dans des revues scientifiques.
PRESENTATION :
Ce roman parle de l'enfance, centrée sur le personnage de la mère dans sa relation avec les deux enfants, Sunaina, la narratrice, et son frère Subodh. Il parle de la jeunesse et du départ, comme si la " vraie " vie consistait à sortir du milieu limité de la grande maison familiale ; départ du frère cadet d'abord, puis de la narratrice. Il parle de la vieillesse enfin. L'apprentissage du monde extérieur et de la modernité est aussi une lente découverte du monde confiné où vit Mai, la mère. D'abord considéré comme un univers entièrement négatif où la femme cloîtrée derrière son " pardah " (voile) est pour les deux enfants une victime à sauver et à délivrer de sa prison, cet univers acquiert peu à peu, avec le refus de changer silencieux mais opiniâtre de leur mère, une profondeur et une force extraordinaires. Le silence aussi apparaît progressivement comme tout autre chose que l'acquiescement de la victime consentante à une société qui ignore ses désirs et sa conscience.
Composé de trente-cinq courts chapitres, ce roman est écrit dans un style très original, bref, marqué par les tournures et les idiomatismes de la langue orale ; délibérément littéraire par moments, il utilise aussi un vocabulaire riche, empreint de la culture traditionnelle, mais aussi de la réflexion contemporaine sur l'histoire, le temps, la postmodernité.
ARGUMENT :
Si on peut considérer ce livre comme un merveilleux recueil de données, pour le sociologue, sur la condition féminine en milieu aisé et provincial, ou sur le quotidien de la vie rurale des familles riches au moment où pénètre la modernité dans les campagnes, on peut aussi le lire comme une méditation sur le temps, la parole, l'expression de la conscience, les niveaux de la connaissance, en particulier le mode de connaissance et de rapport au monde prévalant avant l'irruption - lors de la colonisation - de la rationalité et de l'individualisme dits " modernes ". Le dialogue mère enfants est un dialogue bien au-delà des mots, entre attitudes psychiques et schèmes cognitifs, entre avant et après la " modernisation " de l'Inde, un dialogue entre cultures.
PUBLIC VISE : Tout public.
Maï, une femme effacée, Geetanjali Shree, Des femmes (traduit par Annie Montaut)
Maï est une femme discrète, totalement dévouée à son mari, ses beaux-parents autoritaires et ses deux enfants, Soubodh et Sounaina. Elle porte le pardah, le voile, symbole de sa soumission. Sa fille Sounaina et son fils Soubodh vont tenter de la sortir de cet état.
Dans la bonne société indienne, les places de chacun sont très codifiées, notamment celles des femmes : peu de chances pour elles de s’émanciper, d’accéder à certains emplois ; Sounaina par exemple veut faire des études de sciences pour être médecin, elle se heurte à ses père et grand-père. Il lui faudra beaucoup de ténacité, d’audace et d’aide de son frère Soubodh : "Tu crois être la seule à vouloir être quelqu’un? Moi aussi je voulais faire des études, et tous ces rêves sont partis en fumée devant mon fourneau. Quelle femme peut échapper au fourneau, études ou pas ?"
Le texte de Geetanjali Shree est écrit dans un style très direct, même lorsqu’elle parle des coutumes, des pratiques de certains : offrandes, jeûnes… Il est tellement réaliste qu’on pourrait croire à une biographie racontée parfois de manière factuelle, sans émotion particulière. Et c’est cela qui est très fort dans ce roman : on est tiraillé entre ces enfants qui veulent sortir leur mère de sa situation et elle qui renâcle, qui n’ayant rien connu d’autre depuis très longtemps. Il est difficile de ne pas râler intérieurement contre Maï qui ne se saisit pas des opportunités que lui apportent ses enfants. Et il est également difficile de ne pas la comprendre : la peur, l’angoisse de la nouveauté, d’une certaine liberté contre une routine dans laquelle, malgré les corvées, la soumission, elle se sent vivre, être utile.
Le roman est plus complexe qu’il ne pourrait paraître, Geetanjali Shree ne donne pas de réponse toute faite, mais elle invite chaque lecteur à réfléchir à la question du rôle des femmes dans la société et par extension celui des hommes. On sent bien qu’elle souhaite plus d’épanouissement, d’ouverture, de respect, l’égalité homme-femme. Son portrait de Maï est subtil, tout en nuances, loin des stéréotypes. Le portrait d’une femme et de ses enfants, le portrait de deux générations, n’ayant pas les mêmes ambitions ni les mêmes chances au départ.
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