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Tapi dans les recoins les plus secrets du Lutetia, un homme voit l'Europe s'enfoncer dans la guerre mondiale. Édouard Kiefer, Alsacien, ancien flic des RG. Détective chargé de la sécurité de l'hôtel et de ses clients. Discret et intouchable, nul ne sait ce qu'il pense.Dans un Paris vaincu, occupé, humilié, aux heures les plus sombres de la collaboration, cet homme, pourtant, est hanté par une question:jusqu'où peut-on aller sans trahir sa conscience?De 1938 à 1945, l'hôtel Lutetia - l'unique palace de la rive gauche - partage le destin de la France. Entre ses murs se succèdent, en effet, exilés, écrivains et artistes, puis officiers nazis et trafiquants du marché noir, pour laisser place enfin à la cohorte des déportés de retour des camps.En accordant précision biographique et souffle romanesque, Pierre Assouline redonne vie à la légende perdue du grand hôtel, avec un art du clair-obscur qui convient mieux que tout autre au mythique Lutetia.
Le Lutetia, c’est tellement Paris que l’on ne descend pas au Lutetia, mais à Lutetia. Investissant ce lieu au travers de l’un de ses observateurs privilégiés, son responsable de la sécurité pendant les années 1930-1940, Pierre Assouline en fait la biographie comme d’un personnage à part entière, dans un roman qui est aussi un morceau de l’histoire de France.
Quel meilleur poste que celui d’Edouard Kiefer, ancien policier devenu détective de l’hôtel, pour observer la vie de l’établissement, aussi bien côté coulisses que clientèle ? Anonymes et célébrités y défilent, dans une effervescence de plus en plus tendue et anxieuse à mesure que les bruits de bottes imposent leur cadence de plus en plus martiale outre-Rhin. Bientôt le pire devient réalité. Le Lutetia est réquisitionné par l’Abwehr, les services de renseignement et de contre-espionnage allemands chargés de la lutte contre les différentes formes de résistance, jusqu’à ce qu’à la Libération, il se transforme cette fois en centre d’accueil pour une large partie des rescapés des camps de concentration nazis.
Cet avant, ce pendant et cet après qui, dans une unicité de lieu, divisent le roman en trois actes comme au théâtre, le récit nous les fait vivre du point de vue fictif mais central d’un personnage qui pourrait être vous et moi, citoyens ordinaires, pris dans le huis clos incrédule d’existences qu’il faut tâcher de préserver alors qu’au dehors bat une tempête historique. Doutes, peurs et culpabilités accompagnent les délicats arbitrages entre résistance, compromis et compromissions. Et si les affres amoureuses du narrateur se mêlent à ses états d’âme, c’est au final pour mieux l’humaniser dans son rôle littéraire de faire-valoir d’un panorama historique étayé par une documentation minutieuse.
Riche, le roman l’est de son extraordinaire galerie de portraits, tous croqués d’une plume vive et perspicace, saisissants souvent quand, si humaine et si piquante, la description débouche soudain sur un nom connu, émouvants surtout lorsqu’ils sortent un par un de la foule, leur redonnant chair et dignité, ces rescapés de l’innommable, en tout point véridiques dans les singularités de leurs histoires. Tous composent au global un tableau représentatif de ce qui appartient maintenant à l’Histoire et qui, en ces pages, reprend vie dans son épaisseur humaine, le Lutetia comme une miniature de Paris et de la France.
Fresque fascinante mêlant souffle romanesque, méticulosité historique et formidable maîtrise de plume, un ouvrage qui, mémoire vivante d’un lieu mythique, s’en fait aussi celle, sombre et ineffaçable, d’une capitale et d’un pays entier.
Pierre Assouline est très talentueux pour les biographies imaginaires où se mêlent des destins romancés et la Grande Histoire. Il a un véritable don pour dépeindre l‘Histoire avec la voix de personnages imaginaires. Mais a priori comme d’habitude il a fait d longues recherches (voir les notes en fin d’ouvrage) et ses descriptions laissent échapper des détails précis donnant encore plus de consistance au récit.
Nous sommes plongés dans l’histoire du Lutetia de l’avant-guerre, de l’occupation et de l’après-guerre avec en point final le séjour des déportés. Le narrateur, Edouard Kiefer, ancien inspecteur, en charge de la sécurité de l’hôtel, d’origine alsacienne est tiraillé pour des raisons personnelles entre l’Allemagne, historique et culturelle, et la France. C’est un portait subtil de cette France, de Paris surtout et plus précisément du peuple qui vit au Lutetia -clients, commis, voyageurs et occupants de passages- qui est dressé.
Le personnage principal de l’histoire voit son destin et sa vie indéfectiblement lié à l’hôtel, autre élément central du roman.
Toutes les faiblesses ordinaires et héroïsme de cette période apparaissent par touches sensibles. C’est un pan douloureux de l’histoire française qui est décrite, et on ne peut s’empêcher de chercher d’attendre de lire des nom de personnalités historiques mais aussi de noms familiers lorsque les déportés arrivent à l’hôtel. Cette dernière partie est aussi une description fine des sentiments mêlés des survivants, de ceux qui les attendent et des premières personnes à recueillir des témoignages de faits et situations inimaginables.
magnifique
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