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Pourquoi Moïra, une jeune Française, se retrouve-t-elle à Hong Kong chez Ming, le géant chinois du numérique ?
Pourquoi, dès le premier soir, est-elle abordée par la police ?
Pourquoi le Centre, siège ultramoderne de Ming , cache-t-il tant de secrets ?
Pourquoi Moïra se sent-elle en permanence suivie et espionnée ?
Pourquoi les morts violentes se multiplient parmi les employés du Centre - assassinats, accidents, suicides ?
Alors qu'elle démarre à peine sa mission, Moïra acquiert la conviction que la vérité qui l'attend au bout de la nuit sera plus effroyable que le plus terrifiant des cauchemars.
VERTIGINEUX ET FASCINANT.
Le roman d'un monde en construction, le nôtre, où la puissance de la technologie et de l'intelligence artificielle autorise les scénarios les plus noirs. Bienvenue à Hong Kong. Dans la fabrique la plus secrète du monde. Chez M... Au bord de l'abîme...
En acceptant ce poste prestigieux à Honk-Kong, dans l’entreprise Ming, Moira n’accepte pas seulement un travail très bien rémunéré dans la plus grande entreprise high- tech d’Asie. Son travail consistera à améliorer DEUS, l’assistant conversationnel ultime, l’IA au service la plus avancée du monde. Un job ultra bien payé, dans un pays fascinant et pour le compte d’une entreprise à la pointe, Moira n’a que des raisons de se réjouir. Elle ignore encore que les morts violentes sont légions chez Ming, et que DEUS n’y est peut-être pas pour rien.
Bernard Minier abandonne un peu son héros récurrent Martin Servaz pour nous emmener à Honk-Kong, dans le milieu de la tech. Dans « M, le Bord de l’Abîme », il met en scène une jeune française, Moira, qui joue le rôle de la candide dans le monde utra policé de l’entreprise Ming. Ming est un acteur comparable à Google, dans le roman, mais chinois. Cette mentalité chinoise, si particulière, si différente de nos « valeurs occidentales » (pour lesquelles elle semble avoir beaucoup de mépris) n’est pas l’aspect le moins intéressant du roman. En réalité, l’intrigue policière en elle-même n’est pas ce qui m’a le plus passionné. Elle est bien menée, avec ses fausses pistes, son suspens (ah, le typhon qui s’annonce et qui va donner une toile de fond dramatique aux derniers chapitres!) et sa révélation finale, qu’on sentait venir un peu quand même. Le coup de théâtre qui accompagne ce dénouement m’a apparu comme légèrement éculé, on est loin de « L’effet Waouh ! ». Ce qui fonctionne mieux, en revanche, ce sont tous les passages sur les différences entre les mentalités chinoises et occidentales, les rivalités économiques qui prospèrent dessus. Et puis Bernard Minier est fidèle à son créneau, il creuse son sillon « La Modernité, c’est le Mal ». Partant d’un constat difficilement contestable (harcèlement en ligne, dépendance aux écrans, fracture numérique), Minier taille un short à l’Intelligence Artificielle. DEUS, cette IA surpuissante, véhicule de manière insidieuse le Mal, s’attaque aux valeurs fondamentales (les nôtres, les occidentales), promeut les idées radicales sous prétexte qu’elles sont majoritairement répandues, légitime les fake news, bref : c’est le pied d’appel d’un fascisme mondialisé en devenir. Sans contester fondamentalement l’idée, c’est un tableau apocalyptique que nous peint Bernard Minier, sans doute un tout petit peu excessif, un tout petit peu caricatural. Dans sa forme le roman n‘est pas difficile à suivre, le style est sympa quoi qu’un tout petit peu sur-écrit comme d’habitude, certaines descriptions sont trop longues, trop détaillées, et sans grand intérêt. Pris dans son ensemble le roman se laisse lire, il remplit son office en nous faisant un peu flipper (pour Moira et aussi – surtout- pour le futur), mais il n’a pas la puissance d’un roman comme « Lucia ». C’est peut-être la faute aussi de son héroïne, Moira, plus lisse, à la personnalité moins affirmée. « M. le Bord de l’Abîme » est néanmoins un roman accessible à tous, y compris aux lecteurs allergiques à la technologie. Minier prends bien soin d’être pédagogique pour nous amener par la mains dan le monde un peu magique de l’Intelligence Artificielle, et on a l’impression de tout comprendre, sur ce sujet, c’est déjà une petite performance.
Moira Chevalier, informaticienne chevronnée, débarque à l’aéroport de Hong-Kong. Elle vient d’être recrutée par la très importante société Ming, spécialisée dans les technologies informatiques de pointe dont l’intelligence artificielle. C’est également le deuxième fabricant de smartphones au monde derrière Samsung et devant Apple. Peu après, elle est accueillie en visioconférence par son patron qui lui donne pour mission de superviser « l’affective computing » de DEUS, le nouveau chatbot bien plus avancé que tous ceux de ses principaux concurrents Apple, Google, Amazon et Facebook. Il s’agit pour Moira de faire de DEUS le plus humain de tous les assistants virtuels. Mais, le soir-même, au fumoir de son hôtel cinq étoiles, elle est interrogée par trois flics de l’ICAC, la commission indépendante contre la corruption. De son côté, l’inspecteur Chan enquête sur le suicide louche d’une jeune femme travaillant pour Ming. Equipée d’un dispositif anti stress implanté dans le cerveau, elle s’est néanmoins jetée dans le vide depuis le toit d’un building. D’autres employées du consortium ont également été retrouvées assassinées. Que se passe-t-il vraiment chez Ming ?
« M, le bord de l’abime » est un thriller technologique dans lequel le lecteur s’aperçoit que la réalité actuelle des nouvelles technologies rejoint déjà la science-fiction et commence même à la dépasser. Même si l’intrigue a son lot de meurtres, crimes, tortures, sadisme et hémoglobine en tous genres, ce n’est pas du tout l’essentiel du propos. Bernard Minier nous entraine dans les arcanes d’une entreprise de la Big Tech qui pourrait être Google ou Microsoft. Il nous fait partager l’hybris pour ne pas dire la folie qui s’empare de dirigeants psychopathes quand ils s’imaginent faire l’œuvre de Dieu, n’avoir plus aucune limite autant dans leur pouvoir sur l’humanité que dans la capacité à l’asservir à tout jamais par le contrôle des nouvelles technologies, de l’internet des objets et de l’intelligence artificielle. La ville de Hong-Kong, cette mégapole dantesque, aussi étonnante qu’inquiétante et aussi avancée que dangereuse, est un personnage à part entière. Et le lecteur sent bien que l’auteur domine parfaitement ces deux sujets. Une importante et fort intéressante bibliographie en atteste en fin d'ouvrage. Nous serons un peu plus réservés sur l’histoire elle-même. Pas très originale, elle s’achève sur un rebondissement un brin capillotracté pour ne pas dire un peu trop invraisemblable. Mais tout cela est secondaire. L’essentiel est que nous ayons affaire à un thriller « intelligent », « éducatif » et un brin divertissant. Que demander de plus ?
Un gros pavé qui se lit facilement
Mon premier Minier : sans doute pas le dernier ! J'ai beaucoup aimé découvrir Hong Kong dans les pas des personnages de ce thriller ainsi que le thème de l'intelligence artificielle et des nouvelles technologies qui sert de toile de fond au roman. J'avoue avoir été moins convaincue par le volet enquête (peut-être parce que j'ai très vite compris qui était le "méchant") et plutôt agacée par la bleuette... Quant à la fin elle n'est pas à la hauteur du bouquin... Bref un bon page Turner mais peut mieux faire...
Livre bien différent de l univers très ensanglanté de Bernard minier.
J ai adoré,
Intéressant, laisse beaucoup à réfléchir sur la société numérique que nous vivons tous malgré nous ... et glaçant du point de vue psychologique !
Avec, - M, le bord de l’abîme – nous avons là, un thriller, que je qualifie également de document : en effet, Bernard Minier, pourrait être qualifié de lanceur d’alerte ! Certes pas le premier dans ce domaine ; l’information, le stockage de données personnelles, l’espionnage de nos faits et gestes, avec plus ou moins notre consentement, deviennent récurrents et acceptés inconsciemment. Nous avons ainsi les GAFA : (Google, Apple, Facebook et Amazon) mais aussi leur pendant en Asie (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) ; et ces entités vont-elles nous entraîner dans une dystopie ?
En effet, « les grandes firmes du data pouvaient cibler n’importe quel habitant de la planète pour peu qu’il eût un téléphone ou internet ». Et permettre ainsi, l’intervention dans tous nos actes quotidiens quels qu’ils soient, de décider à notre place, et c’est tellement plus confortable de ne pas avoir à choisir.
Mais revenons à notre roman policier, une Française débarque à Hong Kong, pour incorporer une très importante entreprise - Ming - liée, notamment à l’IA (Intelligence Artificielle), où sa mission consistera justement à humaniser DEUS, une - IA -. Mais plusieurs meurtres de femmes, atrocement torturées et mutilées, arrivent dans cette mégapole. Et un lien existe entre toutes ces atrocités. Elles ont toutes travaillées à un moment chez Ming !
Un thriller haletant, servi par une plume percutante et envoutante. Bernard Minier, à travers les péripéties de son héroïne, incite à partager : les angoisses, mais aussi les relations entre les principaux personnages, que l’on peut détester ou aimer…On se laisse emporter, avec l’envie de la protéger, de lui éviter le maelström des forces du Mal. Bernard Minier y entremêle avec force et conviction son antienne sur les mots « révolution numérique », « données », « IA », « algorithmes » et se pose la question de savoir si nous devons céder à ces dogmes et les considérer comme notre nouvelle religion ?
Les pistes fournies par l’auteur, m’ont rappelé d’ailleurs, d’autres romans sur ces sujets, tels : Edward Snowden - Mémoires vives -, et Yuval Noah Harari - Homo DEUS -…
On ne peut qu’être inquiet, si c’est cet avenir que ces multinationales nous réservent. Bref j’ai découvert avec intérêt un nouvel auteur, où la trame du thriller révèle en filigrane les maux de notre société.
Bon roman entre fiction et réalité.
Dans ce livre, l'intelligence artificielle poussée à l'extrême amène un homme à cacher ses vices et ses meurtres en trafiquant les données des smartphones pour se créer un alibi ou au contraire les enlever pour faire accuser quelqu'un d'autre. Le progrès fait peur, d'ailleurs l'héroïne du livre les fuit à la fin pour arriver à se reconstruire au plus près de la nature.
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